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Angoulême 2008 : La sélection en question.

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 5 décembre 2007                      Lien  
Point fort du festival, sa sélection suscite chaque année la polémique. Elle n’y échappera pas cette année encore.

Un mot sur la sélection des « essentiels » d’Angoulême. On nous avait expliqué l’année dernière qu’il fallait les resserrer la liste des prix, trop longue, pour les rendre lisibles. Soit. Cela nous avait donné un palmarès qui favorisait l’édition « non commerciale ».

Cette impression est reconduite cette année. Quand on analyse la sélection 2008, on ne peut faire que ce constat : la sélection du jury s’est faite en faveur des romans graphiques ou Graphic Novel pour utiliser la terminologie du Time (voir notre article Angoulême 2008 : Une programmation volontariste), que l’hebdomadaire américain désignait comme l’une des dernières valeurs d’exportation culturelle de la France depuis Proust et Truffaut… Il s’agit donc bien d’un seul genre de bande dessinée, et pas son ensemble qui est promu : contrairement à ce que martèle la direction du festival, cette sélection ne s’adresse pas « au plus grand nombre ». Des opérateurs qui pèsent dans le marché francophone comme Glénat, Le Lombard, ou Soleil sont notablement sous-représentés et des labels aussi « notoires » que Cambourakis sont, au contraire, mis en avant.

En préface de la liste des 50 sélectionnés, Benoit Mouchart en appelle à l’exigence artistique et insiste sur le rôle prescripteur d’une sélection officielle. Il rappelle le mot d’ordre de René Goscinny qui considérait que le rôle de l’éditeur était de précéder le goût du public, pas de le suivre. Propos très juste, sauf qu’en substance, le directeur artistique du festival détourne les propos du scénariste d’Astérix qui, s’il n’en faisait pas moins appel au « courage éditorial », faisait alors allusion aux référendums qui dictaient alors la politique éditoriale du Journal Tintin). Goscinny était néanmoins concerné par une large audience de ses créations : Astérix, Lucky Luke, Iznogoud… sont des œuvres novatrices mais pas expérimentales. Ses propos n’invitaient pas à l’enfermement de la bande dessinée dans une seule catégorie de livres, mais au contraire à ouvrir le genre. La reconnaissance du métier de la bande dessinée doit autant à la notoriété qu’à l’intelligence et à la qualité d’Astérix. Rappelons que Goscinny considérait le Festival d’Angoulême d’un œil méfiant, et qu’il n’y a été honoré que de manière posthume, en 2000, au travers d’un prix remis à Albert Uderzo qui lui a toujours ouvertement préféré le Prix Raymond Poïvet.

Le jury de présélection, composé d’un libraire, d’une journaliste et de gens proches de l’organisation du festival, ont fait ici un choix à la fois éclectique et cryptique, favorisant une fois de plus des auteurs à la notoriété réduite, répartis sur un grand nombre de très petits labels éditoriaux, les titres sélectionnés chez les grands éditeurs (par exemple le dernier album d’Adèle blanc-sec ou Les Cités obscures chez Casterman, Le Chat du rabbin T5 de Sfar ou La véritable histoire de Futuropolis de Cestac ou même le « XIII » de Giraud et Van Hamme chez Dargaud...) donnant l’impression d’avoir été mis plutôt là comme repoussoirs. Outre le caractère limité de ces choix (on regrette par exemple que les chefs-d’œuvre de Paul Pope publiés cette année ne soient pas au nombre des nominés), elle rejette les séries commerciales qui sont au cœur de notre industrie de la bande dessinée, donnant l’impression de les renier, tandis que des créations funs et innovantes dirigées vers la nouvelle génération, comme Mutafukaz publié chez Ankama, sont également ignorées.

Il se développe, semble-t-il, comme une sourde idéologie qui considère que l’ancien standard franco-belge dominant, celui de la série en recueils de 48 à 60 pages couleurs n’a désormais plus voix au chapitre. On voudrait opposer une bande dessinée « intello » à une bande dessinée populaire. Or, cette dernière, de Tezuka à Hergé, de Kirby à Franquin, a toujours constitué un terreau créatif producteur de chefs-d’œuvre.

La preuve que l’équation proposée par le Festival n’est pas résolue, c’est que les nouveaux entrants du sponsoring, la FNAC et la SNCF, «  partenaires de sens », ont préféré se désolidariser du prix du jury en créant « leur » prix, l’essentiel Fnac/Sncf qui sera issu d’un vote du public. Et que croyez vous qu’il fera ? Il se dirigera inévitablement vers des personnages et des séries qu’il connaît.

Le palmarès de l’année dernière était illisible. Il y a de fortes chances que la médiatisation de la sélection 2008 par l’intermédiaire de la FNAC et de la SNCF ne fasse qu’augmenter l’incompréhension et le malentendu. Des petits éditeurs vont être confrontés à des obligations de mise en place qui ne correspondront pas à la réalité de leurs ventes. Cette sélection –trop éclectique, trop longue- est une usine à retours.

Outre qu’elle semble céder à une mode, elle est inadaptée aux réalités du marché. Est-ce une bonne chose ? On peut se poser la question. Pour sortir de l’ornière, ne vaudrait-il pas mieux confier cette liste à un vote de la profession, à l’image des Oscars ou des Molières. Est-ce si difficile à mettre en place à l’heure de l’Internet ? Le débat est ouvert.

LA SELECTION D’ANGOULÊME 2008

Pour les essentiels (par ordre alphabétique de titre) :

Angoulême 2008 : La sélection en question. ACME NOVELTY LIBRARY - Chris Ware -Delcourt

- ADÈLE BLANC-SEC - Jacques Tardi -Casterman

- AMER BÉTON - INTÉGRALE - Taiyo Matsumoto - Tonkam

- AMERICAN BORN CHINESE - Gene Luen Yang - Dargaud

- L’AUTRE FIN DU MONDE - Ibn Al Rabin - Atrabile

- BAUDELAIRE - Casanave & Tuot - Les Rêveurs

- CANCER AND THE CITY - Marisa Acocella Marchetto - L’Iconoclaste

- CAPRICORNE - Andréas - Le Lombard

- CHAQUE CHOSE - Julien Néel - Gallimard / Bayou

- LE CHAT DU RABBIN - Joann Sfar - Poisson Pilote / Dargaud

- CHÂTEAU L’ATTENTE - Linda Medley - Çà et là

- CHRONIQUES BIRMANES - Guy Delisle - Shampooing / Delcourt

- LES CITÉS OBSCURES : LA THÉORIE DU GRAIN DE SABLE -François Schuiten & Benoît Peeters - Casterman

- CONSTRUIRE UN FEU - Christophe Chabouté - Vents d’Ouest

- DEATH NOTE - Takeshi Obata & Tsugumi Ohba - Kana

- LE DERNIER MOUSQUETAIRE - Jason - Carabas

- DJINN DJINN - Ralf König - Glénat

- DONJON PARADE - Manu Larcenet, Joann Sfar & Lewis Trondheim - Delcourt

- L’ÉLÉPHANT - Isabelle Pralong - Vertige Graphic

- EN ROUTE POUR LE NEW JERSEY - Peter Bagge - Rackham

- ÉPUISÉ - Joe Matt - Le Seuil

- EXIT WOUNDS - Rutu Modan - Actes Sud BD

- FAIRE SEMBLANT C’EST MENTIR - Dominique Goblet - L’Association

- LE FEUL - Jean-Charles Gaudin & Frédéric Peynet- Soleil

- FIDO FACE À SON DESTIN - Sébastien Lumineau - Shampooing / Delcourt

- LE GRAND AUTRE - Ludovic Debeurme - Cornélius

- LE GROS LOT - Nikola Witko - Carabas

- GUS - Christophe Blain - Dargaud

- HELTER SKELTER - Kyôko Okazaki - Sakka / Casterman

- L’ÎLE BOURBON 1730 - Appollo & Lewis Trondheim - Shampooing / Delcourt

- JÉRÔME K. JÉRÔME BLOCHE - Alain Dodier - Dupuis Repérages

- JOURNAL D’UN FANTÔME - Nicolas De Crécy - Futuropolis

- JOURNAL D’UNE DISPARITION - Hideo Azuma - Kana

- KIKI DE MONTPARNASSE - Catel & Bocquet - Écritures / Casterman

- LÀ OÙ VONT NOS PÈRES Shaun Tan - Dargaud

- MA MAMAN EST EN AMÉRIQUE, ELLE A RENCONTRÉ BUFFALO BILL - Jean Regnaud & Emile Bravo - Gallimard

- LA MARIE EN PLASTIQUE - Pascal Rabate & David Prudhomme - Futuropolis

- MOI JE ET CAETERA - Aude Picault - Warum

- MOURIR PARTIR REVENIR - LE JEU DES HIRONDELLES - Zeina Abirached - Cambourakis

- PAR LES CHEMINS NOIRS - David B - Futuropolis

- PASCAL BRUTAL - Riad Sattouf - Fluide Glacial

- PETITE HISTOIRE DES COLONIES FRANÇAISES - Otto T. & Grégory Jarry - Flblb

- R.G.- Peeters & Dragon - Bayou / Gallimard

- LE ROMAN DE RENART - Bruno Heitz - Fétiche / Gallimard

- LA TOPOGRAPHIE INTERNE DU M - Jean-Christophe Menu - Les Requins Marteaux

- TROIS OMBRES - Cyril Pedrosa - Shampooing / Delcourt

- LA VÉRITABLE HISTOIRE DE FUTUROPOLIS - Florence Cestac - Dargaud

- LA VIE SECRÈTE DES JEUNES - Riad Sattouf - L’Association

- VILEBREQUIN - Obion & Arnaud Le Gouëfflec- Kstr / Casterman

- XIII - Jean Giraud & Jean Van Hamme - Dargaud

Prix du patrimoine

- L’ÂME DU KYUDO - Hiroshi Hirata - Akata / Delcourt

- L’ART ATTENTAT - Francis Masse - Le Seuil

- JE NE SUIS PAS N’IMPORTE QUI - Jules Feiffer - Futuropolis

- MES PROBLÈMES AVEC LES FEMMES - Robert Crumb - Cornélius

- MOOMIN - Tove Jansson - Le Petit Lézard

- ORFI AUX ENFERS - Dino Buzzati - Actes Sud BD

- SPIROU ET FANTASIO, L’INTÉGRALE - André Franquin - Dupuis

- UN GENTIL GARÇON - Shinichi Abe - Cornélius
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(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

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Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême
Du 24 au 27 janvier 2008

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66 Messages :
  • Angoulême 2008 : La sélection en question.


    5 décembre 2007 15:13, par Le Monte-en-l’air

    Je ne comprends pas les tenants et les aboutissants de cette polémique : reproche-t-on au Festival de Cannes ses choix pointus en terme de palmarès ? (alors que le cinéma est LE genre populaire par excellence, bien plus que la bande dessinée). Vous imaginez le fou-rire planétaire si les Bronzés ou Taxi 14 se retrouvaient sélectionnés ? Attend-on du jury Goncourt qu’il remette son prix à Christian Jacq ou à Bernard Werber ?
    Vous citez les Molières (invention de la télévision) et les Oscars (créatures de l’industrie hollywoodienne) — mais ne doit-on pas se réjouir que le Festival d’Angoulême se comporte (enfin) comme une manifestation mature et exigente, indépendante des pouvoirs économiques ? Les séries à succès ont du succès : n’est-ce pas suffisant pour leurs auteurs et leurs éditeurs ? Doit-on en plus leur décerner une médaille en chocolat ?

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    • Répondu par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 5 décembre 2007 à  15:58 :

      Je ne comprends pas les tenants et les aboutissants de cette polémique : reproche-t-on au Festival de Cannes ses choix pointus en terme de palmarès ? (alors que le cinéma est LE genre populaire par excellence, bien plus que la bande dessinée). Vous imaginez le fou-rire planétaire si les Bronzés ou Taxi 14 se retrouvaient sélectionnés ?

      Le festival de Cannes est davantage qu’Angoulême dans une logique marchande. Aux Oscars, Shrek est nommé au même titre que Persépolis.

      Attend-on du jury Goncourt qu’il remette son prix à Christian Jacq ou à Bernard Werber ?

      Facile ! Plusieurs best-sellers figurent régulièrement sur leurs listes et ils sortent rarement du cercle Galli-Gra-Seuil. Vous voulez dire que les Essentiels sont les Goncourt de la BD ? Où sont les membres de son académie ? Nous avons une présélection faite par des hyper-spécialistes soucieux de suivre la mode, et ensuite, le plus souvent, un jury de personnalités qui ne connaissent pas la BD. Rita Mitsouko à propos de Calvin & Hobbes : "C’est un plagiat des Peanuts !"

      Vous citez les Molières (invention de la télévision)

      Et alors, je rêverais que la BD ait un tel podium.

      et les Oscars (créatures de l’industrie hollywoodienne) —

      Et alors ? Angoulême n’est-elle pas la créature des éditeurs et de l’industrie de la BD ?

      mais ne doit-on pas se réjouir que le Festival d’Angoulême se comporte (enfin) comme une manifestation mature et exigente, indépendante des pouvoirs économiques ?

      De là à ignorer des pans entiers de la BD parce qu’ils se vendent à plus de 500 lecteurs, là est le problème.

      Les séries à succès ont du succès : n’est-ce pas suffisant pour leurs auteurs et leurs éditeurs ? Doit-on en plus leur décerner une médaille en chocolat ?

      C’est ça, il ne faut surtout pas reconnaître la qualité des auteurs qui ont du succès (Franquin, Hergé, Kirby, Tezuka, Otomo, Gir... à la trappe !). Il faut en revanche promouvoir ceux qui ne vendent rien, donner l’image d’une industrie confisquée par quelques snobs.

      Je considère la création pour ce qu’elle est, dans sa globalité. Il n’y a aucune raison de mépriser le public. Quand un festival se revendique de promouvoir "toutes les bandes dessinées de qualité", on est en droit de remarquer que seules certaines sont prises en compte.

