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TRIBUNE LIBRE À Antoine Ozanam : Angoulême 2012 - Ne sabordons pas l’une des seules manifestations qui fait parler de notre profession !

Par le 16 janvier 2012                      Lien  
Né à Rouen en 1970, Antoine Ozanam a été illustrateur de presse et directeur artistique dans le multimédia. Il signe le scénario de nombreuses BD (Éclipse chez Vents d'Ouest, Le Roi banal et Les Âmes sèches chez KSTR ou We are the Night chez Ankama. Il a lu le billet "Pourquoi je n'irai pas à Angoulême" sur le blog d'Erik Arnoux. Il a voulu réagir...

Plein de choses à dire au sujet d’Angoulême.

Au départ, il ne s’agissait que d’une réponse un peu nerveuse en réaction aux messages provoqués par le billet d’Erik Arnoux. Avec la proposition de Didier Pasamonik d’en faire une tribune (et après relecture), il me semble plus opportun de réagir plus globalement.

En fait, il me semble que ce billet est qu’une nouvelle traduction du malaise ambiant dans la profession. Les auteurs (j’en fais partie) ont des conditions de travail difficile. Du coup, ils y vont tous de leur « coup de sang » (celui d’Erik Arnoux est plutôt sensé et poli) mais chacun râle que de son côté plutôt de se regrouper et d’agir.

Attention, je ne veux en aucun cas être donneur de leçon. Je pratique, moi aussi, la révolution sur canapé. Mais il est peut-être temps que cela change. Car, si tout le monde arrivait à vivre confortablement de son « art », y aurait-il encore quelqu’un pour râler de la gratuité d’un déplacement dans l’un des plus grands festivals du monde ?

Que reproche-t-on vraiment au festival d’Angoulême ?

Erik a bien traduit un malaise déjà évoqué depuis plusieurs années qui se résume par une question : Qui gagne de l’argent pendant le festival ?

- Les auteurs ? Sûrement pas. Nous venons gratuitement (comme Erik le dit fort bien en plus des trois ou quatre jours sur place il faut compter le double pour se remettre au boulot).

- Les éditeurs ? J’en doute de plus en plus. Ils sont tout de même la vache à lait du festival. Ils paient leur stand ainsi que le miam-miam et le logis des auteurs et tous les autres frais... C’est quand même l’un des rares festivals où toutes ces charges leur reviennent, non ?

Quand on voit en plus les subventions et aides diverses (la Ville, la Région, le Ministère de la culture…) ainsi que les sponsors, on se demande encore plus pourquoi les entrées ne sont-elles pas gratuites ? Si je n’avais pas mon pass et quelques invitations, je ne pourrais pas me permettre de venir en famille. C’est pour moi la première des hontes.

Là, plutôt que de ne pas venir de façon isolée, j’aimerais que tous ensemble nous puissions faire réfléchir les organisateurs pour que le festival réponde plus aux attentes des auteurs (avec la menace sérieuse de ne plus venir s’ils s’entêtaient à ne pas prendre en compte nos demandes).

Maintenant, il y a quelque chose qui me choque dans les interventions du forum (suite au billet d’Erik Arnoux). Je ne sais pas chez quels éditeurs sont les intervenants mais cela m’embête de laisser dire que les auteurs sont enchaînés à leur table de dédicace.

En plus de dix ans de festival, et en passant chez pas mal d’éditeurs, je n’ai jamais fait du non-stop. Que ça soit chez Ankama, Glénat (Vents d’Ouest,Drugstore), Casterman ou Soleil, il existe des plages horaires de dédicaces. Si je compare avec mes petits camarades, je peux rajouter : Dupuis, Lombard, Dargaud et Delcourt dans la liste. Je dédicace en moyenne 4h par jour et cela aussi parce que je suis chez plusieurs éditeurs (bien moins que dans n’importe quel salon). Il me semble d’ailleurs que l’éditeur tyrannique qui oblige à faire 8h d’affilée sans clope, ni pause pipi, soit plutôt l’exception. Et si, par aventure, il vous arrivait de tomber sur ce mauvais éditeur, vous avez le droit de dire "stop" ! Avoir du caractère n’a jamais fait de mal à personne !

Puisque j’en suis rendu là, je réfute aussi le terme "d’abattage". Étant donné qu’il y a des plannings de dédicaces, les files ont une fin (pour les plus connus d’entre nous, l’éditeur donnera des numéros – donc un nombre de places limitées). Bien sûr, comme partout, on peut regretter le peu de conversation de nos lecteurs (mais pas plus qu’ailleurs ; on trouvera toujours le temps de parler avec le lecteur qui n’est pas que chasseur de dédicace). Le seul point positif étant que même si on n’est pas reconnu comme un gros vendeur, on arrive à avoir assez de gens pour ne pas s’ennuyer, et je peux vous dire que je préfère accélérer sur une dédicace plutôt que de n’en faire que trois par jour !

Alors pourquoi les auteurs veulent-ils venir à Angoulême ?

Erik Arnoux parle de "fausse récompense" et je pense qu’il a en partie raison. Ce qui est sûr, c’est que l’auteur qui n’est pas invité le prend comme une vraie punition !

