Adabana est un thriller basé sur une idée de Dai Tezuka et dessiné par Non. Cette œuvre prévue en trois tomes a rejoint la collection Big Kana qui propose un format parfait pour sublimer les planches de ce manga.
Dans la petite ville perdue de Morinaka, la main découpée de la jeune lycéenne Mako Igarashi est retrouvée. Suite à cette découverte, son amie Mizuki Aikawa va voir la police pour affirmer qu’elle est responsable de sa mort. Ces révélations rendent la police perplexe mais comme la lycéenne s’est dénoncée en apportant des preuves, ils choisissent de ne pas creuser plus avant cette histoire. Cependant, l’avocat de l’accusée tente de démêler le vrai du faux pour tirer toute cette affaire au clair. Ce crime plus complexe qu’il n’y paraît fait remonter à la surface des secrets cachés désagréables.
La présumée meurtrière, Mizuki, apparait comme taciturne et solitaire. Sa seule amie, Mako, est extrêmement précieuse à ses yeux au point qu’elle pourrait tout faire pour elle. Ses parents sont très stricts, ce qui l’étouffe. Un personnage qui se montre ambigu et difficile à cerner notamment à travers ses expressions et son comportement. Mizuki a des réactions étranges comme certains de ses sourires. Une protagoniste qui se montre complexe et dont les actions ne semblent pas cohérentes. Même si l’autrice nous laisse entrapercevoir les pensées de Mizuki, elle n’en reste pas moins une énigme. Comment aurait-t-elle pu tuer la personne la plus importante à ses yeux ?
La victime est présentée comme l’opposée de son amie. En effet, elle était énergique, souriante et entourée d’amis, une personne sociable qui gardait le sourire. Pourtant, la jeune fille vivait dans une grande pauvreté suite au décès de sa mère et gardait des secrets horribles.
Les grandes lignes du meurtre sont définies mais rien n’est encore bien clair. Différentes facettes des personnages sont révélées au cours de l’histoire mais il reste des incohérences et des parties obscures dans le déroulement des évènements. Mizuki qui dit clairement avoir tué son amie reste très floue au sujet de la scène de meurtre, ce qui soulève des interrogations. Le crime a trouvé son coupable dès le premier chapitre mais plus le temps avance et plus les doutes s’installent quant à sa culpabilité et son rôle dans l’affaire.
Les premières pages couleur dévoilent de façon très crue la scène de crime tout en offrant un avant-goût du ton de l’œuvre. Une violence graphique qui met l’accent sur l’horreur des situations sans exagération. Une certaine froideur ressort du dessin, que ce soit à travers le regard de Mizuki, dans les paysages montagneux hivernaux, dans l’ambigüité des personnages ou encore dans l’exposition des évènements.
Au premier abord, l’affaire a l’air assez simple mais elle révèle rapidement de nombreuses failles. Une atmosphère pesante et un climat de méfiance s’installe très vite et fait remettre en question les informations récoltées au fils des témoignages. Démêler le vrai du faux devient difficile avec le comportement étrange de Mizuki. Non joue avec les faux-semblants et les apparences trompeuses dès le début, ce qui pousse à se questionner sur les vrais raisons du meurtre et son déroulé.
Ce manque de clarté autour du crime et des agissements des personnes impliquées constituent l’une des forces de l’intrigue. Ce thriller sait accrocher le lecteur et donne envie de découvrir toute l’histoire. Quelles vérités cachées vont encore être déterrées autour de cette tragédie ?
(par Malgorzata Natanek)
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