Ce tome 22 donne l’impression que vous avez eu envie de faire prendre l’air à Jérôme, avec ces scènes en banlieue et en Province.
En fait, c’est le scénario qui impose le décor. L’envie, elle, passe après. Mais c’est vrai que ça fait du bien de changer d’air de temps en temps, surtout quand pour les repérages on joint l’utile à l’agréable, la Sarthe étant la région de mon vieux complice Makyo.
Ce n’est pas la première fois que vous évoquez le quotidien des personnes âgées... Pour vous, cette solitude, c’est un aspect important de la vie parisienne ?
J’avoue que je ne me suis pas posé ce genre de question en racontant cette histoire. Mais si je dois y répondre, disons que je ne pense pas que le problème de la solitude soit une spécialité parisienne.
Comment gérez-vous les personnages secondaires ? On se souvient de l’épicier, de l’ami prêtre... Ils n’apparaissent pas régulièrement, comme Zelda qui dans "Mathias" lance l’intrigue...
Arthur, le curé, réapparaitra dans le prochain album dont je termine en ce moment le scénario. Là aussi, ce sont les nécessités de l’histoire qui distribuent les rôles.
Que pensez-vous du nouvel habillage de la série (maquette de couverture) ? Avez-vous été consulté ?
Oui, j’ai été consulté. Personnellement je la trouve superbe.
Votre Paris n’a guère d’équivalent graphique : avez-vous encore besoin de photos ou de repérages pour représenter tel ou tel quartier ?
Une fois le scénario fini, je pars en repérages photos. C’est un des aspects les plus excitants de la réalisation d’une histoire, surtout quand on peut joindre l’utile à l’agréable, mais ça je crois l’avoir déjà dit.
Peut-on envisager de voir Jérôme vieillir ou bien sa situation changer ?
je pense notamment à des projets de couple, comme le suggère un dialogue avec le mot qui rime avec "voyage"....
C’est un des grands privilèges des héros de bandes dessinées classiques que de ne pas vieillir et j’entends bien que Jérôme en profite un maximum. Cela dit, depuis sa création fin 1981, donc en presque 30 ans, il a bien dû prendre 6 mois.
Au fait, la plupart du temps, JKJ ne semble pas payé pour ses enquêtes-aventures : mais comment gagne-t-il sa vie ?
À mon avis, entre chacune des enquêtes qui font l’objet d’un album, Jérôme doit mener des investigations plus banales mais rémunératrices celles-là. Enfin, j’imagine !
Avez-vous eu des sollicitations extérieures de type pub, ciné, télé ?
Un projet d’adaptation télé, il y a une dizaine d’années, classé sans suite.
Avez-vous le temps -et l’envie- de réaliser des projets parallèles ?
Ni le temps, ni l’envie ! Cette série suffit à mon bonheur.
Pouvez-vous nous dire quelque mots sur le tome 23 et son cadre ?
Je vous le fais en quatre répliques :
Qui est-ce ? ( demande Jérôme en découvrant un homme en train de dormir sur le canapé de Babette)
C’est mon père ( Répond celle-ci )
? ... Je croyais qu’il était mort ? ( S’étonne Jérôme )
Moi aussi !
Si on devait préciser les goûts de Jérôme en matière de romans, films, artistes, quels seraient-ils ?
Il ne lit pas, il relit. Les grands classiques du polar noir : Hammett, Chandler ... Idem pour les films : il a dû voir cent fois Le Grand Sommeil...
À propos, il a du mal avec les films récents, ils sont trop longs. Il s’endort avant la fin.
Comment s’organise le travail avec votre coloriste, Cerise ?
J’envoie à Cerise de grossières indications à l’aquarelle, sur photocopies, et elle transforme ça en belles couleurs. C’est magique.
Euh... pouvez-vous expliquer ceci
http://www.jeromekjeromebloche.com/
tout en japonais !!
????? Aucune idée de ce que ça peut être. Vous pouvez m’en dire plus ? Comment êtes-vous arrivé sur ce site ?
Propos recueillis par David Taugis
(par David TAUGIS)
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lire également les chroniques des tomes :
22, 21, 20, 19, 18
ainsi que l’intégrale de 2007 (tomes 2 et 3)
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