Derrière ce pseudo intrigant s’exprime un infirmier en service de soins palliatifs. Cet endroit, dans les hôpitaux, où l’on accompagne les patients en fin de vie.
La priorité pour les soignants : accompagner, écouter, soulager. Xavier (le prénom de l’auteur) évoque en séquences courtes des rencontres, liées à des malades aux profils très différents. On y découvre sa personnalité professionnelle, mais aussi sa grande sensibilité, et le questionnement incessant qui l’accompagne.
Le témoignage de l’album sort à une période particulière, le début de cette terrible année 2020. Il s’accompagne d’un dessin sobre et avant tout appliqué à transmettre toute la diversité des expressions humaines. Du Noir et Blanc peu chargé mais toujours précis et élégant, aussi expressif lors de scènes intimistes que dans des poussées d’adrénaline liées aux chansons. Car en effet, Xavier, en fan de hard rock absolu, tient à proposer de la musique à ses patients, pour passer de bons moments, et faire sortir les émotions.
Habilement construit en scènes à durée variable, À la vie n’entre pas dans les problématiques médicales gorgées de détails cliniques, mais à travers des portraits de malades aux personnalités touchantes, dévoile le quotidien d’une unité de soins qui n’existe pas depuis si longtemps en France [1]. Le trait bienveillant de L’Homme étoilé a le mérite de rendre l’album accessible à un large public, même s’il gomme les âges et les souffrances. Mais n’est-ce pas là une façon pudique de nous permettre de ne pas détourner le regard ?
(par David TAUGIS)
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[1] À peine plus de 30 ans, bien après la Grande-Bretagne et les États-Unis.