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      • Répondu par serpicco le 5 décembre 2007 à  16:58 :

        Je constate encore une fois par cette "sélection" la domination maintenant officielle d’une forme de bd completement desincarnée.Je ne pense pas que ce soit un hasard:la culture officielle n’est elle pas historiquement liée de fait a une vision judéo-chretienne de l’homme et de la pensée ?.
        Hier on brulait les sorcieres herboristes qui savait les mysteres du corps de de l’incarnation,aujourd hui on evite les auteurs de bd liés à cette conscience de la physicalité...

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      • Répondu par Ambroise le 5 décembre 2007 à  17:41 :

        Un auteur qui vend à moins de 500 exemplaires ne le fait pas par masochisme ou snobisme. Généralement, il s’agit de sincerité. Et souvent, oui, il s’agit d’oeuvres ambitieuses, de qualité, et qui effectivement ont besoin de s’affranchir de ce format arbitraire (aujourd’hui) des 48 planches. Je ne vois pas ou est le probleme.Comme s’il fallait que tous les romans ne fassent que 100 pages. Pour un tel auteur, une selection, voire un prix à Angoulême est un excellent moyen de susciter la curiosité chez des lecteurs qui seraient passé à côté de son travail autrement. Je ne vois pas de snobisme là-dedans. Il y a bien sûr des oeuvres de grande qualité chez les gros vendeurs, mais je dirai qu’ils ont moins besoin de ce coup de pouce, puisqu’ils ont déjà la reconnaissance du public. Et recompenser les best sellers ne fera pas avancer le schmilblick d’un art à l’image assez infantile. Mais vous avez raison, le vote du public Fnac/sncf recompensera sans doute XIII ou Thorgal ou autre. Et quoi ? La bd y gagnera quoi ?
        Apres, bien sûr, on peut discuter tous les choix de cette sélection. J’aurais bien vu le Bezian ou le Götting à la place d’un des 2 Sattouf. Mais bon, ça nous aurait fait 2 Delcourt de plus...

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        • Répondu par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 5 décembre 2007 à  18:21 :

          Un auteur qui vend à moins de 500 exemplaires ne le fait pas par masochisme ou snobisme. Généralement, il s’agit de sincérité.

          Ah parce que Van Hamme ou Cauvin n’auraient pas de sincérité ?

          Et souvent, oui, il s’agit d’oeuvres ambitieuses, de qualité, et qui effectivement ont besoin de s’affranchir de ce format arbitraire (aujourd’hui) des 48 planches. Je ne vois pas ou est le problème.

          Il n’y en a pas, tout le monde est libre de choisir son format.

          Comme s’il fallait que tous les romans ne fassent que 100 pages. Pour un tel auteur, une sélection, voire un prix à Angoulême est un excellent moyen de susciter la curiosité chez des lecteurs qui seraient passé à côté de son travail autrement. Je ne vois pas de snobisme là-dedans. Il y a bien sûr des oeuvres de grande qualité chez les gros vendeurs, mais je dirai qu’ils ont moins besoin de ce coup de pouce, puisqu’ils ont déjà la reconnaissance du public. Et recompenser les best sellers ne fera pas avancer le schmilblick d’un art à l’image assez infantile.

          Un prix, ce n’est pas seulement une affaire de commerce. C’est une reconnaissance. Si je vous suis jusqu’au bout, le rôle de ce palmarès est de défendre la petite édition indépendante. Pourquoi pas ? Mais alors qu’on nous le dise carrément.

          Mais vous avez raison, le vote du public Fnac/sncf recompensera sans doute XIII ou Thorgal ou autre. Et quoi ? La bd y gagnera quoi ? Apres, bien sûr, on peut discuter tous les choix de cette sélection. J’aurais bien vu le Bezian ou le Götting à la place d’un des 2 Sattouf. Mais bon, ça nous aurait fait 2 Delcourt de plus...

          Je suis sincèrement persuadé qu’il n’est pas inutile d’honorer un auteur de talent. Tant mieux s’il vend des cent et des mille. Le palmarès des Grands Prix fait se côtoyer des gros vendeurs (Franquin, Reiser, Zep) avec des auteurs moins vendeurs (Crumb, Munoz, Eisner), je trouve cela digne. La qualité des œuvres en compétition n’est pas en cause. Mais certains titres de cette sélection où figurent des travaux qui sont loin d’être des chefs-d’oeuvre (je vous laisse le soin de les pointer) auraient pu facilement être remplacés par ces BD "commerciales" tant honnies.

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          • Répondu par Ambroise le 5 décembre 2007 à  18:36 :

            Ah parce que Van Hamme ou Cauvin n’auraient pas de sincérité ?

            Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit. Je dis simplement qu’on ne fait pas un livre qui ne se vend pas par snobisme.

            La qualité des œuvres en compétition n’est pas en cause. Mais certains titres de cette sélection où figurent des travaux qui sont loin d’être des chefs-d’oeuvre (je vous laisse le soin de les pointer) auraient pu facilement être remplacés par ces BD "commerciales" tant honnies.

            Voila une phrase assez contradictoire.
            Quand aux oeuvres dicutables, je vous laisse les pointer vous-même. C’est un peu votre métier.

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            • Répondu par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 5 décembre 2007 à  19:48 :

              Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit. Je dis simplement qu’on ne fait pas un livre qui ne se vend pas par snobisme.

              Vous me rassurez.

              La qualité des œuvres en compétition n’est pas en cause. Mais certains titres de cette sélection où figurent des travaux qui sont loin d’être des chefs-d’oeuvre (je vous laisse le soin de les pointer) auraient pu facilement être remplacés par ces BD "commerciales" tant honnies.

              Voila une phrase assez contradictoire.

              En quoi, SVP ? Ma critique ne portait pas sur la qualité des ouvrages de la sélection, seulement sur ses intentions. Que veut prouver ce palmarès ?

              Quand aux oeuvres dicutables, je vous laisse les pointer vous-même. C’est un peu votre métier.

              Non, ce n’est pas mon métier.

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      • Répondu par J.Legret le 5 décembre 2007 à  18:10 :

        "C’est ça, il ne faut surtout pas reconnaître la qualité des auteurs qui ont du succès (Franquin, Hergé, Kirby, Tezuka, Otomo, Gir... à la trappe !). Il faut en revanche promouvoir ceux qui ne vendent rien, donner l’image d’une industrie confisquée par quelques snobs."

        Franquin et Moebius ont été grands Prix d’Angoulême. C’est pas exactement un passage à la trappe.
        Et je ne me sens pas particulierement snob parce que j’apprécie "L’autre fin du monde" plus que le nième Adele Blanc Sec, même si je le trouve sympathique.

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      • Répondu par Jeanine Floreani le 5 décembre 2007 à  18:30 :

        Le festival de Cannes est davantage qu’Angoulême dans une logique marchande.

        C’est faux, il s’y pratique la même distinction entre un selection dite "artistique" et diverses animations et Stand commerciaux dits "Grand public". Angoulême a au moins selectionné XIII. Parce qu’il ne faut pas oublier qu’à Cannnes, si Star Wars ouvre les festivité, il est hors de question qu’il concoure dans la selection.

        Et alors ? Angoulême n’est-elle pas la créature des éditeurs et de l’industrie de la BD ?

        Bah justement, non. Il est dependant, c’est certain, des acteurs de son milieu. Mais il n’est encore la créature de personne. On peut les accuser de biens des choses, mais leur indépendance, elle, semble difficile à remettre en cause. D’ailleurs, on voit bien à votre polémique que cette affirmation est paradoxale. Comment le festival pourrait-il faire une telle selection s’il était justement la créature des grands industriels du 9eme ? A moins qu’il soit à la solde de Cambourakis ?

        Enfin, si le festival devait être representatif des ventes (une hérésie mais bref, jouons le jeu), alors il manquerait surtout de manga et de comic grand public. Parce que pour ce qui est du 48cc, les proportions me semblent bonnes, du moins à la louche.

        Quant à se plaindre de l’omniprésence des "romans graphique" (dieu que je trouve idiote cette distinction), peut-être est ce oublier que desormais, tous les éditeurs en produisent. Que ses ventes sont largement supérieures à ce qui est sous-entendu dans cet article, et qu’il est le fleuron culturel de notre rayonnement international. Dargaud, Soleil, je ne parle même pas de Delcourt. Il y en a de plus en plus, et dans des quantités qui commencent à devenir très proches du celles du 48CC.

        Voir en ligne : Reponse à M. Pasamonik qui repondait lui même au Monte-en-l’air

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        • Répondu par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 5 décembre 2007 à  20:23 :

          C’est faux, il s’y pratique la même distinction entre un sélection dite "artistique" et diverses animations et Stand commerciaux dits "Grand public". Angoulême a au moins sélectionné XIII. Parce qu’il ne faut pas oublier qu’à Cannes, si Star Wars ouvre les festivités, il est hors de question qu’il concoure dans la sélection.

          Je ne suis pas d’accord avec vous. De très grosses machines commerciales sont présentées à Cannes. Il y a une multitude de prix et les sélections sont très ouvertes. Le cinéma ne fonctionne pas de la même manière que le livre. Ce que je mets en cause ici, c’est l’étroitesse de la sélection et puis ce prix FNAC/SNCF qui donnera aux gens à choisir dans une flopée de titres inconnus du grand public. En dehors d’Adèle Blanc-Sec et XIII, les clients de la SNCF et de la FNAC aurons certainement du mal à s’y retrouver.

          Et alors ? Angoulême n’est-elle pas la créature des éditeurs et de l’industrie de la BD ?

          Bah justement, non. Il est dependant, c’est certain, des acteurs de son milieu. Mais il n’est encore la créature de personne. On peut les accuser de biens des choses, mais leur indépendance, elle, semble difficile à remettre en cause. D’ailleurs, on voit bien à votre polémique que cette affirmation est paradoxale. Comment le festival pourrait-il faire une telle selection s’il était justement la créature des grands industriels du 9eme ? A moins qu’il soit à la solde de Cambourakis ?

          Je maintiens que ce festival a du et doit encore sa survie à la volonté des éditeurs. Regardez les fondateurs : Un animateur de MJC, un politique et Moliterni, alors éditeur chez Dargaud. Sans eux, sans Dupuis et Casterman à leurs débuts, ils n’en seraient pas là. La sélection est depuis des années un sujet de polémique.

          Enfin, si le festival devait être representatif des ventes (une hérésie mais bref, jouons le jeu), alors il manquerait surtout de manga et de comic grand public. Parce que pour ce qui est du 48cc, les proportions me semblent bonnes, du moins à la louche.

          Oui, dans les stands. Mais il y a une grosse dichotomie entre ce que le public consomme et les choix artistiques faits par le festival. Vos beaux albums "indépendants" sont hors de prix. Si les rayonnages étaient uniquement remplis d’albums issus de la sélection, le public ne serait plus au rendez-vous.

          Quant à se plaindre de l’omniprésence des "romans graphique" (dieu que je trouve idiote cette distinction), peut-être est ce oublier que desormais, tous les éditeurs en produisent. Que ses ventes sont largement supérieures à ce qui est sous-entendu dans cet article, et qu’il est le fleuron culturel de notre rayonnement international.

          C’est totalement faux et vous le savez. Même le best-seller Persépolis n’atteint pas en France les chiffres d’un Petit Spirou ou d’un Titeuf.

          Quant au rayonnement international, il faut relativiser. A part Persépolis, les ventes ne volent pas très haut. Alors, le fleuron...

          Dargaud, Soleil, je ne parle même pas de Delcourt. Il y en a de plus en plus, et dans des quantités qui commencent à devenir très proches du celles du 48CC.

          Ouvrez les yeux ! Jamais je ne vois un graphic novel dans un Monoprix, contrairement aux mangas et aux albums franco-belges, voire les comics. Je suis comme vous : je ne comprends pas cette catégorisation. Je la trouve discriminante. Voyez la sélection de San Diego : je trouve qu’ils gèrent très bien les rapports entre la Small Press et le Mainstream. Les organisateurs d’Angoulême feraient mieux de s’en inspirer. Cette limitation à peu de prix sans catégories clairement définies est parfaitement absurde.

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          • Répondu par bert le 5 décembre 2007 à  22:40 :

            Ouvrez les yeux ! Jamais je ne vois un graphic novel dans un Monoprix, contrairement aux mangas et aux albums franco-belges, voire les comics.

            Ah parce que c’est une réference ?
            Je crois que ce n’est pas une affaire de contenu, mais de prix, de stocks, de manutention (ah, l’album plastifié qui se nettoie d’un coup d’éponge)

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            • Répondu par Michel Dartoche le 6 décembre 2007 à  00:29 :

              Manara et Serpieri sont dispos chez Monoprix maintenant ? C’est nouveau, mais intéressant !

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              • Répondu par Yann Piget le 6 décembre 2007 à  09:22 :

                Eh bien, vous en avez du temps à perdre, M. Pasamonik ! Cet article est d’une mauvaise foi incroyable, et vos réponses aux commentaires en disent long sur votre absence de clairvoyance : on ne comprend vraiment pas très bien où vous voulez en venir. Pour ma part, je trouve que cette sélection est variée, riche de découvertes. Comment se plaindre qu’un excellent livre comme celui de Zeina Abirached figure ici ? En quoi le fait que cette oeuvre soit publiée par un petit éditeur doit-il annuler ses qualités ? C’est du grand n’importe quoi : vous êtes dans l’idéologie, au sens le plus arbitraire du mot.

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                • Répondu par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 6 décembre 2007 à  09:42 :

                  Je vous laisse à votre appréciation qui suinte le parti-pris. Je vous signale que mon article, certes polémique, était une invitation au débat. Vous n’êtes apparemment pas assez mûr pour ça. Il y a une petite clique qui, sur ce forum, intervient en postant des messages d’insultes sous des pseudonymes différents (ils correspondent à deux ou trois URL seulement, une campagne comme on n’en avait plus vu sur ce site depuis l’affaire des caricatures de Mahomet). Ils sont impitoyablement censurés. Ils ne m’impressionnent pas. Pourquoi la sélection d’Angoulême ne serait-elle pas sujette à débat ? Elle est parole d’Evangile ?

                  Comment se plaindre qu’un excellent livre comme celui de Zeina Abirached figure ici ?

