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Alice Matheson, tomes 2 & 3 - Par Istin & Radivojevic - Soleil

Par Charles-Louis Detournay le 1er mars 2016                      Lien  
Jean-Luc Istin poursuit sa folle cavalcade aux côtés de sa serial-killeuse entourée de morts-vivants, le tout au rythme d'un album par trimestre ! Quand la bande dessinée se met au diapason des séries télévisées...

Alice Matheson pourrait être chirurgienne : elle en a les capacités, les nerfs d’acier, le Q.I, mais ce serait s’exposer inutilement. Car Alice est une psychopathe froide et calculatrice qui profite de son statut d’infirmière pour assassiner ses patients en phase terminale. Sa double vie se complique le jour où une de ses victimes se relève malgré la dose mortelle qu’elle vient de lui administrer. Londres vit alors les premières heures d’une épidémie d’un genre nouveau : les morts marchent !

L’hôpital est sur le pied de guerre - au sens propre, car l’armée investit les lieux pour protéger les vivants des morts - et s’organise pour traiter les patients et trouver une solution à l’épidémie. Entre un docteur trop entreprenant, une autre infirmière qui l’a surprise en train de tuer une patiente et ce type étrange qui prétend l’avoir connue autrefois, Alice traverse une mauvaise passe qui lui en ferait presque oublier les zombies. Reste que la cause de l’épidémie viendrait de l’hôpital lui-même : la police enquête, et se met à s’intéresser à elle...

Alice Matheson, tomes 2 & 3 - Par Istin & Radivojevic - Soleil
Une bonne part du récit se déroule au sein de l’hôpital, mais c’est bien une enquête policière qui maintient le suspense !

Jean-Luc Istin continue à nous distiller des anticipations apocalyptiques, dignes des meilleurs films d’horreur. Mais derrière les zombies, ce sont bien entendu les réflexions psychologiques des vivants qui retiennent l’attention du lecteur dans cette série !

Le scénariste-éditeur joue merveilleusement avec son rythme d’un album par trimestre pour modifier son écriture, dans un style plus conforme au tempo des séries américaines. Chaque nouveau tome permet d’approfondir donc une situation qui, finalement, évolue peu : les morts-vivants se réveillent depuis qu’un membre d’un hôpital joue à l’apprenti-sorcier, et dans ses efforts pour l’identifier, la Police resserre son étau autour de notre infirmière/serial-killeuse ! Ce rythme plus lent n’est pas un mal en soi, car il permet de bien comprendre les motivations de chaque personnage, tout en profitant d’une véritable bousculade de rebondissements en un temps très court...

Avec ce troisième tome, la série a trouvé son rythme de croisière : une double-enquête se décline, mêlant l’origine de l’épidémie aux circonstances mystérieuses du décès des parents de l’héroïne. Ses efforts pour détourner les soupçons sont au cœur de l’intrigue.

Ainsi qu’il l’avait promis, Istin tisse un étrange lien entre le personnage principal et le lecteur. Comme dans Dexter, on ne peut pas vraiment parler d’identification, mais d’un drôle de sentiment d’empathie pour cette héroïne à l’enfance malmenée, et à la logique aussi froide que le sang des zombies qui l’entourent.

On profite d’ailleurs d’un intéressant point-de-vue dans le troisième tome, avec l’apparition d’une ancienne amie de notre ange de la mort. Cela permet à la fois d’approndir notre connaissance de l’étrange psychologie de l’héroïne (très très froide dans les deux premiers tomes), tout en mettant en scène la folie ambiante qui a gagné la ville de Londres, en proie aux zombies. Le climat de la série glisse progressivement dans une atmosphère de fin du monde !

Pour ces deuxième et troisième tome, Vandaële a laissé la place au dessin Zivorad Radivojevic, mais ce dernier maintient qualitativement tous les éléments précédemment mis en place par son prédécesseur : découpage cinématographique, focus sur les personnages pour saisir leurs sentiments, cadrages dynamiques (voire acrobatiques), pleines pages pour introduire les chapitres, etc. Si on regrette que les héroïnes doivent passer la majorité de leur temps en sous-vêtements, en tissu éponge ou en combinaison de super-héroïne ultra moulante, l’atmosphère générale est suffisante soignée et la mise en page équilibrée pour les longs dialogues afin de passer un très agréable moment de divertissement.

Les flashes-back permettent de densifier l’intrigue, et d’en apprendre plus sur la difficile construction psychologique de l’héroïne.

Pour les fans du genre, sachez que le second tome de World War Wolves sortira d’ailleurs le 27 avril, de quoi tromper l’attente du prochain Alice Matheson (déjà le tome 4), qui ne devrait pourtant pas tarder !

(par Charles-Louis Detournay)

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Lire l’article introduisant la série d’Alice Matheson ainsi que l’interview de Jean-Luc Istin : « Je voulais décrire notre quotidien, mais dans un contexte post-apocalyptique »

 
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