Je crois que chacun d’entre nous a envie de venir en espérant avoir des contacts que cela soit pour la promotion de notre album avec des journalistes et des libraires, ou des contacts avec d’autres éditeurs qui nous auraient remarqué, voire avec d’autres auteurs en vue d’une collaboration à venir.
Auteur de BD, c’est un boulot isolé. On est en face de sa page - planche – ordinateur toute la journée. Les festivals restent un moment privilégié pour les rencontres de toute sorte. N’oublions pas non plus que c’est l’un des rares festivals où les éditeurs sont présents.

Pour ma part, je me souviens très bien ce que je dois professionnellement à mes venues passées : Un éditeur m’a proposé un boulot de commande qui me serait forcément passé sous le nez si je n’avais pas été là ; j’ai rencontré plusieurs de mes futurs collaborateurs ; j’ai eu des contacts avec des éditeurs étrangers qui m’ont permis de signer dans d’autres pays que la France...
Je m’y suis fait aussi plusieurs copains, pour ne pas dire amis (un organisateur de festival, un petit éditeur et deux dessinateurs). Et rien que pour cette dernière raison, j’y retournerai.

Bref. En résumé : Oui, il y a de l’abus. Mais puisque le festival n’est rien sans les auteurs, c’est à nous de prendre les choses en main. Oui, les éditeurs pourraient de temps en temps changer de crèmerie et nous emmener dans un bon restau de la ville (ce n’est pas ce qui manque) plutôt qu’au Mercure (qui ceci dit est bien meilleur que la plupart des restaurants de petits festivals ou encore pire la bouffe d’avant dédicace à la Fnac).

Mais ne sabordons pas l’une des seules manifestations qui fait parler de notre profession au-delà de nos chers sites spécialisés. Je suis d’accord qu’il y a quelque chose d’énervant à ce que les médias généralistes ne parlent de BD qu’une semaine par an. Ce n’est pas la peine de leur donner raison en montrant notre vision individualiste de notre profession. Si nous voulons être pris au sérieux, il va falloir commencer par le devenir !

Oh, bien sûr, il y a plusieurs festivals par semaine sur toute la France. Mais aucun n’a les retombées médiatiques d’Angoulême. Nous qui ne sommes pas fichus de peser de tout notre poids pour avoir une émission BD sur France Télévisions, ne nous mettons pas une balle dans le pied. Certains me diront que le FIBD sent le sapin depuis plusieurs années. Ce n’est pas vrai. Il ne s’agit que de guéguerres internes (trop de fric en jeu). Le festival est bien trop important pour la profession, la ville et la région pour qu’il ne disparaisse.
D’ailleurs, avec tout ça, j’en oublie peut-être le plus important : Ce qui fait que le FIBD est différent de tous les autres festivals (outre son ampleur), c’est l’ouverture sur le monde de la BD. Cette année on parle de BD venant d’Espagne, de Suède ou de Taïwan… Et pour ça aussi, on se déplace de partout pour le voir.

Voilà. Je trouve dommage de ne pas pouvoir croiser Erik Arnoux cette année. c’est un type que j’aime bien (franc, droit dans ses bottes) et avec qui il ne me déplaît jamais de parler. Bon festival quand même et au plaisir de vous y voir.

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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PS :

Par mesure de courtoisie, puisque j’avance à visage découvert, ce serait bien, chers intervenants, de ne pas vous cacher dans l’anonymat. Vous avez peur de quoi les gars ? Que l’on vous grille dans les allées surchauffées des bulles ? Qu’on se gausse de vous en disant « tiens voilà untel qui crache sur le festival et qui est quand même là » ? Ce n’est pas en restant anonyme qu’on pourra se défendre et de rendre notre profession plus vivable... Si tel est vraiment votre but.

 
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26 Messages :
  • C’est vrai que la présence des éditeurs est le principal intérêt du festival d’Angoulême.

    Ca permet de revoir les gens avec qui on bossait il y a 18 ans à Spirou et de se faire présenter les nouveaux rédac-chef/éditeurs de la boite(qui, pas de chance, n’ont aucune envie de bosser avec vous), et comme les éditeurs changent de maisons d’édition plus souvent que de voiture, de prendre contact dans d’autres boites, mais aussi de rencontrer les gens qui vous ont refusé vos projets par mails (et qui ont changé d’employeurs depuis). Bref, en gros ça ne sert à rien de concret, juste à montrer que vous êtes encore vivant après toutes ces années de loose éditoriale.

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    • Répondu par Erik A. le 19 janvier 2012 à  09:24 :

      Rigolo. Et très vrai. Ne jamais se brouiller avec les décideurs de ce job, on retrouve vite le gars qui vous a refusé un projet que vous avez cru pouvoir contourner en changeant de maison d’édition... Pas de bol, lui aussi.

      J’y ai croisé du monde retrouvé des amis, refait le monde (de la BS seulement...) mais (pour moi) jamais rien n’est sorti de "concret" de projets parfois évoqués, mais dont on n’entend plus causer, une fois l’excitation retombée. Ce n’est pas une règle d’or, je lis qu’Antoine a pu au contraire concrétiser contacts et projets.