                  Où avez-vous lu que je me plaignais de sa présence ? A part tenter de manipuler mes propos et entretenir le mensonge, quel est le sens de votre réflexion ? Je constatais que son éditeur n’était pas notoire, c’est tout. Je lui transmets toutes mes félicitations et ma sympathie pour cette nomination. Je suis curieux de lire ce Persépolis libanais.

                  C’est du grand n’importe quoi : vous êtes dans l’idéologie, au sens le plus arbitraire du mot.

                  Mon "idéologie" vaut bien votre sectarisme. Depuis quand un débat -car tel est le sens de mon article- est-il arbitraire ?

                  Répondre à ce message

                • Répondu par Concombre le 6 décembre 2007 à  10:34 :

                  Ceci dit sans aigreur, j’ai l’impression que la polémique que vous voulez créer, M. Pasamonik, ne peut mener à rien.

                  En effet la pertinence d’une sélection d’oeuvres pour un festival qui prétend ne pas être une simple foire aux livres ne peut être évaluée que sur la base de sa qualité intrinsèque (artistique, si l’on veut).

                  Pour critiquer cette sélection, il faut donc précisément faire ce que vous paraissez vous refuser à faire (si j’ai bien compris votre démarche) : à savoir, parler des oeuvres elles-mêmes, et non de détails contingents tels que leur popularité, leurs éditeurs, le public auquel elles paraissent s’adresser, etc.

                  Je ne sais quasiment rien des albums qui figurent dans cette liste, donc je dois dire que je parle en toute neutralité.

                  Cordialement.

                  Répondre à ce message

                  • Répondu par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 6 décembre 2007 à  11:44 :

                    Ceci dit sans aigreur, j’ai l’impression que la polémique que vous voulez créer, M. Pasamonik, ne peut mener à rien.

                    Ceci dit sans aigreur, la polémique, elle est dans la sélection du festival. Si mon article mène à réfléchir sur ses choix, ce n’est déjà pas si mal. En fait, vous voulez quoi ? Une presse-tisane qui ne remarque rien, ni ne conteste rien ?

                    En effet la pertinence d’une sélection d’oeuvres pour un festival qui prétend ne pas être une simple foire aux livres ne peut être évaluée que sur la base de sa qualité intrinsèque (artistique, si l’on veut).
                    Pour critiquer cette sélection, il faut donc précisément faire ce que vous paraissez vous refuser à faire (si j’ai bien compris votre démarche) : à savoir, parler des oeuvres elles-mêmes, et non de détails contingents tels que leur popularité, leurs éditeurs, le public auquel elles paraissent s’adresser, etc.

                    Ces détails ne sont pas contingents. On peut se poser la question de savoir quelle est la représentativité d’une sélection. Le festival se veut "international" et chargé de défendre "toutes les bandes dessinées", ajoutent-ils "de qualité". Ce sont ces trois critères objectifs qui sont interrogés dans mon article. On peut évidemment vérifier la validité de chacun de ces choix, mais ce n’est pas l’objet de mon propos. Je me contente seulement d’essayer de comprendre les intentions de cette sélection.

                    Je ne sais quasiment rien des albums qui figurent dans cette liste, donc je dois dire que je parle en toute neutralité.

                    On peut se poser la question de savoir si la notoriété au ras des pâquerettes de la grosse majorité des sélectionnés rend service à l’industrie de la BD (car telle est mon interrogation). Contrairement à ce que vous pouvez penser, mon article n’est pas partisan : je suis autant le défenseur d’une bande dessinée commerciale que de la bande dessinée expérimentale, ou encore des mangas. Ces genres ne s’opposent pas, à mon sens. Mieux : ils se soutiennent.

                    Répondre à ce message

                    • Répondu par Ambroise le 6 décembre 2007 à  13:51 :

                      On peut se poser la question de savoir si la notoriété au ras des pâquerettes de la grosse majorité des sélectionnés rend service à l’industrie de la BD (car telle est mon interrogation).

                      Ma réponse est oui. Selectionner et primer des ouvrages intelligents (et je pense que la plupart des selectionnés le sont, je n’ai pas tout lu) ne peux pas nuire à la BD.
                      Alors certes, cette liste ne parlera pas au "grand public" au sens patrick-Sebastien du terme, mais c’est parce que le grand public ne connait pas grand chose de la bande dessinée.
                      Quand les médias parlent de Bande dessinée, c’est généralement pour nous parler de Tintin, de la sortie du dernier Astérix, Bilal ou Tardi, du festival d’Angouleme et c’est à peu près tout. Alors c’est peut être l’occasion d’en faire parler moins superficiellement. Avec des titres moins balisés.

                      Oui, je pense que la bande dessinée y a tout à gagner.

                      Répondre à ce message

                    • Répondu par A.Whane le 6 décembre 2007 à  13:59 :

                      ... Monsieur Pasamonik est loin d’avoir tort ! Je veux dire par là qu’il ne rejette en rien les petits éditeurs ou leur production mais souligne simplement le fait que Angoulême consacre uniquement une certaine forme de BD... snobant tout le reste ! Cela ne veut pas dire qu’il faudrait mettre dans la sélection du "commercial" pour faire bien : ce n’est pas parce qu’une BD vend à 300 000 EX, quelle est bien... mais inversement, ce n’est pas parce qu’une BD marche bien, qu’elle est forcément ratée et que ces auteurs n’ont pas le droit, eux aussi, à la reconnaissance du milieu.

                      D’ailleurs, plus que le format lui-même ou l’aspect commercial des titres, c’est plus une question de genre qui se pose. Le festival impose sa vision et sa conception très personnelle de la BD, écartant de nombreux sujets jugés sans doute pas assez... "Intello" ?

                      On peut songer à Long John Silver de Dorison et Lauffray par exemple, ou des auteurs de cette génération comme Bec, Recht ou Alice... ils ont fait des BD qui ont plutôt bien marché mais quelles seraient leur chance d’être nominés ou de gagner à Angoulême ? Pratiquement nulles. Pas parce qu’ils vendent beaucoup, mais juste parce que la SF ou le fantastique... au sens très cinématographique du terme... bha, c’est des trucs pas "bien" pour ce genre de sélection sans doute...

                      Ceci dit, Angoulême est Angoulême et finalement, ils se sont forgés une identité propre et on ne peut nier le fait qu’ils se tiennent à leurs objectifs tout en affinant chaque année leur sélection dans cet esprit. On ne peut donc par leur reprocher ce type de sélection... on peut juste la regretter...

                      Répondre à ce message

                    • Répondu par Concombre le 6 décembre 2007 à  14:01 :

                      « En fait, vous voulez quoi ? Une presse-tisane qui ne remarque rien, ni ne conteste rien ?
                       »

                      Mais voyons, je ne crois avoir suggéré rien de tel ! Vous conviendrez, je suppose, que toutes les polémiques ne sont pas justifiées. Eh bien je défends simplement l’idée que si polémique il doit y avoir, ce doit être au sujet de la qualité intrinsèque des albums figurant dans cette sélection.

                      « Ces détails ne sont pas contingents. »

                      Compte-tenu de l’objectif de cette sélection — attribuer un prix au(x) meilleur(s) album(s) de BD paru(s) dans l’année —, il me semble que si.

                      « On peut se poser la question de savoir quelle est la représentativité d’une sélection. Le festival se veut "international" et chargé de défendre "toutes les bandes dessinées", ajoutent-ils "de qualité". Ce sont ces trois critères objectifs qui sont interrogés dans mon article. On peut évidemment vérifier la validité de chacun de ces choix, mais ce n’est pas l’objet de mon propos. Je me contente seulement d’essayer de comprendre les intentions de cette sélection. »

                      Je comprends ce que vous dites. Toutefois je pense que le travail de promotion du festival ne se résume pas à l’attribution de prix, et qu’il dispose d’autres moyens pour "défendre toutes les bandes dessinées". Or la logique qui préside à l’attribution du prix du meilleur album est celle de l’élitisme.

                      Pour prendre un exemple, je trouverais pour ma part anormal que le jury décerne ce prix à un album X jugé un peu moins bon qu’un autre album Y, sous le prétexte de promouvoir les auteurs ou l’éditeur de l’album X. Ce prétexte pourrait être fort louable, mais il me semble qu’il enfreint la règle du jeu.

                      « Contrairement à ce que vous pouvez penser, mon article n’est pas partisan : je suis autant le défenseur d’une bande dessinée commerciale que de la bande dessinée expérimentale, ou encore des mangas. Ces genres ne s’opposent pas, à mon sens. Mieux : ils se soutiennent. »

                      Mais ce n’est pas du tout ce que j’ai pensé en lisant votre article ! Et je vous dirai même que je suis entièrement d’accord avec votre dernier point.

                      (Vous pouvez me répondre par mail si vous préférez.)

                      Répondre à ce message

                      • Répondu par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 6 décembre 2007 à  14:57 :

                        Vous conviendrez, je suppose, que toutes les polémiques ne sont pas justifiées.

                        On a encore le droit de nous exprimer sur notre site ou il va falloir demander l’autorisation à quelqu’un avant ? Critiquez si vous le voulez, mais votre opinion vous appartient. Nous, pour notre part, on trouve cette polémique très justifiée, ne fut-ce que par l’actualité.

                        Eh bien je défends simplement l’idée que si polémique il doit y avoir, ce doit être au sujet de la qualité intrinsèque des albums figurant dans cette sélection.

                        C’est votre lecture des choses, pas la mienne. On peut discuter du principe de la sélection, de sa pertinence, des méthodes d’élection, des choix et ceci bien avant de se pencher sur les oeuvres.

                        « Ces détails ne sont pas contingents. »

                        Compte-tenu de l’objectif de cette sélection — attribuer un prix au(x) meilleur(s) album(s) de BD paru(s) dans l’année —, il me semble que si.

                        Et les critères de cette sélection, on ne peut pas les connaître, les décrypter, les commenter ?

                        Toutefois je pense que le travail de promotion du festival ne se résume pas à l’attribution de prix, et qu’il dispose d’autres moyens pour "défendre toutes les bandes dessinées". Or la logique qui préside à l’attribution du prix du meilleur album est celle de l’élitisme.

                        Il y a une hiérarchie qui s’impose, c’est sûr. Mais dès le départ, les dés sont pipés puisque l’on nous propose de choisir dans une sélection tronquée.

                        Pour prendre un exemple, je trouverais pour ma part anormal que le jury décerne ce prix à un album X jugé un peu moins bon qu’un autre album Y, sous le prétexte de promouvoir les auteurs ou l’éditeur de l’album X. Ce prétexte pourrait être fort louable, mais il me semble qu’il enfreint la règle du jeu.

                        D’où la nécessité de revenir aux catégorisations.

                        Répondre à ce message

                        • Répondu par Wandrille le 6 décembre 2007 à  16:50 :

                          Cher Didier, je rentre aussi, un instant dans le débat pour poser ma petite crotte et repartir aussi sec. à l’idée que votre oeil vigilant et votre doigt habile va citer ma prose, je suis déjà tout émoustillé et ma journée en est illuminée.

                          Bref

                          Le souci, semble t’il, c’est que "comme chaque année" le Festival ne metta pas en avant les grosses séries à succès (on oubliera XIII et Adèle Blanc Sec, allez allonz-y).

                          C’est à dire les séries qui rencontrent un grand nombre de lecteur. Donc le public. Le vrai. Celui des vrais bédéphiles quoi.

                          Disons que finalement, ce qui est gênant c’est que le festival ne tienne pas compte des volumes dans sa sélection : volumes de ventes, volumes de tirages, volumes de lecteur, volume de rentrées d’argent.

                          Qu’il ne privilégie pas la quantité, quoi ?

                          Ben si... à partir du moment ou le premier critère de mise en avant, c’est la quantité, on est bien d’accord que c’est la quantité qui prime la qualité.

                          Donc voilà, on organiserait un petit festival censitaire avec des quotas (c’est bien ça, les quotas) tolérant disons un (ou deux) indépendant(s), mais pas trop, et exluant toutes les structures de moins de deux ans d’existence, ce qui nous éviterait de voir des trublions genre Cambourakis dans la sélection...

                          Cambourakis... enfin, soyons sérieux...

                          Je suis bien d’accord avec vous : comment un éditeur ayant à peine un an d’âge peut-il OSER prétendre faire un bon livre ? Voir un des meilleurs.

                          Ah ah ah, ils se moquent bien de nous le festival d’Angoulême. Cambourakis...

                          Et puis franchement, c’est vrai quoi : un livre qui n’est pas dans tous les rayonnages des FNAC et des Virgins, comment peut on nous faire croire que c’est de la vraie BD, de la bd qu’on peut lire au chiottes sans que ça vous mette sur le cul ? Non, soyons sérieux...

                          Voilà : critères de sélection tirage pas à moins de 4000 ex (sinon la qualité ne saurait être au rendez-vous), éditeur installé (sinon ils ne savent pas faire de vrais bouquins, pourtant c’est facile de la couleur, du carton, 48 pages) et présence dans les FNAC.

                          Là, oui, on aura à faire à un véritable festival de la Bande-Dessinée, la vraie, la populaire, celle de Tintin et Gaston !

                          Je concluerais en notant un scandale récurent : l’absence dans la sélection de certains éditeurs. Bamboo et Jungle sont par exemple toujours écartés de la sélection. Pourquoi cette cabale ? Personne ne dit rien alors ? Alors qu’ils touchent un large public pourtant, y a qu’à voir dans les comités d’entreprises ! Je vous en prie Didier, votre parole a du poids, prenez leur défense, prenez notre défense.

                          Oui, je dis nous, parce que, au vu des ventes du "Moi Je", une bande dessinée d’un auteur dessinant dans Voici, n’est ce pas, je pense qu’on peut parler de Bande-dessinée commerciale, hein, puisque le succès commercial est au rendez-vous...

                          Donc défendez nous bec et ongles contre ces affreux "bobos" et qu’on nous rende la Bande-Dessinée à Bon-Papa, la seule la vraie, Bec-en-fer et Bécassine, plutôt que ces horribles Lanfeusteries qui finalement n’ont pas vendus autant que Bécassine au cours du dernier siècle (quoi que...)

