Angoulême entre cette année dans une nouvelle ère. D’abord parce que cette édition est pour le Festival la véritable première année de « l’après-Thévenet ». L’éviction de l’ancien directeur général a été l’occasion d’une profonde réforme de structure, l’association du FIBD ayant confié à un prestataire externe, M. Franck Bondoux, pour une durée de dix ans, la gestion du Festival. Le délégué général a reconduit comme directeur artistique Benoit Mouchart, maître d’œuvre de la programmation de l’événement. Cette délégation sur un terme relativement long pose questions mais constitue pour le moins un gage de pérennité pour la politique conduite par le Festival.
Autre réforme, auprès des institutions celle-là, la création d’un EPCC qui regroupe à la fois le CNBDI, le Musée de la BD et la Maison des auteurs. Le Festival a refusé de rejoindre cette entité. Sur la Charente, une passerelle est en train de se construire qui fera le lien entre le futur Musée de la BD qui s’installera dans les chaix de Magelis et le Centre National de la Bande Dessinée et de l’image. Cet établissement prend provisoirement le nom de Cité de la Bande Dessinée et de l’Image. Il est présidé par Michel Boutant et dirigé par M. Gilles Ciment. Cette nouvelle entité et cette nouvelle direction laisse augurer un renouveau des pratiques et des objectifs de ces institutions.
Troisième changement en vue sur les bords de la Charente. La mairie. Face à l’actuel maire centriste de la ville, Philippe Mottet , le socialiste Philippe Lavaud serait, dit-on, en mesure de lui ravir le fauteuil de premier magistrat de la ville à l’occasion des municipales du mois de mars. L’un et l’autre s’activent auprès des électeurs. Ils sont manifestement en campagne. Il ne se passe pas une semaine sans que les ministres du gouvernement ne viennent soutenir le candidat en place. Ce matin, c’est la ministre de la Culture, Madame Christine Albanel qui venait accompagner Philippe Mottet à l’ouverture officielle de la Cité de la Bande Dessinée et de l’Image.
Elle a pu visiter les trois expositions présentes au CNBDI, celle du président José Munoz sur la bande dessinée argentine, celle sur l’Italien Luciano Bottaro et celle sur le lauréat 2007 de l’École Supérieure de l’Image, Ben Katchor. Un Argentin, un Italien, un Américain, avec une diversité de styles et une qualité artistique de très haut niveau. Qui, après ça, viendrait contester la portée internationale de l’événement angoumoisin ?
Le passage de la Ministre n’est pas passé inaperçu pour tout le monde : devant la Mairie, une manifestation organisée par les syndicats défilaient devant l’exposition en hommage aux Schtroumpfs qui célèbrent leur cinquantième anniversaire cette année. D’un côté, le monde enchanté de Peyo, de l’autre, une manifestation désenchantée de la vie quotidienne.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême
Jusqu’au 27 janvier 2008.