Que se passe-t-il à Angoulême ? Alors que Baru triomphe dans une magnifique exposition (DLDDLT pour « Debout les damnés de la terre ») où son travail est montré sans la vénération un peu morbide pour « la planche » mais au contraire dans un joyeux foutoir « rock ‘n roll » avec, devant le bâtiment… Castro, une statue de Lénine mise à terre… Que des pochettes de rock s’égrènent sur les murs, entre baby foot et flipper, comme autant de madeleines de Proust musicales et graphiques dédiées, selon Baru, « à toutes les buses qui n’auraient pas encore remarqué que bande dessinée était l’autre nom du rock ‘n roll », qu’en bref, l’ambiance est à la fête, dans les coulisses, les couteaux sont tirés !
En cause, la vive rivalité entre le FIBD et la Cité, « forcés de s’entendre » selon le maire d’Angoulême. En réalité, l’entente n’est pas là. Un protocole d’accord devait être signé avant le festival, selon le préfet, nous rapporte La Charente libre. Il ne l’a pas été. Interrogé par le quotidien régional, Franck Bondoux répond : « On y travaille. »
Oukase
Peut-être, mais on est en droit de s’interroger de quelle manière.
Non seulement, la Cité, qui héberge plusieurs évènements importants du Festival, a vu ses manifestations, des expositions quelquefois ambitieuses, exclues du programme officiel (elles figuraient dans le dossier de presse dans la partie allouée aux sponsors et les responsables de la Cité ont été écartés de la scène lors d’une représentation de presse où étaient pourtant présents tous les partenaires financiers ; Fnac, SNCF, Caisse d’Epargne…), mais elle vient d’essuyer aujourd’hui une humiliation supplémentaire : 9e Art+ , la société qui gère le Festival a demandé à la Cité de censurer son site internet : « À la demande expresse de la société organisatrice du Festival international de la bande dessinée pouvait-on lire en ligne hier matin à 10 heures, la Cité a été contrainte de retirer de sa lettre toute mention relative aux événements et expositions organisés dans ses locaux par le festival. La Cité exprime ses regrets à son public, privé de ces informations. »
Cette attitude est incompréhensible pour les festivaliers qui sont pris en otage par les dirigeants du Festival. Pourquoi la Lettre de la Cité, un house organ, certes, mais un média comme un autre, ne pourrait-il pas mentionner un environnement qui accompagne ses propres évènements. Quel est cet oukase ?
Nous ne sommes plus dans le registre des « malentendus » dont parlait très diplomatiquement le directeur de la Cité de la BD, Gilles Ciment, début janvier, mais bien dans une guerre qui ne veut pas dire son nom.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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Pour vous mettre dans l’ambiance du Festival, relisez les articles du dossier Angoulême 2011
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