                          Voir en ligne : Warum Rules !!!

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                          • Répondu par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 6 décembre 2007 à  17:16 :

                            Ah, ça fait plaisir de rencontrer un éditeur "indépendant" (excusez-moi de mettre les guillemets : vous êtes tellement dépendant de votre banquier...) qui a un peu d’humour.

                            je n’aurai pas besoin de vous citer, votre argumentation porte.

                            Bien sûr que la petite édition doit être aidée (ne l’est-elle pas un peu par le CNL, d’ailleurs ?). Bien sûr qu’il faut donner de la visibilité aux indépendants...

                            Je crois que notre métier a droit à une représentativité équilibrée, même les labels commerciaux, car le tome 1 de n’importe quelle série a besoin d’être soutenu, aussi. Les grosses maisons publient des jeunes auteurs, aussi.

                            Vous parlez de Bamboo. Pour moi, L’envolée sauvage avait sa place dans cette sélection. En revanche, les aventures de Bigard, le dernier Alix ou le dernier Lucky Luke peuvent sans problème rester là où ils sont.

                            C’est difficile à avaler peut-être mais la médiocrité, comme la qualité, ne sont l’apanage exclusif d’aucun label éditorial.

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                            • Répondu par Wandrille le 6 décembre 2007 à  18:05 :

                              Je ne suis pas dépendant de mon banquier, c’est lui qui est dépendant de moi, nuance... La preuve, il me verse des intérêt, ce petit salopiau. (au passage, je vois mal en quoi cette petite pique regarde le débat ? Quant à l’éternelle prise de bec sur l’appellation indépendant, disons que ça n’est qu’une étiquette et restons en là, je vous en prie Herr Pasamonik, j’ai horreur du hors-sujet)

                              C’est difficile à avaler peut-être mais la médiocrité, comme la qualité, ne sont l’apanage exclusif d’aucun label éditorial.

                              J’avais intégré cette notion, malgré mon jeune âge, et j’en suis un fervent partisan... A titre personnel, de nombreux titres dans la sélection me hérissent le poil, et pas toujours ceux que vous croiriez.

                              Car, à vous écouter me donner des leçons sur mon banquier, on a bien l’impression que vous aussi, vous n’hésitez pas à mettre les gens et les livres dans des cases (c’est vrai que ça rappelle un peu certaines planches de bd). Catégoriser, pour mieux régner...car finalement n’est ce pas ce que vous réclamez à corps et à cris, une catégorisation des prix ?

                              Mais non, cher Didier, quand on fait une sélection du meilleur Album et qu’on prétend être un festival Internationnale de la Bande Dessinée, on ne fait pas un prix du meilleur album français, puis un prix pour les étrangers (ces salauds) puis un prix pour l’édition qui vend bien, puis un prix pour l’édition qui-a-besoin-d’être-aidé (qui vend mal)...

                              Non, sinon on fait un salon régional de la bd sur les chats et là oui, certains titres malencontreusement oublié de la sélection d’Angoulême trouveront enfin la reconnaissance qui leur est due.

                              Toute sélection est subjective, surtout quand on cherche à récompenser le "meilleur album". Que vous n’ayez pas les mêmes goûts que le jury n’est pas un scandale qui porterait à polémique et forcerait à revoir les critères de sélection du jury.

                              Que dix ou quinze ou vingt mille lecteurs de bande-dessinées (ou un million) n’aient pas les même goût que la trente ou quarantaine de personne ayant effectué cette sélection c’est normal (hou scandale), limite, je trouve ça plutôt rassurant.

                              A quoi sert ce prix : à faire vendre plus ? ou à réveler quelque chose ? Est ce une récompense inter-professionnelle de gens qui s’auto-congratule "Jean-pierre, t’es le meilleur" ou un groupe destiné à promouvoir ce qui, dans l’année les ont fait le plus vibrer.

                              A mon avis, la vérité est entre les deux, et je préfère qu’un jury me révèle des livres que j’ignorais (serait-ce le livre de Bamboo dont vous me parlez et que j’irais consulter) plutôt qu’il me montre une photographie de ma bédéthèque idéale.

                              Voir de la bédéthèque idéale de monsieur tout le monde.

                              Oui, c’est élitiste, oui, c’est le choix d’une élite, une aristocratie de gens choisis sur des critères mystérieux (libraires, comment devient on libraire, c’est le mystère, auteurs, qui sont ces gens là, quelle est leur légitimité à juger le travail d’autrui, organisateurs, oh les salopards, alors non seulement ils s’arrogent le droit d’organiser un festival mais en plus, ils oseraient donner leur avis sur le prix, éditeur même, Grand Prix d’Angoulême, alors là, on hallucine... des deux côtés de la barrière quoi voir même critique de bd, alors là, on nage en pleine sf, le jour où elle existera, comme on sait...).

                              Donc non, cher Didier, les critères de sélections sont très subjectifs, ceux d’une petite poignée de personnes dont peut-être vous avez ou allez faire partie un jour, mais il n’y a que peu de choses à redire à ça.

                              Sinon il suffit de lire le rapport de Monsieur Ratier et de faire une petite cérémonie de remise de prix à ceux qui arrivent en haut d’une liste de chiffre. On fait des statistiques, on veut être critique à la façon d’un littéraire et on se transforme en journaliste sportif. Et c’est navrant.

                              Pour couper court à toutes critiques de partisaneries qui voudraient que je sois de parti pris puisqu’ayant un titre en compétition (il y a toujours un ou deux génies pour décrédiliser un discours en assénant que l’orateur est le cousin de l’auteur), je précise que, quoi que j’aime beaucoup le livre choisi par le jury, ce n’est pas celui de mon catalogue que, à titre personnel j’aurais mis en avant ( lisez "Cent mètres carrés"/fin de l’espace publirédactionnel ), mais que je comprend le choix qui est fait (et oui, je suis très content, c’est mérité, Aude a du talent).

                              Enfin, sachez le, vous pouvez me chambrer haut (tant que c’est à bon escient), car je n’ai pas UN PEU d’humour, j’en ai beaucoup.

                              Vous le sauriez si vous lisiez mes livres, espèce de dégoutant vendu à la solde du grand capital.

                              Voir en ligne : Warum for ever

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                              • Répondu par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 7 décembre 2007 à  10:26 :

                                Je ne suis pas dépendant de mon banquier, c’est lui qui est dépendant de moi, nuance... La preuve, il me verse des intérêt, ce petit salopiau. (au passage, je vois mal en quoi cette petite pique regarde le débat ?

                                Il semble que quand on parle de votre banquier, vous perdiez le sens de l’humour tout à coup. Car c’était de l’humour, n’est-ce pas. Le banquier était juste symbolique du débat sur le terme "indépendant" (comme si Glénat ou Média-Participations étaient dépendants, eux).Oui, c’est une étiquette, mal adaptée au contenu.

                                Quant à l’éternelle prise de bec sur l’appellation indépendant, disons que ça n’est qu’une étiquette et restons en là, je vous en prie Herr Pasamonik, j’ai horreur du hors-sujet)

                                Je suppose que "Herr Pasamonik", parfaitement dans le sujet, est de l’humour, aussi (pardon pour ma susceptibilité, elle vaut bien la vôtre).

                                A titre personnel, de nombreux titres dans la sélection me hérissent le poil, et pas toujours ceux que vous croiriez.

                                C’est pourquoi je n’entre pas dans le débat sur la qualité des œuvres (quoiqu’il pourrait se faire). Chaque démarche artistique est en principe respectable. Moi aussi, j’ai quelques irritations en voyant ce palmarès.

                                Catégoriser, pour mieux régner...car finalement n’est ce pas ce que vous réclamez à corps et à cris, une catégorisation des prix ?

                                Oui. la catégorisation, même remise en cause est, depuis Aristote si je ne me trompe, le seul moyen d’appréhender la connaissance. Je ne suis pas satisfait par la refonte des "essentiels" tels que présentés aujourd’hui. Elle crée plus de problèmes qu’elle n’en résout. Cette deuxième année en fait à nouveau la démonstration.

                                Mais non, cher Didier, quand on fait une sélection du meilleur Album et qu’on prétend être un festival Internationnale de la Bande Dessinée, on ne fait pas un prix du meilleur album français, puis un prix pour les étrangers (ces salauds) puis un prix pour l’édition qui vend bien, puis un prix pour l’édition qui-a-besoin-d’être-aidé (qui vend mal)...

                                Non, sinon on fait un salon régional de la bd sur les chats et là oui, certains titres malencontreusement oublié de la sélection d’Angoulême trouveront enfin la reconnaissance qui leur est due.

                                C’est drôle, mais je ne suis pas d’accord avec vous. La lisibilité d’un palmarès est nécessaire. Aujourd’hui, outre la courte vue du jury, c’est la bouteille à encre (mais nous restons dans la BD, me direz-vous).

                                Toute sélection est subjective, surtout quand on cherche à récompenser le "meilleur album". Que vous n’ayez pas les mêmes goûts que le jury n’est pas un scandale qui porterait à polémique et forcerait à revoir les critères de sélection du jury.

                                La subjectivité des prix à Angoulême, on a l’habitude. Mais au moins, avant, on avait quelques titres à 12€ (critère commercial pour atteintre le plus grand nombre). Aujourd’hui, ce n’est pas vraiment le cas.

                                A quoi sert ce prix : à faire vendre plus ? ou à réveler quelque chose ? Est ce une récompense inter-professionnelle de gens qui s’auto-congratule "Jean-pierre, t’es le meilleur" ou un groupe destiné à promouvoir ce qui, dans l’année les ont fait le plus vibrer.

                                Mon désir est que ce prix -dans sa phase de présélection, après on est bien obligé de s’en remettre au jury et la subjectivité joue- soit un reflet des tendances et de la créativité de chacun des genres de la BD francophone. Après, on peu s’interroger sur la compétence et la représentativité du jury final. Qu’une industrie fasse la promotion de sa créativité ne me semble pas un objectif indigne.

                                A mon avis, la vérité est entre les deux, et je préfère qu’un jury me révèle des livres que j’ignorais (serait-ce le livre de Bamboo dont vous me parlez et que j’irais consulter) plutôt qu’il me montre une photographie de ma bédéthèque idéale.

                                Voir de la bédéthèque idéale de monsieur tout le monde.

                                Tout à fait d’accord avec vous sur ce point.

                                Oui, c’est élitiste, oui, c’est le choix d’une élite, une aristocratie de gens choisis sur des critères mystérieux (libraires, comment devient on libraire, c’est le mystère, auteurs, qui sont ces gens là, quelle est leur légitimité à juger le travail d’autrui, organisateurs, oh les salopards, alors non seulement ils s’arrogent le droit d’organiser un festival mais en plus, ils oseraient donner leur avis sur le prix, éditeur même, Grand Prix d’Angoulême, alors là, on hallucine...

                                On peut effectivement s’interroger sur tout cela.

                                des deux côtés de la barrière quoi voir même critique de bd, alors là, on nage en pleine sf, le jour où elle existera, comme on sait...).

                                Mais elle existe ! Harry Morgan et Menu s’en arrogent l’exclusivité avec beaucoup de prétention.

                                Donc non, cher Didier, les critères de sélections sont très subjectifs, ceux d’une petite poignée de personnes dont peut-être vous avez ou allez faire partie un jour, mais il n’y a que peu de choses à redire à ça.

                                Merci de me rappeler cette vérité première.

                                Sinon il suffit de lire le rapport de Monsieur Ratier et de faire une petite cérémonie de remise de prix à ceux qui arrivent en haut d’une liste de chiffre. On fait des statistiques, on veut être critique à la façon d’un littéraire et on se transforme en journaliste sportif. Et c’est navrant.

                                C’est évidemment diffamant ce que vous dites. Le rapport de Ratier qui est a minima une sorte de comptabilité de la production française (un indicateur d’activité comme un autre) ne fait l’objet d’aucune remise de prix. Vous relayer là encore la vulgate anti-critiques et anti-journalistes de BD que l’on retrouve trop souvent chez certains de vos confrères, ce qui ne les honore pas. Je vous renvoie à mon article de Suprême Dimension (Déc. 06) Le combat ordinaire des critiques de bande dessinée. Il sera repris l’année prochaine dans un ouvrage à paraître aux éditions Berg.

                                Aude a du talent.

                                On vous croit sur parole !

                                Enfin, sachez le, vous pouvez me chambrer haut (tant que c’est à bon escient), car je n’ai pas UN PEU d’humour, j’en ai beaucoup.

                                Ouf, j’ai eu peur avec l’affaire du banquier...

                                Vous le sauriez si vous lisiez mes livres, espèce de dégoutant vendu à la solde du grand capital.

                                Ah, si c’était vrai (soupir).

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                                • Répondu par wandrille le 7 décembre 2007 à  11:39 :

                                  La subjectivité des prix à Angoulême, on a l’habitude. Mais au moins, avant, on avait quelques titres à 12€ (critère commercial pour atteindre le plus grand nombre). Aujourd’hui, ce n’est pas vraiment le cas.

                                  Je suis bien d’accord, je propose qu’on élimine tous les livres au dessus de 8 euros, ça ne laisserait plus quasiment que le livre d’Aude en compétition et au moins, il n’y aurait plus cette tension stérile.

                                  Qu’on nous donne notre prix, flute !

                                  Non, cher Didier, le critère du prix ne saurait nullement justifier de la qualité d’un livre... Encore une fois, vous vous égarez pour justifier votre critique sur des arguments qui sont...comment dire...

                                  Ainsi, pour revenir à votre idée de catégorisation sous le haut patronage d’Aristote (vous auriez pu remonter à Moïse, ça aurait été tout aussi bien), on devrait attribuer un prix du meilleur album entre 6 et 10 euros, un prix du meilleur album entre 10 et 12,60 puis jusqu’à vingt...

                                  On nage en plein délire.

                                  Que vous n’aimiez pas la sélection, nous l’avons compris, que vous la ctitiquiez à la première explication rationnelle venue, c’est dommageable, d’autant qu’elle n’est pas évolutive quand on vous en pointe les défauts.

