La seconde guerre mondiale et son cortège d ?horreurs viennent de prendre fin. Dans une Europe dévastée, le quotidien reprend peu à peu ses droits. Le jeune Thadee de Latchkey, qui entre dans sa dix-neuvième année, entame ses débuts dans la vie professionnelle : il sera rédacteur de guides touristiques, pour le compte des éditions Perfecta !
Alors que d ?autres se battent pour travailler à Naples, Venise ou Athènes, Thadee se porte volontaire pour réactualiser le guide touristique de la morne ville d ?Amstergow, cousine blafarde de Glasgow et d ?Amsterdam. Pourtant, les premiers contacts avec les habitants d ?Amstergow sont chaleureux : la guerre a éloigné les étrangers pendant de longues années et Thadee doit à son statut de touriste de ne pas finir sous les coups des margoulins qui traînent leur ennui dans la ville portuaire.
Mais au-delà de la simple remise à jour d ?un guide touristique, Thadee va dévoiler la véritable raison qui l ?a mené à Amstergow : retrouver la piste d ?un père disparu, dont les dernières traces finissent dans cette ville oubliée de tous. Et ce qu ?il ne tarde pas à découvrir va ressusciter de vieux fantômes que beaucoup auraient voulu voir enfouis à jamais ?
(par Patrick Albray)
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L’ambiance est glauque, sinistre, désespérante. A l’image de ce qui attend le personnage central de ce récit qui plonge le lecteur, dès les premières planches, dans un climat angoissant et malsain. Tanitoc imagine des personnages à l’image de la ville : malsains. Pourris de l’intérieur par le secret qu’ils tentent d’étouffer. D’excellents dialogues, des personnalités fortes, un univers inquiétant : "Amstergow en huit jours" est une oeuvre personnelle, riche et ambitieuse.