Interviews

André Taymans & Erwin Drèze : « Nous dessinons Lefranc à la manière d’un studio »

Par Charles-Louis Detournay le 31 juillet 2010               Lefranc à la manière d’un studio »" data-toggle="tooltip" data-placement="top" title="Linkedin">       Lien  
Ces deux joyeux lurons font partie de l’incroyable équipe capable de battre des records pour nous livrer l’album de Lefranc annuel. En toute décontraction, ils reviennent pour nous sur ce travail qui mêle passion, rapidité, travail d’équipe et nostalgie.

Ces deux joyeux lurons font partie de l’incroyable équipe capable de battre des records pour nous livrer l’album de Lefranc annuel. En toute décontraction, ils reviennent pour nous sur ce travail qui mêle passion, rapidité, travail d’équipe et nostalgie.

André Taymans & Erwin Drèze : « Nous dessinons <i>Lefranc</i> à la manière d'un studio »Après la réussite du Maître de l’atome et de Londres en péril, une des plus efficaces équipes de Lefranc est revenue avec Le Châtiment, sur un scénario de Patrick Delperdange.

Comme annoncée, cette nouvelle aventure du Lefranc des années 1950 nous entraîne au sein d’Hollywood : stars, paillettes et champagnes à gogo camouflent des drames humains ainsi qu’une sourde menace qui plane sur cette usine à rêves. Une fois de plus, une très belle reconstitution d’époque.

Vous avez donc tous deux dessiné cet album. Y en a-t-il un qui s’est approprié les personnages, et l’autre les décors ?

André Taymans : Pas du tout, il y a des Lefranc dessinés par Erwin Drèze, certains réalisés par Raphaël Schierer et d’autres par moi ! (rires)

Erwin Drèze : Le choix des cases réalisées par tel ou tel dessinateur n’était d’ailleurs pas vraiment dépendant de ce qu’il fallait illustrer mais plutôt du timing soutenu que nous devions respecter.

Dans le programme de Casterman, cet album était originellement prévu pour 2011 …

AT : Effectivement, c’est l’album dessiné par Alain Maury, intitulé Les Enfants du bunker, qui était initialement prévu en 2010. Mais ce dernier ayant accumulé un certain retard, on nous a demandé de mettre les bouchées doubles afin de pouvoir publier le Lefranc annuel, ainsi que l’éditeur l’avait imaginé. Pour ma part, j’avais déjà pris d’autres engagements, dont dessiner le prochain Caroline Baldwin, ainsi que nous en avions déjà parlé. J’ai donc demandé à Raphaël Schierer de nous donner un très gros coup de main, en prolongation de ce qu’il avait déjà réalisé pour notre précédent album, Londres en péril. C’est donc difficile de donner une répartition du travail accompli.

Lefranc, sous les feux des projecteurs, le suspense en plus !

Comment se déroule alors votre cuisine interne pour parvenir à dessiner ces planches en un temps record ?

AT : Je reçois le scénario et découpe la planche en faisant une rapide mise en place. Puis, j’envoie cela chez Raphaël qui s’occupe des personnages, je corrige, puis cela part chez Erwin qui dessine les décors et souvent plus.

ED : Nous avons conçu une équipe d’enfer, qui se répartissait au mieux les tâches afin de tenir le rythme. Mais Londres en péril était un défi encore plus détonnant, car nous avons dessiné la moitié de l’album en un mois !

C’est dantesque !

AT : Pour tenir ces impératifs, nous avons donc embauché à l’époque Raphaël et la sœur d’Erwin pour les décors, une équipe qui avait donc fait ses preuves et que nous avons maintenu pour Le Châtiment.

ED : Toute ma famille y a contribué, on faisait les trois huit ! (rires)

AT : Nous pensions que cette chevauchée fantastique ne recommencerait plus après Londres en péril, mais comme on avait déjà pu le faire une première fois, on a de nouveau pensé à nous lorsqu’il a fallu procéder à ce second ‘sauvetage’.

Vues les conditions de travail, vos sentiments sont-ils différents lorsque vous travaillez sur un Lefranc par rapport à un autre album ?