                                  si je peux résumer cette critique c’est : la sélection est subjective, revenons à des critères objectifs (le prix de vente, le nombre de lecteur, etc...)

                                  On en revient donc à une analyse mathématico-statistique de la bande-dessinée pour juger de la qualité des albums, c’est aberrant. (et quand je parle du rapport de monsieur Ratier, c’est un hommage que je rend à son respectable travail de compilation de données et d’analyse général, le plus objectif possible, certes, mais, on en sera d’accord, loin de toute appréciation artistique)

                                  Aussi, laissez de côté cet habillage réthorique dont les faiblesses nuisent à votre propos (il suffit de lire les commentaires démontant les affirmations concernant la mauvaise distribution, l’absence des grands éditeurs, ou ici le prix prohibitif) et revenez à ce que vous faites avec le plus de talent : transmettre votre enthousiasme.

                                  Parlez nous des livres de la sélection que vous avez aimé, parlez nous de ceux qui, pour vous, auraient mérité d’en être (Mutafukaz par exemple), mais cessez de relancer un débat stérile, en ce sens que l’actuelle sélection ne saurait en être changée et que la suivante, quand bien même vous seriez, avec toute votre équipe, les sélectionneurs, donnera lieu à tout autant de débats et de critiques.

                                  Bien à vous et avec tout l’humour possible de transmettre sur internet sans y mettre les smiley dégueus pour les rachitiques du second degré.

                                  W.

                                  Voir en ligne : Prix du meilleur album à 8 euros : MOI JE d’Aude Picault !

                                  Répondre à ce message

                                  • Répondu par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 7 décembre 2007 à  12:42 :

                                    Non, cher Didier, le critère du prix ne saurait nullement justifier de la qualité d’un livre... Encore une fois, vous vous égarez pour justifier votre critique sur des arguments qui sont...comment dire...

                                    C’est un peu bas comme argument. Je n’ai jamais fixé le prix comme un critère de sélection, ce serait absurde. J’indique simplement la dérive qui consisterait à écarter de façon massive la bande dessinée populaire (dont le prix abordable est l’une des caractéristiques majeures) de la sélection. La promotion ne se porterait que sur sur des livres chers destinés à un public limité (l’Essentiel du meilleur album de l’année dernière, par exemple)

                                    si je peux résumer cette critique c’est : la sélection est subjective, revenons à des critères objectifs (le prix de vente, le nombre de lecteur, etc...)

                                    Non, ce n’est pas ce que j’ai dit. Un bon résumé serait : dans une présélection du meilleur de la production de l’année, ouvrons à tous les genres, sans omettre ceux qui correspondent à des standards commerciaux de grande diffusion. Encore une fois, les petits éditeurs ne sont pas les seuls découvreurs de talents, et le roman graphique (ici mis en comparaison avec la série commerciale) n’est pas la seule forme de la bande dessinée à être valorisée.

                                    On en revient donc à une analyse mathématico-statistique de la bande-dessinée pour juger de la qualité des albums, c’est aberrant. (et quand je parle du rapport de monsieur Ratier, c’est un hommage que je rend à son respectable travail de compilation de données et d’analyse général, le plus objectif possible, certes, mais, on en sera d’accord, loin de toute appréciation artistique)

                                    Votre conclusion est donc fausse, puisque vous êtes à côté de mes arguments.

                                    Aussi, laissez de côté cet habillage réthorique dont les faiblesses nuisent à votre propos (il suffit de lire les commentaires démontant les affirmations concernant la mauvaise distribution, l’absence des grands éditeurs, ou ici le prix prohibitif)

                                    Attaque personnelle sans intérêt.

                                    et revenez à ce que vous faites avec le plus de talent : transmettre votre enthousiasme.

                                    Je vous remercie de m’attribuer cette qualité. Croyez que cet "enthousiasme" est au service de tous les genres de BD. Cette qualité est aussi partagée par l’équipe d’ActuaBD.

                                    Parlez nous des livres de la sélection que vous avez aimé, parlez nous de ceux qui, pour vous, auraient mérité d’en être (Mutafukaz par exemple), mais cessez de relancer un débat stérile, en ce sens que l’actuelle sélection ne saurait en être changée et que la suivante, quand bien même vous seriez, avec toute votre équipe, les sélectionneurs, donnera lieu à tout autant de débats et de critiques.

                                    L’année dernière, nous avions chroniqué l’essentiel des ouvrages de la sélection (oui,oui, même ceux de L’Association et de Cornélius, ces saintes officines pleines de bons sentiments)

                                    Bien à vous et avec tout l’humour possible de transmettre sur internet sans y mettre les smiley dégueus pour les rachitiques du second degré.

                                    On aura beau faire, on n’atteindra jamais le vôtre...

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                          • Répondu par A.Whane le 6 décembre 2007 à  17:23 :

                            C’est étonnent de voir à quel point des propos peuvent être déformés...

                            Mr Pasamonik n’a jamais parlé d’une sélection qui devrait mettre en avant ceux qui vendent ou ceux qui viennent des gros éditeurs... Il n’a pas milité pour une certaine discrimination des "petits".

                            C’est même le contraire qu’il souligne... le fait que le Festival ferme ses portes à tout ce qui ne lui correspond pas, où ce qui ne correspond pas à leur conception propre de la BD.

                            La discussion ne porte pas ici sur le tirage des ouvrages où un pseudo critère commercial mais sur le fait que énormément de "genres" de BD sont écartés de la sélection.

                            C’est un peu comme si les français faisaient de très bon films de SF ou de fantastique et qu’ils n’étaient jamais nominés aux Césars... Le fait est que le Festival est dirigé par une caste bien particulière et élitiste de la BD.

                            Il ne s’agit pas ici de prôner la fin de la BD indé pour le tout commercial ou d’une attaque libérale de Pasamonik, mais simplement d’un signal d’alarme en faveur de "l’ouverture" à TOUTES les BD, qu’elles soient jugés pour leur qualité uniquement... mais quelque soit leur genre ou origines éditoriales.

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                        • Répondu par Eric le 6 décembre 2007 à  17:23 :

                          Outre qu’elle semble céder à une mode, elle est inadaptée aux réalités du marché. Est-ce une bonne chose ? On peut se poser la question. Pour sortir de l’ornière, ne vaudrait-il pas mieux confier cette liste à un vote de la profession, à l’image des Oscars ou des Molières. Est-ce si difficile à mettre en place à l’heure de l’Internet ?

                          Je me sens assez en phase avec la proposition d’un "jury" élargi à l’ensemble mais je ne suis pas certain que le marché soit le meilleur indicateur pour évaluer la qualité d’une oeuvre. Voir XIII (au hasard) et Moi je (pourquoi pas) ou même Death Note (pas encore lu mais on m’en dit le plus grand bien) dans la même sélection, cela m’a fait chaud au coeur pour la bande dessinée. Son présent et son avenir. D’autant que j’ai le sentiment que le développement roman graphique ou que le jeu sur les formats a attiré de nouveaux lecteurs peu satisfaits par les formats "classiques" (à tort ou à raison) vers le médium qui nous réuni ici.

                          Et pour finir : entièrement d’accord sur Mutafukaz !

                          Voir en ligne : http://www.foolstrip.com

                          Répondre à ce message

                          • Répondu le 6 décembre 2007 à  18:40 :

                            La sélection des albums pour Angoulême est minable. Une fois de plus, tous les bons albums sont absents. C’est du copinage ridicule en permanence.
                            Sélectionner l’album de Menu aux Requins marteaux !!! Ils font dans leurs frocs, les sélectionneurs ?

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                            • Répondu par Concombre le 6 décembre 2007 à  19:28 :

                              Vous êtes de plus en plus désagréable : vous tenez absolument à vous engueuler avec moi ? J’aimerais que vous m’expliquiez ce mystère : vous aimez lancer des polémiques, mais vous n’aimez pas débattre !

                              On a encore le droit de nous exprimer sur notre site ou il va falloir demander l’autorisation à quelqu’un avant ?

                              C’est un comble, personne n’a remis en cause votre liberté d’expression, il me semble ! Vous rendez-vous compte que ces propos frisent la malhonnêteté intellectuelle ?

                              Critiquez si vous le voulez, mais votre opinion vous appartient.

                              Non mais dites le franchement : au fond vous voudriez pouvoir lancer vos polémiques sans avoir à justifier votre position, tout cela au nom de la liberté d’expression ! J’espère que vous êtes sensible au caractère contradictoire d’une telle position : quand on se livre à la critique, le minimum est d’être prêt à répondre soi-même aux critiques (dans la mesure où ils restent courtois, ce qui est mon cas je crois).

                              Nous, pour notre part, on trouve cette polémique très justifiée, ne fut-ce que par l’actualité.

                              C’est vous qui le dites ! L’actualité permet de justifier à peu près toutes les polémiques stériles et crétines qu’on voit fleurir dans les pires feuilles de chou, donc je vous déconseille d’utiliser cet argument !

                              C’est votre lecture des choses, pas la mienne. On peut discuter du principe de la sélection, de sa pertinence, des méthodes d’élection, des choix et ceci bien avant de se pencher sur les oeuvres.

                              Et les critères de cette sélection, on ne peut pas les connaître, les décrypter, les commenter ?

                              Mais puisqu’on vous dit que l’unique principe de sélection, c’est de choisir les meilleurs albums !

                              Vous voyez de la politique éditoriale partout, or je crois qu’il ne faut avoir recours à d’autres types d’explication des critères de cette sélection que si celle-ci se révèle frauduleuse, clairement non-conforme à son principe : si par exemple il s’avère que les albums sélectionnés sont globalement mauvais (ce qui est peut-être le cas, je n’en sais rien), on pourra faire l’hypothèse que le critère réel de sélection était le copinage, comme quelqu’un le suggère ci-dessus.

                              Mais si les albums sont bons, pourquoi ne pas simplement admettre que ce jury a décidé que c’étaient les meilleurs ? Un autre jury aurait sans doute proposé une autre liste avec d’autres albums tout aussi bons, mais il n’y a pas d’injustice pour autant.

                              Bref, ne vous en déplaise, je persiste dans l’idée que le vrai débat au sujet de cette sélection est celui de sa qualité.

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                              • Répondu par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 7 décembre 2007 à  01:16 :

                                Mais puisqu’on vous dit que l’unique principe de sélection, c’est de choisir les meilleurs albums !

                                Mais puisque le monsieur vous dit qu’il n’affirme pas le contraire et qu’il aimerait simplement que ce jury de présélection élargisse son investigation ailleurs que dans des collections à petit tirage et à 25€, si possible en noir et blanc et chez des éditeurs mal distribués, et qu’il arrête de considérer la bande dessinée commerciale comme quelque chose qui ne doit pas figurer dans un palmarès digne de ce nom. Cette sélection ne représente pas la créativité de la bande dessinée publiée dans l’espace francophone. Point barre.

                                Et comme la contradiction vous est désagréable et que je ne veux pas em fâcher avec vous, j’arrête là le débat.

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                                • Répondu par Smiley_Bone le 7 décembre 2007 à  08:41 :

                                  Donc Gallimard, Delcourt, Soleil, Dargaud-Lombard, Glénat-Vent d’Ouest et Casterman ainsi que leurs satellites manga sont des éditeurs mal distribués (quand même genre 32 albums sur 50 dans la sélection).^^ Et encore dans les 18 restants, il y en a quelques uns qui ne sont pas distribués par le comptoir des indépendants (donc il ne reste pas que des pro-formats). En fait vous avez bien raison cette sélection est déséquilibrée, mais pas dans le sens où vous l’entendez. A moins que par mauvaise distribution vous suggérez des albums qui ne bénéficient pas sur les présentoirs de pile de 50 ou 20 exemplaires suivant si on a affaire à une grande surface (du livre ou non) ou un petit libraire. Alors dans ce cas là oui je ne peux que vous donnez raison.^^

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                                • Répondu par Antonio le 7 décembre 2007 à  09:02 :

                                  Vous saurez excuser cette intervention tardive, mais je trouve, de mon côté, que les propos de M. Pasamonik sont tout à fait pertinents, et ce petit débat m’a semblé (malgrè les écarts de qqs intervenants) tout à fait intéressant. Pourquoi ne critiquerait-on pas la séléction d’Angoùlême, surtout avec des arguments ? Personnellement, il me semble qu’elle suit de trop près la mode, et ne parvient pas à donner une image d’ensemble de la production BD de l’année. Mais sans doute l’effort est honnête et il y a toujours des choses à découvrir. Je lis bien plus de 5 albums de BD par an, mais je suis loin de me considèrer un spécialiste.

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                                  • Répondu par E. Thebaud le 7 décembre 2007 à  10:12 :

                                    Puisque vous me citez dans votre message, je ne résiste pas à vous répondre brièvement.

                                    Quelle "mode" ? Télérama ou le site Bulledair sont-ils donc les seuls "faiseurs de mode" dans le pays ? Je suis un habitué de l’un et l’autre qui se trouvent correspondre à mes aspirations personnelles, pour autant c’est leur faire grand honneur que leur attribuer cette prééminence sur le monde culturel en général.
                                    Et quelle insulte aux milliers de bédéphiles qui fréquentent chaque jour le forum de BDGest ou sont abonnés à BoDoï, réputés plus "populaires", et parviennent tout à fait eux-mêmes à définir des tendances et des modes...
                                    Alors oui, l’esprit du jury d’Angoulême est objectivemment plus proche des premiers que des seconds - c’est effectivemment un motif de débat - mais de là à en déduire qu’il cède "à la mode"... Le coeur du procès n’est pas là, c’est de la caricature.

                                    Sur le fond je suis plutôt d’accord avec vous mais cet argument me semble plus nuir à votre raisonnement que le conforter.

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                                    • Répondu le 7 décembre 2007 à  10:33 :

                                      "Bulle d’air faiseur de mode" Hahahaha

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                                      • Répondu par E. Thebaud le 7 décembre 2007 à  11:14 :

                                        Ben oui :) d’une certaine manière, dans la mesure où les échanges entre les intervenants les plus motivés ont une influence sur les "spectateurs" de ce site, mais il y a effectivemment de quoi en rire.

