C’est bien évidemment Art Spiegelman qui est l’hôte d’honneur de cette édition dont il assure la présidence. Le Festival lui consacre une exposition rétrospective de son travail avec près de 200 documents originaux, que ce soit ses travaux pour Raw, la revue d’avant-garde qu’il a créée avec son épouse Françoise Mouly, pour le New Yorker et bien évidemment Maus, ce chef d’œuvre mémoriel qui lui a valu le Prix Pulitzer.
Autre exposition patrimoniale : une rétrospective de Fred dont l’œuvre, notamment le magnifique Philémon, fait l’objet d’une très belle réhabilitation par Dargaud. Ce tendre poète, co-fondateur de Hara Kiri, a laissé une trace singulière dans le monde de la bande dessinée française, comme en témoigne son interview publiée dans ces pages.
Le Festival a initié ces dernières années un dialogue entre la bande dessinée et l’art contemporain. Il reprend ici avec une exposition Hervé di Rosa qui fera le lien entre ces deux branches des Beaux-arts.
Le Festival continue d’explorer la bande dessinée chinoise. Après la Chine continentale et Hong Kong, c’est au tour de Taïwan de faire figurer sa création dans le cadre du festival. Nous reviendrons sur celle-ci dans un dossier particulier.
La Bande dessinée espagnole contemporaine que les Français connaissent bien puisqu’elle compte dans ses rangs Miguelanxo Prado, Juanjo Guarnido, Carlos Gimenez, Max, Jordi Bernet, Mariscal ou Ana Miralles, a également droit à un éclairage particulier, de même que la BD suédoise qui, à travers une évocation de l’écrivain Strindberg dont c’est le centenaire cette année, montrera les travaux d’auteurs comme Joanna Hellgren, Joakim Pirinen ou Joanna Rubin Dranger.
Déjà, l’exposition au Mémorial de la Shoah, Mus, Mouse, Maus en hommage à Art Spiegelman (visible à Paris jusque fin décembre), nous avions pu toucher du doigt l’ampleur de sa vitalité.
Nous ne sommes pas peu fiers de voir que Philippe Coudray et son Ours Barnabé seront les invités jeunesse de cette édition. Nous le défendons en effet depuis très longtemps.
Le dessinateur Vincent Sardon fait l’objet d’une exposition particulière tandis qu’un cinquantaine d’auteurs de l’Union européenne viendront présenter leurs travaux.
Un nouveau prix se profile à l’horizon : Le « Fauve Polar » dont la sélection sera présentée sur le stand de la SNCF
Le Festival revient avec ses traditionnelles « Rencontres internationales » avec comme invités Chris Ware, Françoise Mouly, Charles Burns, Javier Mariscal, Antonio Altarriba, Joanna Hellgren, Joost Swarte… et ses fameux concerts avec cette année comme référent le musicien Jean-Claude Vannier qui créera un spectacle inédit illustré par Aude Picault.
Le manga est encore présent avec l’espace MangAsie, où nous trouverons des tables rondes, des dédicaces, des animations, projections audiovisuelles et expos autour du thème du rire.
Nous reviendrons plus en détail sur ces éléments dès que nous en saurons davantage.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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Festival International de la BD d’Angoulême, du 26 au 29 janvier 2012
En médaillon : Dessin de Lewis Trondheim
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