      Comme disait Lhermitte à Clavier s’inquiétant du pourcentage de conquêtes féminines potentielles dans les "Bronzés" : "ça, ça dépend des mecs..."

      Je crois que je devrais faire un billet : "Pourquoi j’irais à Angoulême !", pour dire aussi que comme j’ai donné mon avis sur un aspect particulier, je n’ai pas parlé des attraits positifs du-dit festival... Principalement pour moi, d’y croiser TOUT le métier concentré sur quelques dizaines de mètres carrés...

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  • Antoine,

    Tu as raison ! Le festival d’Angoulême est une vitrine pour la bande dessinée mais est-elle aussi efficace qu’on veut bien le croire/ ou le dire ? J’estime que l’image que l’on diffuse durant cette période n’est pas celle de la réalité de notre profession, ni de notre secteur.
    C’est un mirage à faire rêver mais ce n’est pas le principal problème du festival…

    Je ne suis pas contre une grande manifestation. Je la considère même comme indispensable.
    Par contre, je ne suis pas d’accord avec la politique tarifaire. J’estime qu’il est inadmissible d’imposer le paiement d’un droit d’entrée (droit de péage) pour accéder à l’espace des éditeurs. Ce reproche, on peut également le faire au salon du livre de la ville de Paris et à quelques festivals.
    La particularité du festival d’Angoulême est le tarif prohibitif.
    Comme tu le précises d’ailleurs dans ton billet
    - nos éditeurs payent au prorata de la surface occupée
    - nos éditeurs payent pour le déplacement, l’hébergement et la restauration des auteurs présents.
    - le festival bénéficie des aides publics (on se souvient de l’odieuse récompense remis au ministre de la culture)
    - les auteurs donnent de leur temps (je précise que je suis contre la dédicace payante).
    Alors, pourquoi le visiteur doit-il en plus payer un droit de péage pour accéder à une librairie ?
    Grosso modo, pour un adulte, le prix du billet est l’équivalent du prix d’un album.
    En 2008, on annonçait 235 000 visiteurs… si on considère que le prix moyen d’un billet est de 10 €, on obtient un chiffre de 2 350 000 €. Si on divise par 13 € (prix moyen d’une bande dessinée), on obtient 180 000 albums.

    Ça fait froid dans le dos.

    C’est une question éthique qui me fait hurler chaque année.

    Tu as raison lorsque tu précises que les auteurs ne sont pas ficelés aux chaises. Je partage cette opinion… Pour autant, très rarement, les plannings autorisent la visite des expositions… Si tu as le temps d’en faire une, c’est au pas de course.

    Il y a les rencontres… Ça, c’est indéniable mais ne sommes nous pas les rois des imbéciles de compter sur ce festival pour nous voir ?

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    • Répondu par ozanam le 17 janvier 2012 à  11:02 :

      Je suis bien d’accord avec toi, Loïc !
      Sur l’image que l’on donne qui n’est pas représentative, là aussi je suis d’accord. mais il s’agit d’une fête. C’est pas forcément le bon jour pour parler de notre santé... Ceci dit, c’est pour ça que je propose de se regrouper. Il nous reste toute l’année pour rentrer en contact avec les différents pouvoirs pour que notre situation change.

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      • Répondu par Tanxxx le 17 janvier 2012 à  17:40 :

        ha bah justement, moi je vois dans angoulême l’occasion en or pour faire connaitre notre métier et nos difficultés, de plus en plus grandes, à le pratiquer. Si angoulême est une fête, elle tranche d’autant plus furieusement avec les 360 autres jours de l’année. C’est ce grand écart que je ne veux plus faire, personnellement. C’est trop dur, trop loin de nos vies. Nous n’avons pas de vitrine, nous n’avons aucun moyen de nous faire entendre, et angoulême est sans aucun doute le moment idéal, puisque nous sommes sous les projecteurs, l’unique occasion qui nous est donnée, pour dire un peu notre version de ce qu’est la BD, faire de la BD. Beaucoup d’auteurs se déplacent, c’est justement l’occasion de mettre les pieds dans le plat et d’avoir des discussions, voire d’agir. Agir dans l’ombre et le reste de l’année, comme tu le suggères, on sait ce que c’est et à quel point c’est inefficace.
        je suis d’accord sur le fait que le public n’a pas forcément à savoir la "cuisine interne" de leurs albums favoris, mais ce qui me tracasse, c’est de constater à quel point le FIBD peut entretenir ce mythe, et de constater comme l’organisation du festival ignore TOUT de la vie d’auteur.
        Il ne s’agit pas de se plaindre, il s’agit de remettre les pendules à l’heure, parce que le festival, comme le public, se fait une idée toute différente de ce qu’est réellement le métier d’auteur. Une image d’épinal. qui finit par nous bouffer.