                                        C’est pourtant ce que laissent entendre à demi-mots pas mal d’intervenants "de l’autre camp" puisque le jury d’Angoulême "suit la mode des bobos parisiens branchouilles qui n’y connaissent rien à la vraie BD" (pour amagalmer les propos et caricaturer un peu)

                                        Tout ça n’a aucun sens. On peut critiquer les pratiques du jury de sélection mais de cette manière c’est inconsistant.

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                                    • Répondu le 11 décembre 2007 à  08:46 :

                                      Je pense, en effet, que nous sommes d’accord sur l’essentiel. D’ailleurs, mon argument n’est pas que "suivre la mode" (une mode particulière) est critiquable, sinon que de ce fait, la sélection peut ne pas être représentative de la BD adulte dans son ensemble. Très cordialement.

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                                • Répondu par asacem le 7 décembre 2007 à  09:53 :

                                  La seule chose que je reprocherais à votre critique et à ses propositions - qui sont concrètes, c’est leur aspect a-historique.

                                  Car le palmarès du festival d’Angoulème a déjà connu des catégorisations, avec les résultats qu’on a connu. Car le palmarès d’Angoulème s’est déjà soumis au vote de la profession, avec les résultats qu’on a connu. Car le palmarès d’Angoulème s’est voulu à un moment reflet plus fidèle des titres qui, peu ou prou, faisait le succès qualitatif de la bande dessinée. Toutes ces solutions ont été tentées, avec des résultats tantôt mitigés, tantôt franchement décevants. L’originalité de cette sélection - on ne peut pas lui retirer son originalité par rapport aux précédentes - à le mérite de la tentative, de la divergence par rapport aux précédentes. Laissons -lui au moins la chance de faire ses preuves, en terme de médiatisation, en terme de visibilité de la création en bande dessinée, en terme de réception chez un lectorat. Si l’échec est avéré, nous pourrons débattre à nouveau. Car pour l’heure on ne peut jouer qu’aux médiums.

                                  Je vous rejoins sur l’absence remarquable de Mutafukaz, qui aurait mérité à plus d’un titre d’y figurer.

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                                  • Répondu par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 7 décembre 2007 à  10:39 :

                                    ... le palmarès du festival d’Angoulème a déjà connu des catégorisations, avec les résultats qu’on a connu. Car le palmarès d’Angoulème s’est déjà soumis au vote de la profession, avec les résultats qu’on a connu. Car le palmarès d’Angoulème s’est voulu à un moment reflet plus fidèle des titres qui, peu ou prou, faisait le succès qualitatif de la bande dessinée. Toutes ces solutions ont été tentées, avec des résultats tantôt mitigés, tantôt franchement décevants.

                                    Vous voulez rire ? Tout ça, c’était quand ? Il y a 25 ans voire plus pour certains. Un échec est du à des facteurs très variables (opérabilité, communication, etc.). Inutile de refaire l’histoire : voyons comment font les prix existants (du Goncourt à Cannes, en passant par San Diego). Chaque époque a sa solution.

                                    Si l’échec est avéré

                                    L’échec est avéré.

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                                    • Répondu par asacem le 7 décembre 2007 à  12:15 :

                                      voyons comment font les prix existants (du Goncourt à Cannes, en passant par San Diego). Chaque époque a sa solution.

                                      Revenons sur le Goncourt alors : il s’agit d’une sélection plus reserrée, sur un critère assez vague mais qui vise surtout le roman (l’écriture d’imagination en prose et en langue française) qui passe par un double écrémage. Ce qui n’empêche pas d’y voir figurer des titres issus de l’édition la plus indépendante (ainsi Sabine Wespierer pour la sélection 2007, même si diffusion SODIS). Et d’en voir le plus souvent écarté les succès de librairie les plus évidents (je citerais Marc Levy, jamais ne serait que pressenti dans la sélection, malgré l’engouement dont il est l’objet).

                                      Ne parlons même pas de Cannes, car en effet jamais aucun "blockbuster" revendiqué ne fait partie de la sélection officielle.

                                      Quant aux récompenses décernées au sein des divers comics conventions et à leur sélection... Pensez-vous honnêtement que l’état des éditions française et américaine soient seulement comparables ? Qu’on le veuille ou non, en France, la diffusion de toutes les BD en librairies spécialisées et généralistes fait encore cause commune. La différence n’existe qu’au niveau de la grande distribution et d’un réseau très limité de "librairies spécialisées dans l’indépendant" (une dizaine en France). Et même la chose n’est pas toujours évidente (ainsi pour les espaces culturels Leclerc). Ce n’est pas le cas aux Etats-Unis, où la diffusion de la small press rejoint plus rarement celle des comics mainstream...

                                      Alors quoi ? Reserrer la sélection ? Pourquoi pas... Ceindre la production de BD en deux catégories ou plus ? Ca me semblerait artificiel dans l’état actuel de la diffusion.

                                      En un sens, l’échec est avéré par la création du prix Fnac/SNCF, en effet. Puisqu’il signe la dichotomie entre choix du public et sélection angoumoisine... C’est dommage.

                                      Au final, dans l’état actuel du marché de la BD (entre le succès de Persepolis et ceux de Largo Winch et consorts) il y a probablement un compromis impossible à trouver pour l’heure. En espérant que tout ça se clarifiera, ne serait-ce que pour les amateurs de BD.

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                                      • Répondu par Bertrand le 7 décembre 2007 à  15:12 :

                                        Pourquoi comparer ce qui ne peut pas l’être ?
                                        Quel rapport y a-t-il entre Angoulème et Cannes ? Et pourquoi pas les 7 d’Or tant qu’on y est ?

                                        Déjà, il est ridicule d’essayer de dire qui est le meilleur entre XIII et Le Chat du Rabbin (par exemple). En fait, c’est le principe même des prix qui est ridicule.

                                        Quant au principe des "essentiels", il me paraît nettement meilleur que l’ancien système du "meilleur scénario", "meilleur dessin", "meilleur album pour les cadres de multinationales", etc...
                                        Par ce principe, le lecteur lambda peut se dire : "Oulala ! Il y a vraiment beaucoup trop de BD qui sortent ! Je peux ni tout lire, ni tout acheter. Heureusement qu’Angoulème me donne des pistes de lecture sur ce qu’il ne faut pas avoir manqué !"
                                        C’est ainsi que l’année dernière, j’ai lu NonNonBa, alors que je serais passé à côté sans le coup de projecteur.

                                        Quant à votre argument principal, M. Pasamonik, si je comprends bien, c’est "Il faudrait un album de chaque genre, SF, Fantasy, Polar, Historique, Humour, Aventure, ... Et ça serait bien si on pouvait avoir un maximum d’éditeurs différents."
                                        Seulement, dans ce cas, même si on avait le meilleur album de chaque catégorie (avec toute la subjectivité que cela comporte), est-ce qu’on aurait quand même des albums qui méritent un prix ?

                                        Je pense (naïvement peut-être) que la sélection regroupe les 50 meilleurs albums parus en 2007. Je ne les ai pas tous lus, loin de là, mais ceux que j’ai lu m’ont laissé un souvenir magnifique, contrairement à beaucoup de ce que j’ai lu par ailleurs.

                                        En tout état de cause, choisir un "meilleur album" parmi 3000 (ou plus, je n’ai pas les chiffres) nouveautés est vain et sera de toute façon sujet à controverse. Encore une polémique stérile en prévision !

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                                        • Répondu par Jeanjean le 19 décembre 2007 à  20:10 :

                                          Bonjour,
                                          Je suis un lecteur fidèle du site depuis des années et je tiens à donner mon avis. Je ne suis pas un grand spécialiste de la bd. Je passe toutes les semaines chez mon libraire spécialisé en bd (le seul dans mon département) et au fil des années, j’ai vu les sorties bd déferler sur les présentoirs. J’avoue qu’aujourd’hui, je reste perplexe devant la production actuelle et mes modestes achats (environ 200 euros par mois) me limitent dans mes achats. Les prix d’Angoulême ne veulent rien dire pour moi. C’est souvent un bandeau sur un album de bd. Traditionnellement, je regarde l’album en question et je le repose délicatement sur son présentoir. Je sais, je suis démodé mais j’aime une bd avec une vraie histoire et un dessin qui colle avec l’histoire. Malheureusement, ces albums là deviennent rare et il faut guetter leur sortie parmi la masse. De plus, la qualité n’est pas l’apanache des grands éditeurs mais mon libraire a du mal à commander chez des petits éditeurs... Son travail de conseiller n’est plus, il n’a plus le temps... que de faire le magasinier. Pour revenir au festival, je trouve que l’on a récompensé beaucoup d’auteurs qui ne le méritaient pas et pas assez des grands anciens, des fidèles, parmi les fidèles (si, si, voyez du côté de chez Dupuis, entre-autres) qui ont des séries qui ont dépassé les 20, 30 voire plus d’albums. Ceux-là font une bd de qualité mais considéré à tort comme trop commerciale...(comme si une bonne bd ne pouvait pas être populaire) Des nouveaux auteurs sont publiés. Certains ont beaucoup de talents, mais ils sont noyés dans la masse. J’ai noté que les mangas avaient fait, enfin, leur apparition à Angoulême. Certaines séries japonaises sont des petits joyaux. Mais, heu ! les personnes qui sélectionnent les bd, les lisent-il ?
                                          On ne peut pas récompenser tout le monde. Mais, je pense qu’Angoulême redorerait son blason en récompensant enfin de bons albums, les vieux de la vieille et en encourageant les nouveaux talents. Enfin, le public populaire, dont je suis, pourrait découvrir de nouvelles séries, de nouveaux auteurs plutôt d’être orienté vers des auteurs qui ne savent pas dessiner et dont les scénarios sont, heu ! Par charité, je ne dirais rien.
                                          Voilà, simplement l’avis d’un lecteur de bd.

                                          jeanjean

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  • Angoulême 2008 : La sélection en question.
    5 décembre 2007 15:21, par Poisson Radieux

    Le jury de présélection, composé d’un libraire, d’une journaliste et de gens proches de l’organisation du festival, ont fait ici un choix à la fois éclectique et cryptique, favorisant une fois de plus des auteurs à la notoriété réduite, répartis sur un grand nombre de très petits labels éditoriaux, les titres sélectionnés chez les grands éditeurs (par exemple le dernier album d’Adèle blanc-sec ou Les Cités obscures chez Casterman, Le Chat du rabbin T5 de Sfar ou La véritable histoire de Futuropolis de Cestac ou même le « XIII » de Giraud et Van Hamme chez Dargaud...) donnant l’impression d’avoir été mis plutôt là comme repoussoirs.

    Très curieuse remarque à mon sens. Si l’on peut à la rigueur vous suivre sur la question de la forme "graphic novel" privilégiée par rapport au "48CC", sur le terrain des éditeurs il en va différemment. Sur 59 titres, on dénombre 38, contre 21, publiés par de gros ou moyens éditeurs, en tout cas des structures qui n’auront aucun mal à suivre une "grosse" mise en place (Delcourt, Casterman, Futuropolis, Le Seuil, Actes Sud, Le Lombard...). Un peu gros, comme proportion, pour parler de "repoussoir". Je pense que cette remarque est plutôt motivée par une certaine tentation polémique, dont vous êtes coutumier d’ailleurs. Ai-je tort ?

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    • Répondu par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 5 décembre 2007 à  15:38 :

      Je pense que cette remarque est plutôt motivée par une certaine tentation polémique, dont vous êtes coutumier d’ailleurs. Ai-je tort ?

      S’il n’y avait pas de polémique, y aurait-il un débat ?

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  • Angoulême 2008 : La sélection en question.
    5 décembre 2007 15:59, par pol

    confusion, confusion...
    la sélection des albums et les prix d’angoulême continueront à poser problème tant que la médiatisation de la bande dessinée ne passera que par angoulême.
    les autres arts médiatisés au travers de leur "prix" ne confondent pas manifestations privées et récompenses de l’année. il est est peut-être temps que les auteurs remettent leurs récompenses... en toute indépendance...

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  • Angoulême 2008 : La sélection en question.
    5 décembre 2007 16:26, par Pepito

    Où voyez-vous tant de "romans graphiques" ? Les 8/10e de la sélection (si on enlève Chris Ware, Dominique Goblet...) sont bien des albums de bande dessinée dans la forme. Il faut s’entendre sur les mots, non ? Pour finir, la sélection me semble plutôt bonne, la qualité gagne du terrain, on doit s’en réjouir.

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    • Répondu par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 5 décembre 2007 à  16:47 :

      Où voyez-vous tant de "romans graphiques" ? Les 8/10e de la sélection (si on enlève Chris Ware, Dominique Goblet...) sont bien des albums de bande dessinée dans la forme.

      Ah, bon, les romans graphiques ne sont pas des bandes dessinées "dans la forme" ?

      Si je dois caractériser la BD franco-belge classique à 12/13 euros environ, j’en compte une douzaine su 58 nominés.

      Il faut s’entendre sur les mots, non ?

      Oui.

      Pour finir, la sélection me semble plutôt bonne, la qualité gagne du terrain, on doit s’en réjouir.

      Les avez-vous tous lus ?

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  • Angoulême 2008 : La sélection en question.
    5 décembre 2007 19:34, par Cambrousse

    Bonjour,

    Je suis curieux de savoir quelle serait alors la sélection de Didier Pasamonik.

    Merci.

    PS : C’est vrai que le Gotting est super.

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  • Angoulême 2008 : La sélection en question.
    5 décembre 2007 19:56, par mr pêchoton

    hahaha, quelle sélection ! mdr.

    ça reflète merveilleusement la bd bobo , des albums introuvables pour la majorité des lecteurs potentiels, une majorité de livres qui sont restés 3 jours dans les librairies à cause de la surproduction actuelle.
    et on présente cela comme indispensable...
    surtout par ceux qui suivent les publications et qui dénigrent souvent ce qui vend.
    je me demande ce que pense Vance de voir le tome dessiné par giraud pour sa série XIII, ça doit lui faire plaisir.

    angoulême ? un festival a évité, en décalage complet avec la réalité.
    on va me répondre comme d’habitude qu’il faut aussi parler de bandes dessinées plus difficiles d’accès, j’en conviens, mais pourquoi le faire lors d’un festival international... franchement, pourquoi la presse joue dans ce jeu ?
    j’attends avec impatience les premières publications de Martiens, elles seront à coup sûr "essentiels" d’angoulême ;-))

    bonne lecture aux vrais bédéphiles

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    • Répondu par Emmanuel Thébaud le 6 décembre 2007 à  12:24 :

      Cher ami, je serais curieux de connaître votre définition d’un "vrai bédéphile"...

