Prisonnier d’un sorcier depuis une décennie, Alim est alors rattrapé par l’Empire jézaméthien. Son ancien peuple, les adorateurs de Jézameth, a traversé l’océan interdit afin de propager la bonne parole dans les contrées profanes. La conquête d’un nouveau monde est en marche…
Après cinq planches introductives légèrement déroutantes car jouant sur plusieurs époques temporelles, le récit reprend 10 ans après que nous ayons quitté Alim à la fin du tome 2. De fait, ce choix scénaristique crée un mystère : où est passée Bul, la petite fille d’Alim ?
Toujours aussi critique, Wilfrid Lupano met en exergue les dérives du pouvoir théocratique. Ce troisième épisode s’intéresse plus au pouvoir et aux manigances qui en découlent qu’à l’action et l’aventure. Cela n’enlève rien à l’intérêt de la série car le scénariste garde toujours une petite touche d’humour, incarnée principalement ici par le personnage d’Um’Guz.
Une nouvelle fois, le dépaysement est assuré par Virginie Augustin qui nous livre de magnifiques planches. L’auteure passe le cap de la mise en couleur avec brio. Issue des studios d’animation de chez Disney (elle a travaillé sur Tarzan, Hercule, Witch, Chasseurs de dragons et Corto Maltese), la dessinatrice a su s’émanciper de cet "héritage" pour donner un cachet à cette série. Les personnages ont du charisme, les traits fins cohabitent harmonieusement avec les crayonnés encore visibles par moment.
La conclusion d’Alim le tanneur est désormais attendue autant pour son histoire, que pour son style graphique.
(par Laurent Boileau)
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