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Akaï, éditeur français de mangas… gratuits !

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 27 janvier 2009                      Lien  
Après le lancement de [Comic Strip Magazine->http://www.actuabd.com/Comic-Strip-un-nouveau-mensuel-de-bande-dessinee-gratuit], le modèle de la bande dessinée gratuite a l’air de faire des émules. Cette fois, c’est Akaï, un éditeur de « global manga » français qui met sur le marché des mangas… gratuits. Oui : gratuits ! Mais comment font-ils ?
Akaï, éditeur français de mangas… gratuits !
Dotanuki par Lorenzo
Editions Akai

Akaï veut dire « rouge » en japonais. Une couleur positive. Mais le fondateur du label d’édition Akaï n’est pas japonais. Du manga, il ne retient que le modèle industriel : un petit format en noir et blanc de 13 x 18 cm de 96 pages, avec une entame en couleurs de 4 pages, un rythme de parution rapide, une cible jeune, un dessin dynamique et des histoires de baston pour adolescents dans le mode Shonen ou des récits sentimentaux pour filles dans le mode Shojo.

Son mode de diffusion est triple :
- La lecture en ligne, disponible gratuitement sur le site editions-akaï.fr. Pour lire, il faut s’inscrire.
- Un abonnement gratuit sur le site ; chaque abonné reçoit son exemplaire s’il le désire par la poste. Akaï compte déjà 500 abonnés dont 300 reçoivent leur exemplaire par voie postale.
- La diffusion dans des hauts lieux de la BD comme le Festival d’Angoulême où l’éditeur a un stand et sur Paris Manga.

Le tirage est pour l’instant de 1500 exemplaires et l’éditeur aura un stand (L7) dans la bulle des éditeurs place du Champs de Mars à Angoulême.
Des mangas gratuits… Où est le modèle économique ? A-t-on affaire à des inconscients ? Les auteurs sont-ils payés ?

BloodKyo par Kyu
Editions Akai

Manga “Low Cost”

Je rencontre son fondateur, Thomas Bidou. Pas vraiment l’image d’un rêveur. Avant de se lancer, il faisait le métier de comptable, spécialisé dans les fiches de paie. Clients de la librairie Tonkam, il tombe amoureux des mangas, apprend le japonais. Quand il décide de se lancer dans l’édition, clairement par passion, il se rend au japon pour obtenir des licences des éditeurs japonais. Mais ceux-ci, affolés par le nombre de nouveaux éditeurs français publiant des mangas, lui ferment la porte. Peu importe, « mangas » veut dire « bande dessinée » en japonais. Il en éditera lui-même.

Il trouve notamment en Lorenzo la première plume qui veut bien se mettre à son service. Je le rencontre aussi. Lorenzo ne débarque pas dans le métier de la BD, il a déjà plusieurs albums à son actif. Il publie chez Milan, Carabas, Treize étrange (groupe Glénat) et Petit à Petit. Reconnaissant les influences de Hermann, Rosinski, Chéret et Mike Mignola, il avoue avoir une connaissance des mangas limitée aux classiques. D’ailleurs, il ne cherche pas à les copier. Ayant rencontré son éditeur sur un forum, il a décidé de consacrer 15 jours par mois à ce projet (15 jours, 15 planches) et se fait payer en conséquence. Son dessin est costaud et « pro ». C’est clairement un auteur qui sait dessiner et raconter des histoires. Sa série Dotanuki est une histoire de sabre pur jus.

Lorenzo et Thomas Bidou, fondateur des éditions Akaï
Photos : D. Pasamonik (L’agence BD)

Un autre auteur travaille pour Akaï, il s’agit de Kyu. Il a 21 ans et si son travail est moins assuré que celui de Lorenzo, il n’en a pas moins une personnalité prometteuse. Sa série BloodKyu est un Shonen que l’on pourrait qualifier, qu’il me pardonne, de "X-Men à la sauce Dragon Ball". Un goût étrange mais pas inintéressant.

Le modèle économique, me direz-vous ? Les annonceurs. Akaï vend la deuxième page de couverture, les quatre premières pages d’ouverture, les quatre pages de fin et la quatrième de couverture aux annonceurs. Thomas Bidou se donne comme objectif de rendre la société rentable d’ici juin. Il se distribue lui-même, s’apprête à publier quatre auteurs conjointement, deux Shonen et deux Shojo. Thomas Bidou est persuadé qu’en ces temps de crise (il pense que la récession sera sévère), ce type d’entertainment gratuit a du potentiel en termes de diffusion et que son modèle économique tient la route.