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  • Angoulême 2008 : La sélection en question.
    6 décembre 2007 11:02, par Pierre DJ

    Je suis en partie d’accord avec monsieur Pasamonik, mais pas entièrement. La proportion entre 48cc et les autres formats est en effet surprenante, et devrait sans doute être matière à débat. Mais en même temps, le format 48cc mérite une remise en question, à laquelle s’emploient bien des éditeurs d’ailleurs. Pour autant, je ne suis pas loin de penser qu’il y a derrière cette proportion quelque chose qui ressemble plus à du snobisme qu’à une réflexion sur l’avenir des formats (et les formats d’avenir). Je trouve en effet la sélection de 48cc bien tristounette. Malgré tout le respect que j’ai pour Giraud et Tardi, le XIII et le Adèle ne me semblent guère indispensables. Donjon Parade est pour moi LE spin-off de trop dans l’univers du Donjon (que j’aime pourtant beaucoup). J’ai le sentiment qu’on n’a pas pris le même soin à choisir ces quelques 48cc que pour le reste de la sélection. Il y sont parce qu’il fallait quand même en mettre quelques uns, mais il y avait bien mieux que ça dans la production de cette année.

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  • Angoulême 2008 : La sélection en question.
    6 décembre 2007 12:22, par Emmanuel Thébaud

    Cher Didier,

    Si je saisis votre intention, vous souhaitez montrer que même sous ses faux-airs d’ouverture (présence de XIII, du Feul, etc.) cette sélection reste ce qu’elle a été ces dernières années, non seulement un brin disons "élitiste" (même s’il faudrait définir l’élite) et peu respectueuse de tout un pan de la bande dessinée plus populaire allant de l’album cartonné couleur "d’aventure" classique au manga de grande série, mais en plus disons "militante" par l’exclusion peut-être volontaire de quelques titres et auteurs très bons et l’inclusion d’autres très quelconques, pour de mauvaises raisons liées à des intérêts ou des polémiques du microcosme. Ce n’est pas faux...
    Immédiatement la "clientèle" habituelle d’ActuaBD se dresse sur ses ergots pour commenter vos commentaires, chacun avec sa sensibilité clairement identifiable (vous supposez la mienne).

    La question que je me pose est la suivante : qui est cette clientèle qui réagit et quelle est sa légitimité sur le sujet ? Car enfin, que les supporters du roman graphique et de l’édition alternative s’offusquent chacun pourra le comprendre, mais même ceux qui en profitent pour fustiger "cette BD intello bobo qui méconnait la vraie vie" qui sont-il ?
    Pour la plupart on peut le supposer de gros lecteurs de bande dessinée, en tout cas assez attentifs à ce petit monde pour se ruer sur la sélection d’Angoulême et avoir quelque chose à en dire. Leurs préférences vont clairement à une bande dessinée dite plus "populaire", elle est ou pas légitime, mais à mon sens ce n’est pas le débat ici.

    Dans le deux cas, ils ne sont pour la plupart nullement représentatifs de ce "peuple" des lecteurs occasionnels de bande dessinée (oserais-je les qualifier de "normaux") qui les achètent deux ou trois fois l’an, sinon chez Monoprix, au moins chez Leclerc ou dans les Fnac et qui vient chaque année faire le succès populaire du festival d’Angoulême. Aussi, même à titre d’échantillon, leur avis n’a guère force d’exemple.

    Je serais donc curieux, pour ma part, de connaître les souhaits de cette population concernant le festival et sa sélection. Souhaite-t-elle véritablement une sélection "plus populaire", au sein de laquelle elle retrouverait ses lectures de l’année (deux ou trois best-sellers aisément identifiables) ou a-t-elle un brin de curiosité (même amusée) pour une sélection plus "pointue" qui met en avant des choses qu’elle n’a peut-être pas du tout envie de lire mais qui lui font connaître l’existence d’une "autre bande dessinée" à côté de celle qu’elle connaît et qu’elle retrouve de toute façon en se rendant au festival(ce qui me semble effectivemment être aussi le double-jeu du festival de Cannes par exemple) ?

    J’avoue ne rien en savoir n’appartenant pas moi-même à cette catégorie de lecteur. J’ai ici la crainte que vous vous en fassiez d’une certaine manière le porte-parole mais sans savoir beaucoup plus que nous autres (étant vous même et encore plus que vos lecteurs, un spécialiste...).
    A moins que - plus qu’une opinion d’éditorialiste, donc discutable - il ne s’agisse d’un strict travail journalistique, mais alors est-il étayé par une enquête ou des sources équivalentes ?

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    • Répondu par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 6 décembre 2007 à  13:51 :

      Si je saisis votre intention, vous souhaitez montrer que même sous ses faux-airs d’ouverture (présence de XIII, du Feul, etc.) cette sélection reste ce qu’elle a été ces dernières années, non seulement un brin disons "élitiste" (même s’il faudrait définir l’élite) et peu respectueuse de tout un pan de la bande dessinée plus populaire allant de l’album cartonné couleur "d’aventure" classique au manga de grande série, mais en plus disons "militante" par l’exclusion peut-être volontaire de quelques titres et auteurs très bons et l’inclusion d’autres très quelconques, pour de mauvaises raisons liées à des intérêts ou des polémiques du microcosme.

      Je ne tiens pas à prêter ces intentions à un jury dont je connais la plupart des membres et qui a, je suppose, travaillé honnêtement. Là n’est pas la question. C’est un état d’esprit. J’ai la naïveté de penser qu’Angoulême est une vitrine où le quidam (parfois même étranger) vient regarder ce qui se passe dans notre petit monde. Je suis contrarié qu’on lui réduise son champ de vision.

      Immédiatement la "clientèle" habituelle d’ActuaBD se dresse sur ses ergots pour commenter vos commentaires, chacun avec sa sensibilité clairement identifiable (vous supposez la mienne).

      Je vous avoue ne pas savoir qui lit ActuaBD, même si j’ai ma petite idée.

      La question que je me pose est la suivante : qui est cette clientèle qui réagit et quelle est sa légitimité sur le sujet ? Car enfin, que les supporters du roman graphique et de l’édition alternative s’offusquent chacun pourra le comprendre, mais même ceux qui en profitent pour fustiger "cette BD intello bobo qui méconnait la vraie vie" qui sont-il ? Pour la plupart on peut le supposer de gros lecteurs de bande dessinée, en tout cas assez attentifs à ce petit monde pour se ruer sur la sélection d’Angoulême et avoir quelque chose à en dire. Leurs préférences vont clairement à une bande dessinée dite plus "populaire", elle est ou pas légitime, mais à mon sens ce n’est pas le débat ici.

      Nous avons environ 140.000 lecteurs uniques par mois. Je suppose que tous ne sont pas des spécialistes.

      Je serais donc curieux, pour ma part, de connaître les souhaits de cette population concernant le festival et sa sélection. Souhaite-t-elle véritablement une sélection "plus populaire", au sein de laquelle elle retrouverait ses lectures de l’année (deux ou trois best-sellers aisément identifiables) ou a-t-elle un brin de curiosité (même amusée) pour une sélection plus "pointue" qui met en avant des choses qu’elle n’a peut-être pas du tout envie de lire mais qui lui font connaître l’existence d’une "autre bande dessinée" à côté de celle qu’elle connaît et qu’elle retrouve de toute façon en se rendant au festival(ce qui me semble effectivemment être aussi le double-jeu du festival de Cannes par exemple) ?

      Je crois qu’elle est prête à la découverte. Mais je crois pour cela qu’il faut exercer une pédagogie dégagée de tout mépris. Je crois sincèrement que le même lecteur peut lire Les Blondes et les oeuvres de Jérôme Mulot ou de Guillaume Trouillard. Il sait que ce sont des choses très différentes.

      J’avoue ne rien en savoir n’appartenant pas moi-même à cette catégorie de lecteur. J’ai ici la crainte que vous vous en fassiez d’une certaine manière le porte-parole mais sans savoir beaucoup plus que nous autres (étant vous même et encore plus que vos lecteurs, un spécialiste...).

      A voir les mails de soutien que je reçois, signés parfois par de grands auteurs (qui ne veulent pas entrer publiquement dans ce débat, et je les comprends), mon article rencontre quelques adhésions.

      A moins que - plus qu’une opinion d’éditorialiste, donc discutable - il ne s’agisse d’un strict travail journalistique, mais alors est-il étayé par une enquête ou des sources équivalentes ?

      Toute opinion est discutable, y compris la mienne, surtout la mienne, sur ce site (quand le débat existe, j’entends. Que mes contempteurs ravalent leurs insultes). Si travail journalistique il y a, c’est celui d’éveiller les consciences. Quant à l’enquête, ce n’est pas à moi de la mener. Le FIBD a les moyens pour cela. Nous ne sommes là que pour soulever les questions.

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      • Répondu par Emmanuel Thébaud le 6 décembre 2007 à  14:23 :

        J’ignore comment effectuer des citations de votre réponse, donc je reprends rapidement quelques points :
        - Je ne pense pas pour ma part que la sélection reflète à elle seule le festival d’Angoulême. L’énorme machine marketing et commerciale déployée sur place par les grands éditeurs ne réduit pas moins la vision des choses que le relatif élitisme de la sélection. Tout ça s’équilibre. Ce n’est peut-être pas la solution idéale mais l’image globale du festival (en particulier pour le visiteur attentif) n’a rien de réductrice.
        - 140.000 lecteurs c’est formidable ! Sur ceux là combien pensent avoir suffisamment de choses à dire sur la bande dessinée en général pour participer à vos forums après ce type d’article ? Je suis peut-être effectivemment réducteur sur ce coup mais de votre côté vous interprêtez un peu vite les chiffres...:o)
        - Je comprends parfaitement le sentiment de nombreux auteurs qui ne trouvent pas la reconnaissance que mérite leur travail dans ce type de sélection. J’espère seulement que ce sentiment très légitime de leur part ne s’en trouve pas teinté de mépris pour le travail de ceux qui ont la chance de correspondre aux "critères", comme c’est hélas trop souvent le cas de part et d’autre ces derniers temps.
        - Je suis comme vous pour une approche éclectique et pédagogique. Malheureusement le principe même de l’attribution de prix, forcément comparatifs des oeuvres, appelle l’adoption de critères de sélection et donc un rétrécissement de la vision. La seule sortie possible est-elle comme aux Etats-Unis de multiplier les catégories et sous-catégorie ? Vous semblez le penser. Pour ma part je trouve que non seulement la situation outre-atlantique vire à la totale illisibilité et même un tantinet au ridicule, mais en plus cette approche catégorisante ne ferait sans doute pas moins d’insatisfaits (combien seront malheureux de voir celui-ci ou celui-là rangé à droite plutôt qu’à gauche ?)
        Nous n’avons pas fini de polémiquer !!!

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        • Répondu par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 6 décembre 2007 à  14:45 :

          J’ignore comment effectuer des citations de votre réponse,

          Vous écrivez au début le mot quote entre <> puis quand votre citation est finie, vous écrivez /quote entre <>.

          - 140.000 lecteurs c’est formidable ! Sur ceux là combien pensent avoir suffisamment de choses à dire sur la bande dessinée en général pour participer à vos forums après ce type d’article ? Je suis peut-être effectivemment réducteur sur ce coup mais de votre côté vous interprêtez un peu vite les chiffres... :o)

          Vous croyez que ce sont TOUS des spécialistes ?

          J’espère seulement que ce sentiment très légitime de leur part ne s’en trouve pas teinté de mépris pour le travail de ceux qui ont la chance de correspondre aux "critères", comme c’est hélas trop souvent le cas de part et d’autre ces derniers temps.

          Cette reconnaissance n’est pas réciproque, mais je crois que le mépris, si j’en juge les propos de M. Menu par exemple, est d’un seul côté. Cosey adore les auteurs de l’Association. Combien d’entre eux respectent Cosey ? Quand j’expliquais à Xavier Guibert du site "Du 9" qu’A la recherche de Peter Pan de Cosey a été une première étape pour tenter de briser les codes de la BD franco-belge, il a pris cela pour un plaidoyer pro-domo. C’est pourtant un fait historique.

          La seule sortie possible est-elle comme aux Etats-Unis de multiplier les catégories et sous-catégorie ?

          Je crois que c’est la seule solution. Je ne vous rejoins pas sur le caractère illisible de ce palmarès.

          cette approche catégorisante ne ferait sans doute pas moins d’insatisfaits (combien seront malheureux de voir celui-ci ou celui-là rangé à droite plutôt qu’à gauche ?) Nous n’avons pas fini de polémiquer !!!

          La question n’est pas ici de satisfaire mais de promouvoir. Il serait hypocrite de ne pas remarquer que tout "le sens" du partenariat de la FNac et de la Sncf consiste à promouvoir cette sélection. Le fait est qu’elle n’est pas adaptée à la force de frappe de ces deux partenaires.

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          • Répondu le 6 décembre 2007 à  17:19 :

            Vous croyez que ce sont TOUS des spécialistes ?

            Evidemment il faudrait nous entendre sur le terme "spécialiste". Au pied de la lettre, on peut vous reconnaître ce titre, mais certainement pas à moi dont la bande dessinée n’est pas le mêtier, ni d’une façon, ni d’une autre, ni à bien d’autres personnes dont la prose est exposée en pied de vos articles.
            Ceci étant, il me semble que pour avoir ne serait-ce que l’envie de débattre avec vous sur ce type de sujet il faut avoir un bagage qui excède déjà de beaucoup la connaissance de la bande dessinée qu’a un quidam achetant 5 albums par an en grande surface (et la tonalité des différentes interventions que vous publiez me le confirme).
            Je maintiens donc que les avis que vous recueillez par cette voie sont pour l’essentiel des avis de gens peu représentatifs de ce lecteur de bande dessinée occasionnel auquel vous estimez que n’est pas adaptée la sélection d’Angoulême.
            Ce n’est sans doute pas vrai de la totalité des internautes qui circulent sur ce site, je vous le concède bien volontier étant donnés vos statistiques de fréquentation et la qualité intrinsèque du travail de votre équipe.

