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Angoulême 2013 : Le "scandale" du Grand Prix accordé à Willem

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 5 février 2013                      Lien  
Willem, Grand Prix 2013 ! Est-ce une surprise? Non, à double titre. D'abord parce que son nom circulait depuis quelques années entre certains membres de l'Académie, pas forcément dans le groupe de tête ; ensuite, parce que son élection est plus que probablement une réaction de l'Académie au cafouillage sans nom de la tentative de réforme du Grand Prix d'Angoulême.
Angoulême 2013 : Le "scandale" du Grand Prix accordé à Willem
Fred Fallo, un album publié par Magic Strip en 1985.

Je connais Willem, le Grand Prix d’Angoulême 2013, depuis plus de trente ans. C’est un dessinateur admirable et un esprit vif. Je l’ai toujours aimé au point que j’ai eu la chance d’avoir publié un ouvrage qui fait partie de ses œuvres complètes, Serre-moi fort, Fred Fallo ! (Magic Strip, 1985). À ce propos, je me dois de vous livrer cette anecdote : Avec ce livre, Willem et moi avons été censurés... par un imprimeur !

Il s’agissait de Proost à Turnhout, grand fournisseur de bandes dessinées à la plupart des éditeurs sur la place. Le bon de commande est signé, les films sont livrés, le compte à rebours commence... Une semaine plus tard, je reçois un coup de fil de l’imprimeur : "- Nous ne pouvons pas imprimer votre ouvrage" me dit-il. Je m’étonne : c’est une simple impression en noir et blanc.

L’imprimeur m’explique que son monteur, qui est un grand catholique, refuse de monter les films sur les formes d’impression. Je lui suggère d’en mettre un autre sur le job. Il me dit que, malheureusement, il est délégué syndical et que, tombé sur une page de l’album où un flic se retrouve "avec un saucisson dans le derrière", il refuse absolument de travailler sur cet album qui outrageait les bonnes mœurs. L’imprimeur a du me faire un chèque pour que j’aille me faire imprimer ailleurs...

Ceci pour dire qu’à mon sens, ce compagnon de route de Joost Swarte, d’Ever Meulen, du groupe hollandais Tante Lenny presenteert... est totalement légitime pour rejoindre l’Académie des Grands Prix. Après tout, avant lui, bien d’autres étaient peu connus du grand public : Marijac, Lob, Blutch ou même Crumb, à l’époque très peu publié en France. Ils n’étaient pas illégitimes pour autant.

Reste que cette élection suscite des réactions tranchées. Le dessinateur de Charlie Hebdo, anticlérical, pornographique et scatologique parfois, suscite des manchettes qui n’ont jamais été aussi cinglantes. Le Soir de Bruxelles titrait hier : "Willem, le Grand Prix « caca quéquette » de la BD" !

Willem (ici au Festival de Blois en 2008) succède à JC Denis
Photo ; D. Pasamonik (L’Agence BD)

La plus prestigieuse académie de la bande dessinée

Rappelons que Le Grand Prix est distinct du Festival : C’est le Grand Prix de la Ville d’Angoulême, une académie qui regroupe tous les anciens lauréats, pour autant qu’ils soient encore en vie. En font partie : Fred, Mézières, Tardi, Bilal, Druillet, Pétillon, Cabanes, Gotlib, Margerin, Mandryka, Vuillemin, Juillard, Goossens, Boucq, Crumb, Cestac, Veyron, Schuiten, Loisel, Zep, Wolinski, Trondheim, Muñoz, Dupuy & Berberian, Blutch, Baru, Spiegelman, Denis.

Dans le groupe, il y a ceux qui ne viennent plus pour raison de santé (ex : Fred), d’autres parce qu’ils n’ont jamais envisagé d’y siéger (ex : Crumb), d’autres parce qu’ils se sont plantés dans leur agenda (ex : Boucq). Mais ils ont le droit de donner leur procuration. Ainsi, pendant des années, Will Eisner a donné sa procuration à Mézières.