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    • Répondu le 17 janvier 2012 à  11:26 :

      La particularité du festival d’Angoulême est le tarif prohibitif. Comme tu le précises d’ailleurs dans ton billet
      - nos éditeurs payent au prorata de la surface occupée
      - nos éditeurs payent pour le déplacement, l’hébergement et la restauration des auteurs présents.
      - le festival bénéficie des aides publics (on se souvient de l’odieuse récompense remis au ministre de la culture)
      - les auteurs donnent de leur temps (je précise que je suis contre la dédicace payante). Alors, pourquoi le visiteur doit-il en plus payer un droit de péage pour accéder à une librairie ? Grosso modo, pour un adulte, le prix du billet est l’équivalent du prix d’un album. En 2008, on annonçait 235 000 visiteurs… si on considère que le prix moyen d’un billet est de 10 €, on obtient un chiffre de 2 350 000 €. Si on divise par 13 € (prix moyen d’une bande dessinée), on obtient 180 000 albums.

      subventions, location des stands, droits d’entrée... un gros pactole par rapport à beaucoup de festival qui s’en sortent vaille que vaille avec des budgets nettement inférieurs.
      Et pourtant, chaque année, on apprend que le festival est menacé par manque de moyen... à quoi sert l’argent ?

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  • J’ai un peu de mal à saisir ce que tu proposes, Antoine (si ton intention était bien sûr de proposer quelque chose.)

    Tu dis que l’importance médiatique du festival justifie à elle seule la participation des auteurs. Encore faudrait-il que la visibilité médiatique pendant le festival ne se limite pas à trois reportages dans les Jt à base de Gaston, de jeunes souriants à pleines dents, et de commentaires erronés sur la soi-disante santé insolente de la bande dessinée ! Et puis, la vraie question, quelles en sont les retombées économiques de cette couverture médiatique ? (je n’en sais rien) Est-ce que cela produit des nouveaux lecteurs ? (je n’en sais rien non plus)

    Tu dis aussi : à nous auteurs de prendre les choses en main. A part la menace d’absence massive et donc organisée des auteurs, tu as des idées ? Moi, non... Forcer le fibd à mieux nous considérer ? Bon courage ! Le star system ne sied pas à la gestion du nombre...

    Tu esquisses aussi les problèmes du fonctionnement du fibd, (je pense aux énormes subventions, au prix d’entrée exorbitant, sans même parler des guéguerres intestines qui ne concernent que de très très loin la bande dessinée.) Si Angoulême est incontournable, c’est bien grâce aux auteurs, parce que les "organisateurs" (au sens le plus large) font tout leur possible pour le griller... En tant qu’auteur, ne peut-on pas se demander s’il est conforme avec ses convictions personnelles ou simplement son sentiment de participer à ce qui est devenu Angoulême... St Malo, où l’entrée est payante aussi, ne semble pas poser ce genre de problèmes (peut-être aussi parce que des auteurs font partie du nœud de l’organisation...) Personnellement, je suis assez écœuré et fatigué chaque année de lire les mêmes bisbilles et le même refrain avec les mêmes protagonistes.

    Personnellement, je partage le sentiment d’Erik Arnoux... Mais, si tu as des propositions, je suis tout ouïe !

    Amicalement,
    Florent

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    • Répondu par ozanam le 17 janvier 2012 à  11:47 :

      Je suis désolé de ne pas avoir été clair... comme c’est écrit sous le coup de la passion, j’ai dû perdre des détails en route.
      Oui, j’ai envie de proposer des choses (d’ailleurs j’ai déjà gagner quelque chose d’insensé : tout le monde écrit sous son vrai nom sur ce forum ! ha ha !).
      Donc, je ne limite pas juste Angoulême à son aura médiatique, qui bien sûr favorise toujours plus les auteurs qui n’en ont pas besoin (oserai-je dire comme les prix et autre récompenses ?). Mais c’est un fait : nous avons une semaine par an pour se faire entendre : parler aux journalistes non spécialisés, tenter de choper le ministre de la culture (sic) ou tout autres représentants des pouvoirs publics. ce que je voulais donc dire (ce qui fait le titre), c’est que ce n’est pas au moment où le projo est braqué sur nous qu’il faut se diviser.

      Pour ce qui est de "forcer" le FIBD, je ne crois pas être un doux rêveur. D’abord parce qu’on peut discuter avec eux sans pour autant les menacer. L’échange vaut mieux que l’attaque. après, s’ils ne veulent pas entendre, on peut passer à la vitesse supérieure. et bien sûr, je me doute bien que cette discussion aura plus de poids si les "grands noms" de la BD jouent le jeu avec nous. C’est au Moebius, Bilal, Tardi et autres présidents du festival de monter en première ligne. C’est à eux de défendre notre métier. Aussi parce qu’ils ont beaucoup reçu de ce métier.
      Pour ma part, je serais pour que les auteurs (un ou des représentants) puissent avoir accès aux comptes du FIBD. Nous pourrions mieux comprendre où il y a dérapage...