            Sachez par ailleurs que je suis grand amateur du travail de Bernard Cosey qui me semble effectivemment un excellent exemple d’auteur capable de proposer dans une veine et un format aujourd’hui perçus comme "non alternatifs" des oeuvres très personnelles et de très grande qualité. Il a d’ailleurs déjà été crédité de ce fameux prix du meilleur album pour Kate non ? Vous allez me répondre que c’était une autre époque...

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      • Répondu par herbv le 7 décembre 2007 à  10:24 :

        "environ 140.000 lecteurs uniques"

        Hum, hum... Didier, c’est "visites par IP uniques" que tu voulais dire, non ? :)

        Etant donné que nombre de visiteurs ont des IP dynamiques et que le site ne semble pas utiliser de cookie pour identifier les visiteurs, j’aimerai un peu plus de précision sur ce terme. Si on en croit certaines études marketing sur le comportement des internautes, ils peuvent avoir pour habitude de venir 2 à 3 fois par semaine (en moyenne) donc, si on divise ce nombre par 2,5 (entre 2 et 3, donc) puis par 4,5 (le nombre de semaines dans un mois), on arrive à 12 500 lecteurs uniques, ce qui est déjà très bien. Mais comme certains doivent aller sur le site à partir de Free (les dégroupés ont une IP fixe) ou de leur lieu de travail (où l’IP fixe est fréquente), et qu’Orange Pro ne réaffecte une IP qu’à chaque nouvelle connexion, etc. ça complique tout pour les calculs :)

        A part ça, je vous laisse à votre débat. Pour ma part, je la trouve très bien, cette sélection, d’autant plus que je n’ai lu qu’une grosse quinzaine de titres sur les 3 sélections proposées (il ne faut pas oublier la sélection jeunesse, hein !), et que j’estime que c’est bon signe que je ne m’y retrouve pas plus, preuve de diversité de la part du comité de sélection. Allez courage, Didier, continue à défendre ton billet d’humeur :)

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    • Répondu par coco chan le 6 décembre 2007 à  18:49 :

      Bonjour à tous ! je suis artiste peintre et belge(flammand !) (j’en vie) et je suis aussi amateur de BD. Tout ce qui est dit m’amuse beaucoup : on voudrait nous faire croire que la bd "intello" c’est le top du top ! quelle blague ! jamais je n’ai lu autant de caricatures en termes d’espace, de mise en page, de rythme que dans ce genre de Bd "intello". La selection d’Angouleme propose des Bd contestable sur le plan créatif alors que c’est sur ce plan la que ces Bd veulent gagner !!

      IL est temps non pas de dire stereotypement, la "bd de bobo c ’est de la merde !"mais bien de dire en quoi sur un plan artistique on trouve qu’elle ont un gout tres moyen. Juste un exemple : la couleur de Joan Sfar qui fait merveille dans les articles de Télerama...n est elle pas au fond grossiere et tres superficielle ? Son utilisation de l’aquarelle est elle poetique ou systematique et superficielle ? Son trait"trouble" est il si physique que ça, ou bien est ce plutot là la manifestation d’une demarche cerebrale et intellectuelle ?...
      Je trouve dommage qu’Angouleme ne reconnaisse pas ces bd discretes qui, sous des airs de standarts cachent de vrais defis artistique : Brüssli le conquerant ?

      Répondre à ce message

      • Répondu le 7 décembre 2007 à  09:48 :

        Monsieur,

        Vous avez certainement raison à la marge mais, même si ce n’est sans doute pas le lieu de ce débat, il me semble que vous commettez une erreur courante dans votre raisonnement.

        En aucun - me semble-t-il - la valeur artisique d’une bande dessinée ne peut se résumer à sa qualité graphique ou plastique. En substance, il y a fréquemment beaucoup plus de qualité artistique dans des bande dessinées réalisées par des graphistes aux moyens limités, que dans d’autres pourtant confiées à des dessinateurs virtuoses mais dont la qualité narrative ou même simplement scénaristique est souvent stéréotypée et quelquefois affligeante. Ceci aussi bien dans la bande dessinée classique que dans la bande dessinée alternative.

        Loin de moi l’idée de nier l’importance du dessin (au sens classique du terme) dans la bande dessinée. Ce serait stupide. Mais analyser le genre avec le même prisme que la peinture - sans être inintéressant - serait fondamentalement incomplet et aussi inadapté que rejeter le cinéma d’animation au motif que chaque dessin pris individuellement n’a pas sa place aux cimaises des musées.

        Ce mauvais procès peut en particulier difficilement être fait aux auteurs de la "nouvelle BD" qui affichaient clairement - au moins au départ - une ambition beaucoup plus narrative - voire romanesque - que graphique.

        On peut estimer qu’ils ont tort et en débattre. On peut aussi ne rechercher dans la bande dessinée que sa qualité graphique, ce qui me semble dommage, mais faire une procès en "mauvais peintre" ou "mauvais graphiste" à un auteur de bande dessinée quel qu’il soit ne me semble pas opportun si c’est le seul argument apporté au dossier de l’accusation.

        Non pas qu’il soit forcément invalide mais il ne peut pas à lui seul supporter le jugement de valeur d’une oeuvre en bande dessinée.

        En l’espèce, les louanges - à mon sens justifiées mais sans doute parfois excessives - faites à Joann Sfar ne tiennent pas seulement - loin de là - à la qualité éventuelle de son dessin.

        Répondre à ce message

        • Répondu par coco chan le 7 décembre 2007 à  15:24 :

          je comprends votre point de vu. Je n’ai pas eté assez précis ! pour moi le type même de graphisme envisagé vas automatiquement donner une orientation au processus narratif. La nouvelle BD (certaines sont excellentes je ne le conteste pas) dans son elan théorique se veut surtout narrative et de fait justifie un desengagement visuel, mais pour moi ça n’est pas possible !! Et il y a tellement de superbes histoires qui meritent d’être racontées et qui necessiteraient l’utilisation d’un dessin profond et pesé !
          Je suis d’accord avec vous quand vous precisez la necessité d’une Bd narrative qui raconte, neanmoins je ne peux me contenter d’un seul axe narratif qui serait deconnecté d un espace visuel.Il y a tellement d’ambiance,de poésie silencieuse qui echappe a la nouvelle Bd...
          Pour conclure je dirais juste , de bonnes histoires à lire oui ! en nouvelle BD ? pourquoi pas,mais par tout les diables..que cesse cette domination tellement desagreable et si pretentieuse !! (et la selection d’Angouleme en est un exemple...)

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  • Angoulême 2008 : et la jeunesse alors ?
    8 décembre 2007 08:20, par Stephane Oiry

    Cher Didier,
    Vous passez sous silence la sélection jeunesse, pourtant de très haute tenue.
    ici :
    http://www.bdangouleme.com/24-selection-2008-selection-jeunesse

    Voir en ligne : sélection jeunesse

    Répondre à ce message

    • Répondu par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 8 décembre 2007 à  10:33 :

      Vous avez tout à fait raison, Stéphane. Toutes mes réserves disparaissent quand je vois la sélection jeunesse qui reflète bien, quant à elle, la diversité de la production, des best-sellers comme Kid Paddle voisinant harmonieusement avec des nouvelles séries de qualité comme Anna & Froga.

      Mais je vous ferais remarquer qu’ils n’apparaissent pas dans la "Sélection officielle" (voir le fascicule donné aux journalistes à la conférence de presse), même pas dans une section à part.

      En fait, les prix sponsorisés, Prix du Public (Fnac et Sncf) et Prix jeunesse (Caisse d’épargne), c’est une vraie bizarrerie n’est-ce pas ?, ne figurent pas dans la sélection "officielle" des 58 albums. Ils sont à part.

      Heureusement que les sponsors sont là !

      Répondre à ce message

      • Répondu par Stéphane Oiry le 8 décembre 2007 à  18:01 :

        Je ne sais pas si cette sélection dite « jeunesse » est plus harmonieuse, elle est plus à votre goût, très certainement ! Elle est pourtant établie par le même comité de sélection.
        Faut-il conclure, mon cher Didier, que vous êtes resté un grand enfant (grognon) ?
         ;-)

        Réjouissons-nous plutôt de la valorisation de cette sélection jeunesse. Conséquence : les frontières avec la sélection adulte sont poreuses. « Wizz et Buzz », l’an dernier chez les « grands », sont chez les « petits » cette année, Julien Neel, enfant et adulte à la fois, Bruno Heitz chez les adultes etc.

        Quant à la polémique : l’album cartonné couleur est un format historiquement connoté jeunesse, donc fort naturellement mieux représenté au sein de cette sélection dite « jeunesse ». La sélection « adulte » témoigne de l’aspiration contemporaine à vouloir s’en émanciper, non ?

        Répondre à ce message

  • Angoulême 2008 : La sélection en question.
    8 décembre 2007 21:03, par François Charrier

    Une question me vient à l’esprit apres avoir parcouru la liste des "nominés 2008" :
    Quels sont les chiffres de vente des "nominés 2007" et des "primés 2007" ? Imaginons un seul instant qu’il n’y ait que ces albums en librairie, combien y aurait il de librairies BD ?
    Il y a surement parmi eux des scenario (scenarii) interessants. Mais si j’ouvre l’un de ces albums et que je tombe comme c’est malheureusement le cas pour la plupart sur des vilains dessins je le referme je ne l’achete pas .Je prefere lire le meme scenario sous forme de roman dont je m’invente les images.
    Ma deuxieme question qui fache est : Les membres de ce comité de sélection acheteraient ils ces albums ?
    En revanche le systeme d’attribution du Grand Prix qui fait appel à un jury d’anciens grands prix me parait interessant. Ces gens la qui baignent dans la BD ont obligatoirement des criteres de selection recevables argumentés et defendables.
    Un systeme identique de selection des "titres de l’année" me paraitrait bien plus susceptible de mettre le doigt sur de la vraie création et de la vraie nouveauté. L’elite de la profession me semble plus à meme d’entrainer le public que l’élite autoproclamée des copains et des coquins.

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    • Répondu par trilili le 20 décembre 2007 à  19:39 :

      Pour ma part,il y a belle lurette(Salut Marcel)que je ne vais plus à Angoulème.D’ailleurs à bien y réfléchir depuis que le dit Marcel a eu le grand prix. Ce qui remonte à quelques années.Cette messe orchestrée par quelques incompétents qui ne connaissent absolument rien de la vraie BD me dégoute au plus haut point.Vouloir imposer des gens qui n’ont qu’une approximation très relative de ce que plébiscitent les vrais connaisseurs,me révolte.
      Je ne conteste pas à certains auteurs le droit d’avoir des choses à dire et qui peuvent être très intéressantes ;mais alors, soit on travaille avec un dessinateur digne de se nom,soit on écrit un livre.
      Le fait de voir publiées des pages aussi nullissimes fait croire à certains ,de plus en plus nombreux,qu’ils peuvent avoir un certain talent et de ce fait,proposer un travail qui n’en doutez pas messieurs les décideurs se retrouvera au pilon.
      Il est désolant de voir que cette BD est de plus en plus envahissante,même dans des journaux comme Spirou(toutes proportions gardées bien sur.)Il est désolant de voir que des auteurs confirmés se hasardent dans cette voie,je pense à Dupuy/Berbérian,Larcenet par exemple mais il y en a beaucoup d’autres.Messieurs sachez que tout le monde n’est pas Reiser et qu’il ne suffit pas de tenir un crayon dans sa main pour être crédible.
      Ces mêmes "décideurs" qui sélectionnent le dernier Tardi ;Il faut bien quelques classiques pour montrer qu’on n’est pas sectaire. Manque de pot,mais l’ont-ils lu ? le dernier "Adèle"est illisible et à coup sur le plus nul de la série(qui selon l’auteur va s’arrêter).Laissons donc ces masturbateurs cérébraux à leurs saines occupations et grand bien leur fasse !

      Répondre à ce message

  • Je voudrais simplement faire passer une petite réaction épidermique à cette idée qu’il y aurait, en masse, une bd "bobo" qui se caractériserait par l’indigence du scénario, la nullité du graphisme et la masturbation intellectuelle des auteurs. Personnellement j’avoue que je suis moi aussi souvent déçu par beaucoup de productions modernes mais honnêtement la bd classique d’aventure m’ennuie tout autant. J’attends avec impatience que la bd connaisse une véritable révolution et que cette impression qu’il y a, d’un coté des aventures vite oubliées concoctées par des professionnels mais des esprits étriqués, et de l’autre du quotidien mal raconté par des auteurs sans discipline ni ambition, disparaissent derrière des auteurs. Je ne suis pas un spécialiste et je suis certainement injuste mais franchement, combien se complaise à accepter que la bande dessinée soit la sœur pauvre du graphisme et de la littérature ? Vivement que la critique s’interroge sur le style en le séparant d’un avis sur le fait que l’auteur a raconté une épopée ou l’évènement le plus banal de sa journée. Histoire que certains albums de Sfar, par exemple, soit aussi admirer que d’autres soit critiqués pour leur praxis répétitive qui veut se faire passer pour de l’art. Que Segar ou les récits de Eisner soit aussi bien disséqués, qu’on reconnaisse en même temps que leur œuvres restent cloisonnées dans un artisanat populaire. Personnellement j’ai autant de fascination à comprendre le savoir-faire qui nous permet de tenir "naturellement" une petite cuillère qu’à saisir la logique d’une mythologie. Et mes rêves pour la bd sont cloisonnés là. Quelqu’un peut me raconter comment il mange ses petit pois et toutes les opérations physiologiques que ça implique et aussi tout son vécu symbolique à ce moment là... Si c’est fait avec talent et profondeur, ça me passionne.
    Ni bobo, ni petit bourgeois et pour ma part je fais un taf d’ouvrier pour manger.

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