Analog Drop T. 1 & T. 2 - Par Natsumi Aida - Akata

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L'auteure de "Switch Girl" nous revient avec cette courte histoire, en deux tomes complets, qui nous invite à suivre une reine des réseaux sociaux envoyée dans le très analogique Japon de 1983 ! Une petite comédie critiquant avec humour les dérives d'un monde trop connecté.

Quatre ans après la conclusion de Ugly Princess, Natsumi Aida nous revient donc avec ce court manga, publié au Japon entre 2017 et 2018 dans le magazine Margaret de Shûeisha. Une aventure rapide qui ne perd pas de temps et va droit au but, portée par une petite brochette de personnages hauts en couleurs et sympathiques.

Cependant, tout ne commence pas de façon si bienveillante. Très populaire sur Instagram, Aku ne pense qu’à son image et à l’utiliser pour avoir du succès, mais aussi pour manipuler les autres. Elle ment comme elle respire et va jusqu’à sortir simultanément avec trois hommes différents pour profiter de leur argent. Son but dans la vie ? Se marier avec un homme très riche, évidemment !

Tout bascule lorsqu’elle se retrouve projetée 34 ans dans le passé, en 1983. Dans un monde totalement différent du sien, elle se trouve investie de la mission de concrétiser l’amour d’un jeune délinquant, figure typique de l’époque, envers une jeune héritière. Sa seule arme : son smartphone encore connecté à l’internet de 2017.

: ANALOG DROP © 2017 by Natsumi Aida / SHUEISHA Inc.

Sans surprise, Natsumi Aida déploie ses thèmes de prédilection : une héroïne construite autour de l’importance des apparences et du regard de la société. La petite particularité d’Aku, par rapport aux précédentes héroïnes de la mangaka, vient du fait qu’elle se révèle loin d’être une personne au cœur pur ou même sympathique tout court. Égoïste et manipulatrice, elle va ainsi apprendre l’altruisme et la sincérité.

Avec son humour déjanté et son format court, le récit joue énormément la carte de la parodie, avec des développements souvent clichés en raison de la rapidité de l’évolution de tel ou tel personnage. La morale assez simple - tout le monde a bon fond du moment qu’on s’intéresse à lui - fonctionne néanmoins assez bien vu le ton résolument optimiste et positif assumé jusqu’au bout.

C’est aussi l’occasion pour la mangaka de s’amuser avec l’univers rustique des voyous japonais des années 1980, dont fait partie l’intégralité du casting, et de son décalage avec Aku, pur produit de notre époque numérique. En somme, une excellente histoire qui devrait ravir les amateurs de l’œuvre de Natsumi Aida, ou ceux qui aimeraient la découvrir.