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Aeka - Par Erkol, Simon & Cosentino - Kamiti

Par Charles-Louis Detournay le 2 juin 2021                      Lien  
Fort du succès de son financement en crowdfunding, "Aeka" bénéficie d'un second tome qui vient apporter une dimension complémentaire à cette série à la croisée entre le manga et le franco-belge
Aeka - Par Erkol, Simon & Cosentino - Kamiti
Le premier tome de la série

Dans un Japon moyenâgeux, Aeka est la fille unique du riche seigneur Yashitara. Comme chaque année depuis qu’elle est née, elle assiste aux somptueuses célébrations annuelles fêtant la fin des dragons. En effet, comme elle le raconte aux enfants, les dragons et les hommes vivaient en harmonie, jusqu’au moment où ces créatures majestueuses ont attaqué les hommes dont la puissance allait croissante. De cette bataille terrible, les hommes sont sortis vainqueurs, une victoire qu’ils célèbrent dans tout l’Empire, la plus belle et grande fête de l’année.


Alors que la nuit est tombée et que les festivités se terminent, un personnage portant un masque de démon pénètre dans le palais. Aucun des soldats ne semble capable de arrêter ce guerrier invincible au katana : il parvient jusqu’aux appartements privés et y massacre toute la famille du seigneur. Aeka, qui était parvenue à se cacher, échappe au massacre, mais elle se dévoile au tueur par inadvertance. Cet implacable meurtrier choisit pourtant d’épargner cette dernière victime et l’entraîne avec lui au fond de la forêt. Son désir n’est pas de profiter d’elle, mais de la former à toutes ses techniques afin qu’elle puisse accomplir sa vengeance et le tuer. Mais pourquoi ?

Les planches ci-dessous sont extraites du premier tome

Dès les premières pages d’Aeka, on tombe sous le charme du graphisme sensible et détaillé de Fabrizio Cosentino : son évocation du Moyen-âge japonais est certes fantasmé, mais elle participe pleinement à la magnifique atmosphère de la série. Puis d’emblée, le cadre posé par les scénaristes Fuat Ekkol & Christian Simon prend le pas : doit-on croire ou non à cette bataille entre hommes et dragons que l’on célèbre annuellement ? Et surtout que penser de cet homme rompu à toutes les techniques de combat qui passe pour un meurtrier de la pire espère dans les premières pages, mais qui prend tout le soin nécessaire à former sa jeune victime sans chercher à étouffer sa colère ?

Cet innovant ressort narratif tient le lecteur en haleine pendant tout le premier tome paru en 2018, et permet de doper la traditionnelle (mais réussie) séance d’entraînement qui occupe le ventre mou du premier opus, afin donner un élan complémentaire en fin d’album.

Le second tome introduit un nouveau narrateur qui permet de mieux dévoiler les mystères d’Aeka.

Un divertissement enlevé et réussi qui nous permet de bénéficier d’un second tome, qui vient de paraître. Tant graphiquement que scénaristiquement parlant, celui-ci est un peu moins sombre que le premier opus. Il permet également de lever bien des doutes concernant l’orientation plus fantastique ou merveilleuse de la série.

Les scénaristes ont d’ailleurs eu la bonne idée de changer de narrateur, en introduisant un jeune paysan, afin d’apporter plus d’épaisseur au personnage principal Aeka par le regard d’un autre. Si les scènes de combat se multiplie une fois de plus, c’est pourtant le graphisme de Cosentino qui cette fois prend l’avantage sur l’intrigue : son héroïne bénéficie de toutes ses attentions, à la croisée entre le franco-belge et le manga dont nous bénéficions des influences depuis plusieurs dizaines d’années. On note également quelques très belles pleines pages, qui participent pleinement au dépaysement apporté par ce second tome.

Sans être une révolution, Aeka reste une très belle révélation, surtout auprès d’un jeune éditeur comme Kamiti qui n’a pour l’instant publié qu’une demi-douzaine d’albums. Un bon divertissement pour les amateurs de culture orientale dans un format franco-belge.

(par Charles-Louis Detournay)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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Code EAN : 9791097477158

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Concernant Kamiti, lire l’interview de son éditeur Jean-Christophe Lambrois : « Évasion et émotions sont les deux facettes de la nouvelle maison d’édition Kamiti »

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