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Alger, capitale de la bande dessinée le temps d’un festival

Par Laurent Melikian le 5 octobre 2011                      Lien  
Du 5 au 8 octobre, Alger la blanche affiche une étonnante palette chromatique. Le Festival international maghrébin de la bande dessinée réunit 80 auteurs venus de 35 pays. Un rendez-vous inimaginable il y a quelques années encore.

Pour la bande dessinée, l’état algérien met les petits plats dans les grands.

Placé directement sous le haut patronage de la Présidence de la République algérienne et sous l’égide du Ministère de la culture, le FIBDA est sans doute le plus important événement autour de la bande dessinée du continent africain.

L’éventail d’invités évoque le grand rassemblement hétéroclite, du critique et historien britannique de la BD Paul Gravett, à la dessinatrice Joumana venue de Beyrouth, en passant par l’éditeur belge Reynold Leclercq (Casterman), le caricaturiste gabonais Pahé, l’humoriste franco-algérien Gyps, le bédéaste toulousain Serge Carrère, la Taïwanaise Li-Chin, ancienne étudiante des Beaux Arts d’Angoulême, le dessinateur de comics Brandon Jerwa (GI Joe) ou Agata Badalyan et Irina Mryan, activistes de la BD arménienne. Bien sûr, quasiment tous les représentants du 9e art algérien sont de la fête, comme l’incontournable Slim qui publiait Les Barbus dans L’Humanité quand le climat dans son pays était devenu trop tranchant ou la dessinatrice Rym Mokhtari, représentante d’une nouvelle génération d’auteurs.

Alger, capitale de la bande dessinée le temps d'un festival
Extrait de Wallou à L’horizon par Slim
© Slim, Ed. Dalimen et Tartamudo

La commissaire du festival, Dalila Djamen -également éditrice- a particulièrement insisté cette année sur l’aspect international de la manifestation. Cette quatrième édition est placée sous le slogan : "bulles sans frontières".

Les expositions suivent une ligne « toutes tendances » avec une rétrospective consacré au dessinateur de presse algérien Aïder, ainsi qu’un Voyages en terres obscures qui autorise la présence d’un prestigieux duo belge : François Schuiten et Benoît Peeters. Une autre exposition est consacrée à l’album Dans la nuit la liberté nous écoute avec la Guerre d’Indochine pour toile de fond par Maximilien Leroy (ed. Lombard), l’auteur avait été primé l’année dernière par le FIBDA pour Faire le mur à propos du conflit israélo-palestinien.

Francis Groux, cofondateur du FIBD d’Angoulême honoré par celui d’Alger
Photo © D. Pasamonik

Enfin, le FIBDA souhaite rendre honneur à un des trois créateurs de son "grand frère", le FIBD d’Angoulême. Avec Claude Moliterni et Jean Mardikian, Francis Groux a créé la manifestation charentaise en 1974.

Militant de la culture, il recevra le Prix de la reconnaissance du FIBDA, une manifestation qu’il soutient depuis ses débuts en 2008.

Or, ironie de l’histoire, le festival se déroule sur l’esplanade Riad el Feth, aux pieds de l’imposant Mémorial du martyr algérien. Alors que l’on s’apprête à commémorer le douloureux souvenir du 17 octobre 1961, lorsque plusieurs dizaines de manifestants algériens avaient été massacrés par les forces de l’ordre à Paris, le FIBDA accueille de nombreux artistes français.

Parmi eux, Christian Lax et Jacques Ferrandez qui avaient, à la lumière de leur crayon, tenté d’éclairer, les sombres heures de la Guerre d’Algérie.

Pas impossible qu’entre les planches, il soit question de réconciliation…

(par Laurent Melikian)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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Code EAN :

Le site du FIBDA

Informations pratiques et contacts
Du 5 au 8 octobre 2011
Adresse : villa 08, Lot Radi Hmida, Cheraga. Alger
Tél : 021 37 34 79
Fax : 021 37 34 79
E-mail : contact@bdalger.net

 
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2 Messages :
  • il y a une énorme erreur de mise en page sur cette page, tout est relégué hors cadre, dans le blanc en bas.

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    • Répondu par José Jover le 18 octobre 2011 à  01:45 :

      Bonjour Actua BD,
      Une petite précision de taille : à ma grande surprise, je découvre que le titre "Walou à l’Horizon" de Slim, dans l’image d’illustration, est placé sous le copyright conjoint de "Dalimen éditions" et de mes propres éditions Tartamudo. Les éditions Dalimen, que je ne connais pas, ne m’ont jamais signalé, à aucun moment et en aucune manière qu’elles avaient réédité, ou avaient l’intention de rééditer cet album. Apparemment elles ont préféré oublier de demander la moindre autorisation, une manière d’agir pour le moins cavalière et également illégale. En effet, cet ouvrage est sous le copyright parfaitement contractuel, jusqu’à preuve du contraire à ce jour, de mes éditions, Tartamudo, et sous celui de l’Institut du Monde Arabe (IMA) partenaire éditorial de cette publication, cela depuis le mois de mai 2003 : ISBN 2 - 910 867 - 08 - 0. Ce festival a le grand mérite d’exister, et c’est tant mieux, pour la BD en général et le rayonnement de la bande dessinée en Algérie, en particulier, c’est important. Cela écrit, respecter les droits des éditeurs, d’où qu’ils soient, ce n’est pas mal non plus. D’autant plus qu’il nous reste 500 exemplaires disponibles de notre première et seule édition. Pour une meilleure information. Cordialement, José Jover.

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