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Alain Juppé (Maire de Bordeaux) : "Je me rends compte de l’extraordinaire richesse de la production contemporaine de la bande dessinée."

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 6 février 2015                      Lien  
Un peu comme le Salon de l'agriculture, le Festival de la bande dessinée est le rendez-vous des politiques. Cette année, le maire de Bordeaux Alain Juppé est venu voir la manifestation en voisin, accueilli par le nouveau maire de la ville, Xavier Bonnefont.

Est-ce que la bande dessinée est quelque chose qui vous intéresse, qui est dans votre quotidien ?

ALAIN JUPPÉ : C’est notre culture à tous. Si je remonte dans mon enfance, dans ma jeunesse, dans mon âge mûr, j’ai été un grand lecteur.

Quels sont vos héros favoris ?

Évidemment, ça commence à Tintin, ça finit avec Astérix, ça passe par Thorgal. J’essaie de diversifier es lectures et je me rends compte de l’extraordinaire richesse de la production contemporaine, de la profondeur de beaucoup de ces œuvres.

Il y a, à Bordeaux, une grand concentration d’auteurs de BD, presqu’aussi importante qu’à Angoulême.

Absolument. Comme je suis à Angoulême, je ne vais pas le relever, par courtoisie, mais c’est vrai que l’on a là un micro-climat très favorable. Nous avons d’ailleurs envisagé avec le maire d’Angoulême la possibilité de faire des choses ensemble. Peut-être l’an prochain...

Que vous a évoqué l’exposition Watterson ? Vous connaissiez ?

Je connaissais, évidemment de manière un peu superficielle. On se rend compte d’abord qu’il y a tout un travail d’élaboration, une progression aussi dans cette œuvre. Et puis des messages très forts. L’enfance permet de dire des choses qui paraissent comme cela toutes simples mais qui sont en réalité très provocantes, dérangeantes.

Alain Juppé (Maire de Bordeaux) : "Je me rends compte de l'extraordinaire richesse de la production contemporaine de la bande dessinée."
Alain Juppé dans l’exposition Watterson à Angoulême écoute avec attention les explications de Stéphane Beaujean, l’un des programmateurs du Festival.

Nous ne sommes pas avec Watterson dans la caricature agressive que l’on a pu connaître avec Charlie Hebdo que vous avez dû affronter de temps en temps...

Si vous me demandez où vont mes goûts, c’est plutôt ce que nous venons de voir (rires).

Stéphane Beaujean, Alain Juppé et le maire d’Angoulême Xavier Bonnefont.

Monsieur le maire, prendre la responsabilité d’une ville comme Angoulême, est-ce que cela vous a obligé à revoir vos classiques de la BD ?

XAVIER BONNEFONT  : Les miens, je les connais. Simplement, la BD est beaucoup plus importante que ce que j’en connais, évidemment. Ca bouge beaucoup. C’est une discipline dans laquelle les auteurs sont assez prolixes. Ce qui, par contre est certain, c’est que mon amour pour la bande dessinée est réel et comme tous les citoyens d’Angoulême, nous sommes très attachés à notre destin lié à la bande dessinée et à l’image à Angoulême depuis maintenant 42 ans cette année.

Vous n’allez pas baisser la garde, vous allez continuer à défendre les intérêts de la BD dans la ville ?

Bien sûr, je crois que ces quatre jours de festival nous ont montrés que nous étions à nouveau la capitale internationale de la bande dessinée, que dans cette édition-là, nous étions également celle de la libre expression, ce qui donne un message plus fort aux citoyens du monde et qui permet de rappeler que le dessin est aussi un vecteur de communication, un message. Tout cela est lié. Je rappellerai que Wolinski qui a été victime de l’attentat a été Grand Prix de la Ville d’Angoulême en 2005 et président du jury en 2006. Ce n’était pas il y a très longtemps.

Xavier Bonnefont, Alain Juppé et Stéphane Beaujean.

Jean-Christophe Menu, porte-parole de Charlie-Hebdo, vous a traité de "con"... Comment l’avez-vous pris ?

Il est venu me voir après son discours pour me dire qu’il était désolé, qu’il était chargé de porter le message. J’ai repris une des nombreuses phrases qu’il a prononcées : "Je suis Charlie et comme je suis Charlie, j’en ai rien à foutre !" Il m’a dit : "je suis content que vous le preniez bien..."

Propos recueillis par Didier Pasamonik

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

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