      Mais on ne doit pas, non plus, se focaliser sur le FIBD. comme le dit (et le traduit de mon texte) Franck, le métier va mal et ce problème du festival n’en est que la cristallisation. Alors ce que je propose surtout c’est de rééquilibrer le pouvoir.
      cela pourrait se faire avec le Snac par exemple. Même si j’ai du mal avec eux car ils ont une vision très "prolétaire contre patronat" qui me dérange. Si nous sommes les ouvriers, alors exigeons un salaire ! Point barre. Si nous sommes des partenaires (ce que je crois), alors parlons ouvertement et calmement avec nos éditeurs. Après tout, ne pas vendre de bouquins est aussi mauvais pour eux que pour nous (Ok, certains vont couler avant les autres, mais pour finir tout le monde se retrouvera au fond de l’eau).
      Bref, que ça soit avec le Snac ou une autre entité, nous nous devons de parler avec les pouvoirs publics (Franchement quelle blague ces Agessa)et aux éditeurs. Ne combattons pas les personnes mais les systèmes. dès qu’il y a un problème tentons de le régler globalement pour qu’il ne revienne pas plutôt que de faire du cas par cas (ici je parle de choses que l’on a déjà vu. Tel éditeur est dans la mire et on veut le faire payer. Alors qu’il serait plus simple et plus efficace de faire jurisprudence pour que le problème soit éradiqué chez tous les éditeurs d’un coup). Et tant qu’à faire, faisons entrer dans la conversation les libraires. Eux aussi sont nos partenaires (je ne vais pas m’offusquer de la présence de la Fnac comme sponsor du festival mais quand même, il faut admettre que ce n’est pas mieux que Leclerc. lui au moins, en tant que personne, on ne doutait pas de sa passion pour la BD).
      Même si je comprends les propos d’Erik Arnoux, ce qui me semble important c’est de ne pas baisser les bras. Tous les acteurs qui vivent de la BD sans en faire ont trop longtemps vu les auteurs (et de temps en temps les éditeurs), comme des solitaires. Ils jouent sur notre individualisme. Ouvrant notre gueule tous en même temps, ça sera plus efficace. et pour toutes les idées et propositions allant dans ce sens, nous pouvons en parler en privé (préparer une action est plus efficace quand on garde un peu de surprise, non ?).

      Bon du coup, je ne sais pas si j’ai été plus clair !!!

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      • Répondu par Gwen de Bonneval le 18 janvier 2012 à  11:01 :

        C’est marrant comme on reproche au SNAC d’être tout et son contraire... Un coup de "dangereux extrême-gauchistes", un coup "à la solde du patronat". En attendant, heureusement que le SNAC est là et fait un travail, parfois dans l’ombre (car c’est parfois plus efficace), parfois dans la lumière (pour alerter le plus grand nombre), mais toujours concret. Évitons de taper sur un regroupement d’auteurs bénévoles qui apporte beaucoup à la défense des auteurs svp.
        Sinon, oui, il y a des projets à monter pour faire bouger les lignes.

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        • Répondu par ozanam le 18 janvier 2012 à  14:44 :

          Mon cher ami, je ne reproche au Snac ni d’être d’extrême gauche ni d’être à la solde du patronat(même si comme insulte, il y en a une que je préfère à l’autre). Et bien sûr que le Snac est un bien (surtout si on considère si qu’il y avait avant). Je me permets juste de dire que l’approche "grand public" des annonces faites par le Snac me laisse un goût de guerre d’un autre temps. mais encore une fois, ce que j’appelle de mes voeux, c’est bien que les auteurs se regroupent et que pour se faire ils adhèrent en masse à un syndicat ou tout autres formations qui permettra de faire bouger les lignes. Il me semble même d’avoir écrit (je ne sais plus où car depuis qq jours ça part dans tous les sens) que le Snac ferait ce que je propose mieux que moi . donc tout va bien. Au plaisir de t’en parler de vive voix, si le coeur t’en dit.

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    • Répondu le 19 janvier 2012 à  10:43 :

      Personnellement, je suis allé trois fois à Angoulême (invité comme auteur par l’un ou l’autre éditeur) et j’évite au maximum ce genre de grand messe boursouflée. C’est loin, il fait froid, il y a trop de monde, il faut marcher, tout est fermé à 22 heures à part 2 ou trois bars pris d’asssaut... Bref, c’est l’usine : une perte de temps totale et c’est chiant comme la mort. Quant aux retombées éventuelles... Pour l’éditeur, sans doute, pour les gros vendeurs peut-être... Pour les autres... Je doute. Le public est content de voir les auteurs ? Moui... peut-être mais pour ça, il y a des festivals à taille humaine.
      Donc à moins d’y être à nouveau contraint et forcé par l’éditeur, plus jamais. En fait, à part ceux qui vont y chercher un prix, je ne connais pratiquement personne qui y va de gaîté de coeur, c’est plutôt considéré comme un passage obligé, une sorte de service après-vente. En outre, le budget pour un auteur non invité (la plupart y vont pour montrer leur book ou se faire des relations) est très lourd. A chaque fois, j’ai hébergé des dessinateurs sans le sou dans la chambre d’hôtel hors de prix à 20 km du festival. Alors, Angoulême, hein... Merci mais non.