Au niveau des frais, tout est au minimum. Pas de bureau , tout se fait par Internet. Le modèle de gestion des entreprises Low Cost . « Nous publions des ouvrages de type “Manga” adaptés au marché et à la culture européenne dit Thomas Bidou. Nous segmentons nos collections en fonction de notre cœur de cible. Nous comptons quatre collections principales :

- Shôjo Akai pour les jeunes femmes de 14 à 18 ans.
- Shônen Akai pour les jeunes hommes de 14 à 18 ans.
- Seinen Akai pour les étudiant(e)s de 18 à 25 ans.
- Otona Akai pour les personnes actives de 25 à 65 ans.

Notre produit est nouveau en Europe, poursuit-il. À l’heure actuelle le coût moyen d’un “Manga” est prohibitif. Nous publions notre divertissement pour un prix réduit de 600% par rapport au marché actuel. Et nous offrons à nos annonceurs un média ciblé et plus périodique que n’importe quelle littérature ou bande dessinée franco-belge. »

Une initiative courageuse en tout cas qui, effectivement, rencontre les préoccupations du moment.

Une page d’introduction de Dotanuki de Lorenzo
Ed. Akai

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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11 Messages :
  • Akaï, éditeur français de mangas… gratuits !
    27 janvier 2009 11:08, par jph peyraud

    "...il a décidé de consacrer 15 jours par mois à ce projet (15 jours, 15 planches) et se fait payer en conséquence."

    C’est à dire ?

    Répondre à ce message

    • Répondu le 27 janvier 2009 à  13:16 :

      ben 15 euros par mois... lol
      non mais serieusement on aimerait effectivement en savoir plus la dessus...

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      • Répondu par LC le 27 janvier 2009 à  17:55 :

        15 jours = 15 planches ???????
        Comment est ce possible ?
        à 14h par jour, perso il me faut une semaine par planche,
        la plupart de mes collègues aussi !!???? on est des mollusques !!!! faut qu’on change de taf !!

        Répondre à ce message

        • Répondu le 27 janvier 2009 à  20:11 :

          En ce moment même des collègues à vous font 24 pages en 24 heures, c’est par là
          http://www.24hdelabandedessinee.com/public/list2009.php

          Répondre à ce message

          • Répondu par Jean Latuelle le 27 janvier 2009 à  23:26 :

            Ouais enfin faut pas confondre performance et création d’album BD...

            Répondre à ce message

            • Répondu par Fred Boot le 29 janvier 2009 à  15:06 :

              L’heure est à la performance. A celui qui dédicacera le plus longtemps, qui fera ses 24 planches en 24 heures, qui tiendra son comics-strip 24/7 sur internet, qui sortira son manga par mois, et qui devra avoir un taf en plus pour bouffer.

              C’est là, maintenant.

              C’est vraiment la misère. Cette euphorie du "fun" derrière (il paraît qu’on crée uniquement par plaisir) donne en plus un je ne sais quoi de décadent qui n’a rien de rassurant.

              Bref, je ne vais pas casser la fête, le réveil sera de toute façon difficile pour tout le monde.

              Et puis ça ne répond pas à la question tabou : combien on gagne en réalisant 15 planches en 15 jours ?

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            • Répondu par jacob masanka le 3 janvier 2013 à  08:07 :

              Moi c’est jacob masanka de la RDCONGO, j’ai un fils de 13 ans qui est un créateur écrivain de BD dans la serie des mangas ; à 11 an déjà, quand il terminait l’école primaire, il avait déjà un BD dans les mains. actuellement, il en est à sa 8ème. Je cherche un éditeur français pour ce besoin de ublication.mon email est jacobmasanka@yahoo.fr
              Si cela vous en dit, dites-moi quelquechose. Que faut-il que je fasse our vous rejoindre.

              Répondre à ce message

  • Akaï, éditeur français de mangas… gratuits !
    28 janvier 2009 20:54, par Geert

    Mais qui est LC ... ??
    Sinon j’ai commencé à lire et même si Lorenzo est une dessinateur chevronné je comprend mieux comment il arrive a dessiner une planche/jour

    Répondre à ce message

    • Répondu le 29 janvier 2009 à  14:24 :

      Il m’arrive de signer LC les messages que je laisse sur Actuabd, mais ce n’est pas moi qui ai laissé l’intervention plus haut.
      On semble oublier qu’au début des années 60 Uderzo dessinait 6 pages par semaine : 2 d’Astérix, 2 des Chevaliers du ciel et deux d’Oumpah Pah, et des pages de très grande qualité qui plus est.

      Laurent Colonnier

      (ma contribution aux 24 heures de la BD
      http://www.24hdelabandedessinee.com/public/auteurs2009.php?id=9382 )

      Répondre à ce message

  • a prioris ce n’estplus gratuit... je viens d’aller sur leur site et le seul mangas dispo est en vente pour 6euro80 ....

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  • Akaï, éditeur français de mangas… gratuits !
    28 janvier 2023 11:23, par savané

    Bonjour Mr.Akaï je suis un jeune de l’âge de 17ans et j’ai unprojet d’un manga et j’aimerais bien que vous m’aidiez le dessin est parfait pareil que le scénario

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