Angel Wings, T1 - Par Yann et Hugault - Editions Paquet

En 1944, la guerre est devenue mondiale, les forces japonaises occupent une bonne partie de l’Asie, dont la Birmanie. Fortement engagés dans la région, les États-Unis sont amenés à maintenir un pont aérien pour venir en aide aux Chinois qui luttent contre l’envahisseur.

Dans ce contexte, débarque sur la base de Karachi une jeune femme plutôt sexy qui n’a ni froid aux yeux (fort beaux, d’ailleurs !), ni sa langue dans sa poche, une aviatrice capable de piloter l’un des plus gros porteurs de l’époque, le Dakota. Angela Mc Cloud est néanmoins difficilement acceptée dans un milieu extrêmement macho où les femmes ne sont encore guère présentes.

Elle fait pourtant partie des W.A.S.P., (Women Air Service Pilots), une unité d’aviatrices dont l’histoire a oublié le rôle courageux dans ce conflit éloigné. Toutefois, la jeune femme ne tarde pas à s’imposer face aux pilotes de l’escadrille des « Burma Banshees », n’hésitant pas à faire le coup de poing quand son sens de la réplique cinglante ne lui suffit plus.

Mais ce que ses collègues, aux commandes de leur P40 ignorent, notamment Rob le beau gosse un peu hâbleur, c’est qu’Angela n’est pas venue uniquement pour jouer les pilotes de chasse : elle est officieusement mandatée pour enquêter sur certains dysfonctionnements constatés par l’état-major. Une mission qui laisse bien évidemment présager de nombreux rebondissements...

Héroïne sexy et représentation parfaite des machines volantes, les marques de fabrique de Romain Hugault.

Avec pour toile de fond la bataille du ciel de ces années 1940, Romain Hugault et son copilote Yann nous entraînent à nouveau au cœur d’aventures aériennes, trépidantes et historiques.

Certes, cette histoire reprend des thèmes qui ont fait le succès des précédentes séries, comme Le Grand Duc ou plus récemment Le Pilote à l’edelweiss : fond historique solidement documenté, dessins et scénario réglés au millimètre, ballets aériens spectaculaires traités avec brio et… héroïne à forte poitrine ! Tous ces ingrédients se trouvent réunis pour séduire un public bien plus large que celui des seuls amateurs d’aviation. Une fois de plus, le duo expose avec talent ses principales marques de fabrique dans ce récit exotique sur les traces d’une jolie brune au caractère bien trempé.

Si l’intrigue reste assez conventionnelle, elle a le mérite de révéler (ou de rappeler) un fait historique peu connu et reconnu bien tardivement, y compris aux États-Unis ! : l’engagement de ces femmes-pilotes sur des zones de combat difficiles. Un phénomène qui, malgré l’abondante littérature consacrée à la Seconde Guerre mondiale, demeure encore assez confidentiel.

Une fois de plus, la BD contribue de manière attractive et intelligente à révéler à un large public des faits enfouis dans les oubliettes de l’histoire officielle. Yann associe une très bonne connaissance du sujet à une narration plutôt classique mais au découpage et à la mise en images efficaces et attrayantes.

Des ballets aériens époustouflants...

Devenu l’un des maîtres incontesté de la BD d’aviation Romain Hugault se montre, une fois de plus, fort à l’aise pour servir un scénario ajusté et bien choisi. Avec cette histoire, l’aviateur-dessinateur associe l’esthétique des pin-up qui ornaient les carlingues aux exigences d’une narration très inspirée par certains films comme l’emblématique « Têtes brûlées », série emblématique de la fin des années 1970.

Des décors à couper le souffle.

Dessiner avec talent de belles machines pourrait s’avérer vite ennuyeux ou trop technique si le travail de Romain Hugault ne témoignait pas d’une maitrise des couleurs impressionnante et d’une capacité à installer des ambiances crédibles et lumineuses. Des atouts non négligeables pour donner encore plus de crédit à une histoire prévue en trois tomes bien partie pour connaître un bon succès public.

Une documentation sans faille au service d’un graphisme élégant et précis.

Notons au passage que l’album a déjà fait l’objet d’une belle promotion par l’intermédiaire de deux prépublications dans le magazine Le Parisien puis dans la revue Casemate. Par ailleurs, notre collaborateur Thierry Lemaire s’est déjà fait l’écho ici d’autre manifestation destinée à faire décoller les ventes de cette série fort prometteuse !