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Africa Dreams, T2 : Dix volontaires sont arrivés enchaînés - Par Maryse & JF Charles, et Frédéric Bihel - Casterman

Par Charles-Louis Detournay le 23 mars 2012                      Lien  
Autre passé colonial, autre période sombre mais souvent plus méconnue, ce deuxième volume revient sur l'utilisation des indigènes dans la construction des voies ferrées. Un graphisme merveilleux pour un récit poignant.

1897. Dans le port d’Anvers, on charge et on décharge les vapeurs qui « font le Congo ». Cargaisons d’ivoire et de caoutchouc d’un côté, d’armes et de chaines de l’autre… Car en dépit du nom officiel de cette lointaine possession africaine – E.I.C., pour Etat Indépendant du Congo –, c’est bien le Roi Léopold qui en est l’unique propriétaire légal. Et sa consigne est claire : rentabiliser au mieux et au plus vite cette immense colonie, quitte à y faire régner l’arbitraire le plus absolu.

Loin des regards, un quasi esclavage est imposé aux populations locales, comme l’a constaté depuis sa récente arrivée au Kivu le jeune missionnaire Paul Delisle. En dépit des discours « civilisateurs », éducation et évangélisation ne sont décidément pas les priorités du tyran de Bruxelles…

Africa Dreams, T2 : Dix volontaires sont arrivés enchaînés - Par Maryse & JF Charles, et Frédéric Bihel - Casterman
Incroyable graphisme, qui permet de zoomer sur une case pour livrer une splendide couverture !
Cela donne une belle représentation du niveau global de l’album

Nous avions partagé notre coup de cœur pour le premier tome d’Africa Dreams, le deuxième tome prolonge ces révélations bouleversantes tout en changeant quelque peu la donne. On suit toujours ce jeune prêtre, mais sans s’attacher à ce père qu’il a retrouvé, c’est vers les autres pères, ces coloniaux religieux, qu’il va découvrir une autre vision de l’évangélisation.

Tout en présentant dans le même temps les débuts d’une dénonciation bien faible en comparaison aux exactions imposées à la population congolaise, l’album profite d’un merveilleux graphisme, qui tranche avec la noirceur de sa thématique. C’est pourtant un réveil incontournable pour les Belges qui pensent toujours, dans leur grande majorité, que l’on a avant tout apporté les bienfaits de la civilisation occidentale aux Congolais.

Mais en fait de civilisation, ce sont des chaînes qui leur ont été offertes...

Progressivement, des voix s’élèvent pour que cesse cet esclavage à peine dissimulé

(par Charles-Louis Detournay)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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