Franky Balloney des Requins Marteaux et Willem, deux générations d’auteurs. Dans l’Académie, la bataille des anciens contre les modernes fait rage.
Photo ; D. Pasamonik (L’Agence BD)

Les Anciens contre les Modernes.

Or, qu’est-ce qu’une Académie ? Un conservatoire des savoirs, un club de membres élus par leurs pairs dont l’objectif est d’inscrire leur discipline dans une tradition qu’ils perpétuent soit en accueillant parmi eux, Primus inter Pares, un auteur qu’ils considèrent comme un égal, soit en édictant un certain nombre de normes et de règles, ce que l’Académie des Grands Prix n’a encore jamais établi jusqu’ici.

Dans son acception populaire, à l’exemple de l’Académie française où sont élus des prélats et des hommes politiques, l’image de l’académicien est celle d’un "vieux con", d’où l’appréhension d’un Trondheim lorsqu’il a été élu : cet accessit sonnant comme un fin de carrière. Est-ce la raison pour laquelle il a été le plus actif ces jours-ci pour faire bouger les lignes ?

Toujours est-il, qu’en agitprops efficaces, Trondheim et quelques autres Jeunes-Turcs, ont suffisamment impressionné Benoit Mouchart pour qu’il ait eu envie de changer la donne. Déjà, ces dernières années, le collège s’était renouvelé : Zep, Trondheim, Blutch, Dupuy & Berberian, voire même Spiegelman, offrant un accueil plus favorable aux nouvelles tendances de l’édition (Romans Graphiques, Mangas...). C’est le résultat d’un véritable combat entre les anciens et les modernes.

Les rivalités ont toujours existé : on se souvient de Morris claquant la porte de l’Académie à l’élection de Vuillemin. On connaît aussi la lutte serrée que livrent depuis des années les "auteurs complets" contre les scénaristes, les batailles rangées qui ont abouti à l’élection de certains membres dont les autres ne voulaient pas... "- C’est la génération Charlie hebdo contre celle de L’Association !" entend-on. Mais ces âpres luttes demandaient-elles une réforme ?

Photo de la délibération envoyée par Twitto par Trondheim. On reconnaît à gauche : Berberian, Mézières, Wolinski, Schuiten, Vuillemin Zep, Juillard. A droite : Munoz, Veyron, Denis, Margerin, Goossens, Baru. Dans le fond, à la place de Benoit Mouchart invalidé par sa nomination prochaine chez Casterman, Franck Bondoux et Marie-Noëlle bas. L’ambiance est "festive et joyeuse."
Photo : Trondheim

Une réforme, quelle réforme ?

On entend souvent cet argument, parfois même dans l’enceinte même des Grands Prix : "les "vieux" Grands Prix ne sont pas à la page, ne lisent plus de BD". Cet argument est, en fait, irrecevable. D’abord, la preuve en a été donnée, la liste des candidats est très courte. Rien n’empêche les plus jeunes des Grands Prix de se montrer proactifs, de faire envoyer par les éditeurs les ouvrages de la Short List six mois auparavant, histoire que le vieux ponte se mette à jour.

En réalité, c’est moins le manque de connaissance qui est stigmatisé par la jeune garde que le conservatisme des anciens, d’ailleurs traités de "réacs" par les plus grossiers d’entre eux. Mais, putain !, le propre d’une académie, c’est de produire un académisme, autant demander au pape de rapper comme 50 Cent !

On parle de consanguinité, de cooptation... Et alors ! Une académie a un rôle de conservatoire, rassemble et célèbre les classiques d’aujourd’hui, et beaucoup de gens aimeraient qu’un hommage soit rendu aux gens qui les ont fait vibrer leur vie durant. Fred, Brétécher, Gotlib, Pétillon, Wolinski, Muñoz... ont marqué notre existence et la reconnaissance de leur importance a une fonction régressive sans laquelle aucune connaissance n’est possible.

