Ses qualités pédagogiques ont certainement favorisé l’acceptation de la BD à un moment où elle était rejetée par les éducateurs. Si le graphisme en est parfois laborieux, précisément à cause du caractère vériste de ses restitutions de la Rome antique, le scénario, en revanche, a souvent su se montrer passionnant. C’est précisément le classicisme du dessin, d’autant plus adossé au document que le trait se fait difficilement virtuose, qui a permis à Jacques Martin, âgé de 82 ans, d’en confier la réalisation à des assistants qui cosignent aujourd’hui les aventures de l’intrépide Gaulois. C’est le cas du nouvel album, Le Fleuve de Jade, qui confronte le couple Alix et Enak aux visées politiques (et sentimentales) de la reine des reines d’Egypte, la belle cléopâtre. Les sentiments sont ambigus à souhait, les décors somptueux et l’histoire simple et colorée comme un chromo du Chocolat Poulain. Les maladresses de l’assistant du dessinateur, Rafaël Moralès, s’effacent peu à peu avec le temps, sans atteindre cependant la plénitude des meilleurs épisodes de la série.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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