AT : C’est difficilement comparable. Lorsque je travaille sur Caroline Baldwin, je maîtrise tout de A à Z : scénario, découpage, dessin, décors, etc. Je suis alors auteur à 100%, c’est un travail plus personnel. Pour Lefranc, je revêts plus ma casquette de dessinateur, étant plus interchangeable que sur Caroline. Pour tenir ce rythme de sortie d’un Lefranc par an, on s’inquiète moins de qui dessine, pourvu que le nouvel album soit prêt à temps. D’ailleurs, dans les contrats, nous ne sommes pas considérés comme auteurs, mais bien comme adaptateurs de l’œuvre. On ne parle pas de la même chose. Nous travaillons donc à la manière d’un studio, ce qui ne me dérange pas du tout, car les règles sont édictées dès le début, d’une manière limpide.

Les voitures et décors rendent fort bien l’ambiance de l’époque.
Mais les dessinateurs se sont également permis de glisser quelques petites plaisenteries pour le lecteur attentif.

Vous avez réalisé une très belle adaptation de l’Hollywood des années 1950 !

AT : Effectivement, nous nous sommes basés sur l’inépuisable documentation de nos amis Warnauts & Raives, qui avaient déjà réalisé précédemment un album sur cette thématique. Nous n’avons pas toujours pu tirer le meilleur parti de ces superbes documents, car une part de l’intrigue se situe en dehors des plateaux. Mais quand on a pu l’utiliser, on s’est lâché !

ED : Le scénario étant également très fourni, nous n’avons pas eu beaucoup de très grandes cases à combler. Chaque espace où le décor est bien présent parvient donc à donner une idée de l’univers de l’album.

Vous auriez eu envie de reprendre une aventure de Lefranc à l’époque contemporaine ?

AT : La première fois qu’on m’a proposé de dessiner un Lefranc, c’était pour L’Ultimatum, finalement dessiné par Francis Carin. J’ai effectivement refusé, car je percevais mal Lefranc dans la période actuelle : il y a bien d’autres personnages plus en phase avec leur époque sans pour autant y rajouter celui-là. Et j’avais lancé en boutade que je signerais le jour où ils voudraient réaliser une version vintage.

ED : Et puis, ce jour est arrivé avec Le Maître de l’atome !

AT : Nous étions enthousiastes sur ce projet, car nous repartions des planches d’époque stockées au Studio Hergé, et crayonnées par Jacques Martin au sommet de son art. C’était une réelle émotion !

ED : Nous avions fait un bond dans le temps, comme si on réalisait un album proche de La grande Menace : les vieilles voitures, le contexte,… Un rêve de gosse qui se concrétise, dans un récit aux relents de grandes intrigues du Journal de Tintin !

Les deux auteurs apprécient l’ambiance ’vintage’.
Ici, une ancienne vespa leur a tapé dans l’œil.

Quel est le futur de Lefranc en ce qui vous concerne ?

AT : Mis-à-part donc Les enfants du bunker qui devrait paraître l’année prochaine, je sais que Patrick Delperdange a proposé divers scénarios, mais ils seront peut-être dessinés par d’autres équipes. François Corteggiani a également présenté plusieurs histoires.

ED : Nous sommes donc prêts pour une nouvelle aventure de Lefranc, mais après quelques semaines de vacances ! (rires)

(par Charles-Louis Detournay)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

🛒 Acheter


Code EAN :

Commander cet album chez Amazon ou à la FNAC

Lefranc, sur ActuaBD, c’est aussi :
- T17 Le Maître de l’atome
- T18 La Momie bleue
- T19 Londres en péril
- T20 Noël noir

Visiter les blogs d’André Taymans et le site de Feel the Noïzz dont fait partie Erwin Drèze.

Photos : © CL Detournay.

 
CONTENUS SPONSORISÉS  
PAR Charles-Louis Detournay  
A LIRE AUSSI  
Interviews  
Derniers commentaires  
Abonnement ne pouvait pas être enregistré. Essayez à nouveau.
Abonnement newsletter confirmé.

Newsletter ActuaBD