Willem au Festival d’Aix en Provence en mai 2012
Photo ; D. Pasamonik (L’Agence BD)

Une communication ratée

Le pire du pire dans cette histoire est la communication désastreuse qui a accompagné cette réforme. Elle a été annoncée lors de la conférence de presse du Festival en décembre dernier. Sauf qu’un bon nombre de membres de l’Académie, comme François Boucq qui en avait entendu parler, en ignoraient le contenu. Quand ils ont vu que le Grand Prix devait être élu au suffrage des auteurs, ils ont halluciné. L’Académie devenait une instance-croupion qui n’avait plus son mot à dire ! Ils ont dès lors imposé d’avoir le dernier mot.

La liste, qui est celle des noms qui tournaient ces dernières années (rappelons que Benoît Mouchart assistait aux réunions), a servi de base à une liste électorale. Du côté du Festival, on nous dit que les Académiciens ont été consultés. C’est vrai, mais on oublie de nous dire que la liste finale a été tripotée pour ajouter des Japonais, voire des femmes pour que les quotas politiquement corrects soient respectés. Il ne nous semble pas que cette liste finale ait été soumise à un vote de l’ensemble de l’Académie. Nous laissons à 9eArt+ le soin de contester ou de confirmer.

Ce nouveau mode de scrutin enfin a été balancé sans accompagnement explicatif et a suscité de notre part le plus grand étonnement et aussi, un certain nombre d’interrogations qui ont déplu à une direction du Festival qui n’aime pas qu’on la critique..

Tartuffe dans les urnes

Le système de vote était tartuffe au possible : nos amis de Ferraille avaient beau s’échiner à donner à la chose le caractère le plus ludique qu’ils soit (et ils n’ont pas démérité, là n’est pas la question), le fait de s’adresser seulement aux auteurs accrédités était une sombre connerie. Car enfin, nous sommes au XXIe Siècle ! Était-il impossible créer une page dédiée sur Internet, avec un système d’identification verrouillé, pour faire voter l’ensemble de la profession ?

Les auteurs, vissés à leur fauteuil de dédicace (les éditeurs paient seuls leur déplacement, ne l’oublions pas, quand ce ne sont pas les auteurs eux-mêmes qui le font...), quand ils étaient au courant de l’élection, car aucun courrier ne leur a été adressé, devaient se rendre spécialement à l’espace Franquin, trouver le bureau de vote dans le sous-sol (aucun fléchage à l’entrée) avant de glisser un bulletin de vote, non-scellé dans une enveloppe et donc lisible par tous, dans une urne transparente fournie par la Mairie (et donc cadenassée et pourvue d’un compteur), ceci alors qu’ils avaient peut-être mieux à faire : retrouver les copains ou prospecter un nouvel éditeur en ces temps incertains...

Jeudi à 16 heures, l’urne de l’Espace Franquin contenait 13 bulletins de vote remplis pour 16 candidats ! Constatant probablement l’échec de leur méthode, les organisateurs ont du promener parmi les bulles l’urne hissée sur un diable, pour motiver les auteurs à voter. Le ridicule était achevé.

Au final, selon Benoît Mouchart, ce sont 537 suffrages, sur 1500 attendus qui se sont exprimés. D’après le twitto envoyé par Trondheim, ce sont 5 noms qui ont été arrêtés : Alan Moore, Katsuhiro Otomo, Akira Toriyama, Chris Ware et Willem, soit deux Japonais, un Anglais, un Américain et un Hollandais, invités à rejoindre une Académie franco-belge.

Pour faire voter les auteurs, les organisateurs ont du faire venir l’urne dans les bulles...
Photo : D. Pasamonik (L’Agence BD)
Xavier Dorison et Léo en train de voter. Ont-il voté pour Willem ou pour Toriyama ?
Photo : D. Pasamonik (L’Agence BD)

Une Académie humiliée et un Festival décrédibilisé

Cette réforme a provoqué rancœurs et colère. Rancœurs car cette liste de nominés de 16 noms laisse entendre que le choix est arrêté pour les 16 prochaines années. Un auteur connu m’expliquait : depuis plusieurs années, il faisait partie de la Short List... Et là rien ! Le voici exclu pour la prochaine décennie ? Et si l’on changeait la liste des prochains nominés, quid des anciens nominés qui seraient exclus à leur tour ?