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  • Ce que veut dire Antoine ( surtout ne me reprends pas si je me trompe) c’ est que si notre situation professionnelle et financière était meilleure, il n’ y aurait aucun problème à travailler une fois par an, gratos, pour une aussi grande messe et vitrine de notre art... sans nous soucier de savoir si cela nous rapporte directement quelque chose.
    Toutes les considérations philosphico-politiques cherchant à justifier notre agacement cachent donc très mal que tous ces sentiments ne sont rien d’ autre que des sentiments réactionnaires.
    Ne vous enflammez pas, j’ y suis sujet plus qu’ à mon tour.
    Je ne m’ extraie pas de ça.
    Nous gagnons tous mal notre vie... C’ est une évidence.
    Pour autant, le festival d’ Angoulême n’ y peut pas grand chose. Alors oui, continuons d’ y participer quand on nous y invite et surtout n’ y réfléchissons pas trop car franchement, je serais étonné qu’ il puisse sortir un jour quelque chose de ce genre de réflexion.

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    • Répondu le 17 janvier 2012 à  09:35 :

      C’est exactement cela. La chute des revenus oblige les auteurs à y regarder à deux fois lorsqu’ils quittent leur table de travail.

      Dans les années 90, il n’était pas rare que je fasse 15 à 20 jours de déplacements annuel. En fait ça va vite : 3 ou 4 festivals de trois jours + 5 ou 6 librairies (dont deux ou trois à plus de 800 km). Je faisais cela gratuitement et de bon cœur.

      Aujourd’hui, même si financièrement je suis en partie épargné, ça me pèse de prendre du retard, de quitter ma famille pour ça.

      Je préfère être bénévole au Snac ou au Grill [ :) oui, toujours la bouffe avant tout !], pour accompagner des négociations, réfléchir aux nouvelles possibilités de narration pour écran et aux publications numérique...

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    • Répondu par Florent Calvez le 17 janvier 2012 à  10:12 :

      Rien de contradictoire, c’est plutôt affaire d’accumulations.

      Je conçois très bien qu’on puisse s’en battre les escalopes du fonctionnement du fibd et des aberrations induites citées plus haut... Personnellement, ça me fout en rogne.

      Le fait de participer à de plus humbles festivals montre bien que le fait de bosser "gratuitement" n’est pas le problème en soi (encore que... ça peut se discuter). C’est juste le contexte qui fait que ça en devient en quelque sorte "aberrant". Là encore, affaire de sentiment personnel...

      Je reviens sur l’effet vitrine du FIBD : je doute de l’effet bénéfique si ce n’est sur une forme d’orgueil collectif et corporatiste.

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  • "Nous qui ne sommes pas fichus de peser de tout notre poids pour avoir une émission BD sur France Télévisions"

    C’est une référence à un projet précis ?...

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    • Répondu par ozanam le 17 janvier 2012 à  14:02 :

      Je te réponds ou pas ? vu que tu ne signes pas de ton nom...
      Mais les projets d’émissions consacrés uniquement à la BD sont légion. jamais nous avons réussi (ni les uns, ni les autres) à faire entendre aux chaines publiques que la BD avait le droit à son émission. Peut importe la forme qu’elle pourrait prendre (je suis autant pour un "cd d’aujourd’hui" que d’un "apostrophe"). La direction refuse tous les projets (j’en connais pourtant certains qui étaient alléchants) alors que globalement nous sommes de gros vendeurs et que par ce fait nous touchons beaucoup de gens/spectateurs.

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      • Répondu par jérôme anfré le 17 janvier 2012 à  17:16 :

        je n’avais pas vu le post-scriptum, désolé.
        En même temps, vu la décrépitude des émissions culturelles "généralistes", je ne suis pas sûr qu’une émission officielle dédiée à la bande dessinée soit vraiment quelque chose à appeler de ses vœux... Mieux vaudrait sûrement insister pour que les journaux et les magazines culturels augmentent la place dévolue à la bande dessinée dans leurs colonnes, fassent un vrai travail d’analyse et de prescription...
        Ceci dit, je pense que le moment où la bande dessinée avait une petite aura médiatique est malheureusement fini.. Je pense qu’un train est passé à la fin des années 90-début des années 2000 et qu’il va être difficile à rattraper.

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        • Répondu par Vincent Sorel le 17 janvier 2012 à  18:03 :

          Il faudrait déjà commencer par avoir des journalistes (généralistes) qui, quand ils parlent de BD, ne se contentent pas de dire "l’histoire et bien, et puis aussi c’est bien dessiné". Comme si, malgré toute la culture littéraire des critiques français, ils étaient complètement perdus face à un livre avec des images dedans. Déjà, si on arrive à avoir une critique dans des médias généralistes aussi pointue que pour le cinéma ou la littérature, ce sera pas mal ! (mais pour cela il faudrait qu’ils en lisent)

          Sinon il y a bien "Un Monde De Bulles". Qui n’est pas terrible. Et qui est sur une chaine que pas grand-monde regarde (public sénat)

          Je suis un peu jeune, mais la BD a—t-elle vraiment eu une place médiatique dans les années 90 ? Je s’il qu’il y avait Tac au Tac (ou même ), qui offrait un peu de visibilité à des dessinateurs, mais je n’ai pas souvenir d’avoir vraiment vu de BD dans les médias dans les années 90...

