Ce manga, édité en France il y a dix ans, est désormais un classique. Ambigu et violent, à la fois vulgaire et éthéré, serein et désespéré, le récit court sur le fil de la relation des deux principaux protagonistes Blanko et Noiro, deux gamins déjantés à l’âme blessée, qui tentent de retrouver leur équilibre et le sens de leur (jeune) vie dans une jungle urbaine inépuisable et tentaculaire. L’album entier est une réflexion sur l’évolution de l’individu dans une société sans repère, ni projet, où l’anarchie est telle qu’il ne peut compter que sur lui-même pour se construire s’il ne veut pas être la pièce désarticulée d’un ensemble qui croit sans contrôle et sans but.
Cette fable philosophique va sortir sur nos écrans le 2 mai prochain, le même jour que Spider-Man 3 (dont nous reparlerons bientôt). Il est réalisé par Michael Arias, un spécialiste américain des effets spéciaux qui avait travaillé pour Wes Craven (Les Griffes de la nuit), James Cameron (Abyss), Roland Joffé (Les Maîtres de l’ombre), Robert Zemeckis (Retour vers le futur III), David Cronenberg (M. Butterfly), Joël Coen (Le grand saut) et Spike Lee (Clockers), on a vu pire comme palmarès !, avant de rejoindre les studios Ghibli et de travailler avec Hayao Miyazaki sur Princesse Mononoke, mais surtout, comme producteur pour les frères Wachowski, sur Animatrix, la « suite » animée de Matrix, notamment Au-Delà de de Kôji Morimoto et Seconde renaissance de Mahiro Maeda.
Même si le film ne passe que dans un nombre limité de salles (la toile de Spidey ayant pris toute la place), il faut soutenir l’initiative et/ou, à défaut, découvrir la BD. Un must.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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