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          • Répondu par jérôme anfré le 17 janvier 2012 à  19:39 :

            Il y a eu un certain engouement qui a éclos dans la foulée des publications de l’Association... Je me souviens d’avoir vu Lewis Trondheim invité à 19h sur canal +, par exemple (je crois que c’était pour "Pichenettes", pas sûr), et Je crois que c’est en 1997 que Libération a inauguré son numéro spécial BD pour Angoulême (numéro qui s’accompagnait à l’origine d’un gros cahier critique dédié à la bande dessinée). Il y a aussi eu les hors-séries de Beaux-Arts magazine et Artpress... Des initiatives ponctuelles et aléatoires qualitativement parlant mais qui dénotaient un vrai intérêt...

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            • Répondu par Phil Delhaye le 17 janvier 2012 à  21:53 :

              Je me souviens de cette émission, Trondheim s’offusquant qu’on dise qu’il était un autiste, mais se comportant comme un gamin immature. C’est un peu le problême des auteurs bd à la télé, leur comportement immature donnant une mauvaise image de la profession qui ne correspond pas à la réalité des superbes albums qui sortent, souvent bien plus intelligents que beaucoup de romans dont les auteurs parlent avec tellement de sérieux.

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              • Répondu par jérôme le 18 janvier 2012 à  08:05 :

                Modiano n’est pas le plus expansif des auteurs... on ne le prend pas de haut pour autant.

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  • Cher Antoine, avant tout, je ne pensais pas qu’un petit billet destiné à informer les gens qui me suivent (et ne sont pas légion) sur un blog intimiste où je parle de moi allait susciter ce battage, je crois que si j’avais voulu que ce soit répercuté à ce point, j’aurais proposé à Didier une tribune comme celle de Terpant ici-même l’an passé, par exemple...

    J’ai été un peu surpris que Didier Pasamonik en fasse un billet "polémique" (victor) sans me poser directement quelques questions pour affiner le propos, parce que tirer quelques phrases du contexte n’est jamais vraiment explicite pour le lecteur.

    Tu l’as relevé, Antoine, aucune agressivité dans mon propos.

    Maintenant si ça peut susciter une réflexion des mes amis et collègues autour du sujet et en discuter pour que les choses changent un peu dans la direction des Auteurs, pourquoi pas ? Globalement je n’ai rien à rajouter à ce que j’ai dit, et je n’ai pas de désir de prendre la tête d’une sorte de "croisade anti-Angoulême" non plus...

    Ce que j’ai émis est une opinion, qui en vaut une autre.

    Et on pourra sans doute se croiser dans d’autres endroits, puisque je fais à peu près dix festivals par an...

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    • Répondu par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 19 janvier 2012 à  09:09 :

      je ne pensais pas qu’un petit billet destiné à informer les gens qui me suivent (et ne sont pas légion) sur un blog intimiste où je parle de moi allait susciter ce battage, je crois que si j’avais voulu que ce soit répercuté à ce point, j’aurais proposé à Didier une tribune comme celle de Terpant ici-même l’an passé, par exemple...

      À partir du moment où vous vous exprimez dans un espace public, il nous est loisible - et c’était dans le cadre d’une brève, en marge, on est loin d’un "battage médiatique" - d’y jeter un coup de projecteur dans la mesure où votre opinion nous semble partagée par d’autres et participe d’un phénomène de prise de parole des auteurs à propos de leur situation économique, sous l’éclairage d’un événement d’actualité comme le Festival d’Angoulême.

      J’ai été un peu surpris que Didier Pasamonik en fasse un billet "polémique" (victor) sans me poser directement quelques questions pour affiner le propos, parce que tirer quelques phrases du contexte n’est jamais vraiment explicite pour le lecteur.

      Je récuse ce procès d’intention que vous me faites. Votre blog était dûment référencé, nous ne prenons pas nos lecteurs pour des idiots, ils peuvent se reporter au lien que nous avons mis pour en savoir davantage. Il le font en général à 60% en moyenne.

      Nous avons demandé à Antoine Ozanam de prendre la tribune car sa réponse à notre/votre article nous semblait argumentée et, une fois de plus, apporter un élément de débat à propos de l’actualité.

      Maintenant si ça peut susciter une réflexion des mes amis et collègues autour du sujet et en discuter pour que les choses changent un peu dans la direction des Auteurs, pourquoi pas ? Globalement je n’ai rien à rajouter à ce que j’ai dit, et je n’ai pas de désir de prendre la tête d’une sorte de "croisade anti-Angoulême" non plus...
      Ce que j’ai émis est une opinion, qui en vaut une autre.

      C’est précisément pourquoi nous avons mis votre article en exergue. Je m’étonne que vous n’ayez pas le courage de vos opinions, que vous tentiez de minimiser la portée de vos propos. Un de vos éditeurs vous a tapé sur les doigts ?

      Vous choisissez le "petit festival" en l’opposant au gros-où-vous-n’irez-pas, cela se respecte, et c’est ce choix que nous avons décidé de porter à la connaissance de nos lecteurs.

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      • Répondu par Erik A. le 19 janvier 2012 à  09:56 :

        « Je récuse ce procès d’intention que vous me faites. Votre blog était dûment référencé, nous ne prenons pas nos lecteurs pour des idiots »

        "procès d’intention me semble bien excessif, voire réactif épidermiquement. Il me semble au contraire que c’est très mesuré. J’ai dit "je m’étonne un peu"... Si ça c’est faire un procès, on n’accorde pas le même sens aux mots.

        « "Je m’étonne que vous n’ayez pas le courage de vos opinions, que vous tentiez de minimiser la portée de vos propos. Un de vos éditeurs vous a tapé sur les doigts ?" »

        Vous rigolez ? Je ne suis pas précisément connu (pour peu que je le sois) dans ce métier comme un garçon qui n’aurait pas "le courage de ses opinions". D’ailleurs objectivement, ça m’a déjà "coûté", clairement. Et non, aucun de mes éditeurs ne peut m’empêcher de penser ce que dis et de dire ce que je pense... Ils se gênent, eux ?

        Comme pour ces (jeunes) Auteurs qui se plaignent d’être assis pour signer sans manger ni pouvoir se reposer ni avoir le droit de s’arrêter un instant, un truc que je trouve personnellement totalement insensé. Il ferait beau voir que ça m’arrive, tiens ! Mais c’est un autre débat...

        Je ne minimise rien, ce n’est encore une fois que mon avis personnel, sur un axe donné et ça ne parait pas bien important... Ce doit pourtant l’être, au vu des réactions intéressantes de mes collègues et amis.

        De plus, quand j’ai réagi sur Angoulême dans un autre de vos billets, un commentaire parlant à peu près de la même chose, vous avez censuré le propos pourtant bien peu agressif vous-même sous je ne sais plus quel prétexte. Voir que vous reprenez à votre gré quelques phrases m’a donc un peu surpris.

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      • Répondu par ozanam le 19 janvier 2012 à  11:47 :

        à mon tour de parler de l’ampleur de la chose.
        Cher Erik, j’espère que tu ne trouveras pas offense dans le fait que je commente ton article de blog (ou que j’explique ma position). à 90% nous disons tous la même chose. encore une fois, je ne crois pas qu’il y ait polémique. Le métier pourrait se porter mieux et personne n’a envie de subir plus qu’il ne fait déjà.
        Tu décides de ne pas venir au festival, ce que je comprends très bien. J’en profite pour dire aux autres acteurs qu’il serait peut-être temps d’agir tant je lis de messages qui vont dans ton sens et qui me font peur pour un évènement qui me tient à coeur et qui reste assez unique en France (faut voir que tous les dessinateurs au monde connaissent cette petite ville d’Angoulême alors que peu d’entre eux savent que Marseille ou Lyon existent !).
        Maintenant, c’est toujours avec péril que l’on écrit un article (merci à ce propos à un auteur que j’apprécie grandement pour son message perso me posant la question "mais qu’est-ce qui t’a pris d’ouvrir..."). Les coups viennent de toute façon.
        Bizarrement, je le dis surtout à Didier, aucun éditeur ne m’a tapé sur les doigts (et je ne pense pas qu’ils le fassent avec Erik non plus. de toute façon, Ni Erik ne donne pas l’impression d’être le genre d’homme à se faire rappeler à l’ordre. Du moins, je ne l’oserai pas). Je crois que c’est aussi parce que les éditeurs sont globalement d’accord avec ce que nous soulignons tous vis à vis du FIBD : "les dérives financières". Après tout, eux aussi payent !
        Enfin, je tiens à remercier Didier de se faire écho de nos petits problèmes. L’idée d’un article ou d’une tribune étant, à mon avis, de poser le problème pour que d’autres puissent savoir qu’ils ne sont pas seuls. même si chacun réagit avec sa personnalité et son caractère, nous disons tous globalement la même chose. Ce qui pourrait presque être un problème en soi puisque les choses avancent lentement...

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        • Répondu par Erik A. le 19 janvier 2012 à  14:14 :

          Cher Antoine, Cher Didier, nous sommes entre gens qui se parlent et s’écoutent, ce qui est déjà essentiel. Aucune offense ni de l’un ni de l’autre, bien au contraire.

          Et puis nous parlons en notre nom propre, sans avoir ici de pseudo, ce qui est bien agréable. On sait que malheureusement, le net permet souvent toutes les dérives et insultes de gens masqués, recensant les avis de tout un chacun - y compris les moins concernés qui ne sont pas les moins virulents - à l’emporte-pièce, sous couvert d’anonymat. (je parle en général)

          Du coup j’ai rédigé sur mon blog un petit billet inverse, "Je vais à Angoulême...", pour faire entendre que si tout ça vaut le coup d’être dit, (j’ai entendu des réactions "t’as raison, mais pourquoi tu le dis ?") globalement et quoi qu’on en pense, la passion pour la BD qui est en ce qui me concerne une de mes raisons de vivre depuis 1968, nous habite toujours, ce qui est bien le plus important.

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