Colère enfin car cette réforme qui consiste à dire aux membres de l’Académie qu’ils sont tellement séniles qu’ils ne sont plus en phase avec la bande dessinée de notre époque passe mal. Certains Grands Prix, comme Wolinski vis-à-vis de Trondheim, ne cachent plus leur hostilité vis-à-vis de cette jeune garde d’impertinents.

Quant aux auteurs accrédités sollicités, pour beaucoup, il suffit de voir le remous que cela suscite sur Facebook, ils ne se reconnaissent pas dans le choix de Willem, "réparé" par un Grand Prix Spécial. Pénélope Bagieu le résume très bien dans un tweeto : "En fait on votait pour le prix SPÉCIAL, pas le Grand Prix, j’avais pas compriiiiiis."

Une Académie humiliée, un Festival décrédibilisé par ce mode de scrutin... Le triumvirat du Festival, Franck Bondoux, Marie-Noëlle Bas et Benoît Mouchart a fait très fort pour le 40e.

Et c’est le bon Willem qui en est la première victime.

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

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71 Messages :
  • Le problème est bien résumé. Quelle que soit la légitimité de Willem, son élection sera toujours entâchée de ce ratage absolu.

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  • Supprimons le Grand Prix, ça ne sert à rien ... et prenons le modèle américain des Will Eisner Awards, où tous les auteurs (même les pas accrédités lors du Comic Con de San Diego entre autre ) votent pour les lauréats des différentes catégories d’albums.
    Et au lieu de faire un Grand prix, faisons un Hall Of Fame, et on fait une short-list de 5 auteurs par an, "jeunes" ou "vieux", et on pourra y mettre même des coloristes, des scénaristes, des encreurs et pourquoi pas un éditeur ou directeur de collection !

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    • Répondu par philippe ghielmetti le 5 février 2013 à  14:19 :

      les eisners sont plombés par le lobying, (welcome to the u.s.a.) j’en sais qq chose, je suis un des rares français a en avoir remporté un...

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      • Répondu par Julien le 6 février 2013 à  01:59 :

        bah comme si le lobbying n’était pas déjà présent à Angoulême, et puis il n’y aura pas de Cocoe, de Conare pour vérifier tout ça ... mais l’auteur Français peut voter pour les Eisner Awards ?! Si non , c’est une forme de première triche pour les "étrangers" nommés du Japon à la France, même si encore Tardi a en a remporté 3 d’un coup, mais au dernier, la France est rentrée brocouille ... bravo pour le votre, à moins qu’il ne soit resté là bas et jamais envoyé par la poste, resté chez l’éditeur américain pour faire jolie dans la vitrine du hall d’entrée ou dans son bureau ?!

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  • Tout à fait d’accord avec ce que vous dites de Willem, il mérite très largement ce GP.
    Moins d’accord avec le GP spécial, qui n’est pas un ersatz, loin de là. Les précédents à en avoir reçu un, c’est tout de même Brétécher, Pratt, Morris, Uderzo, et donc Toriyama (plus Sfar, mais personne comprend rien au prix qu’il a reçu). Excusez du peu ! C’est une liste beaucoup moins contestable que celle des GP normaux, en fait.
    Là où ceux qui contestent marquent quand même un point, c’est que ne connaître NI Moore, NI Otomo, NI Toriyama, NI Ware, ça fait un peu beaucoup, non ?

    Par contre, une question qui me taraude, et que personne ne semble avoir abordé, c’est que si par exemple Alan Moore avait été élu, on peut penser (vu le personnage) qu’il en eut encore plus rien à foutre qu’un Crumb, voire qu’il aurait carrément refusé. Dans ce cas, comment aurait fait le festival ?

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  • Excellent article.
    Tout est dit. Willem n’a pas démérité, même s’il aurait été en queue de liste, en ce qui me concerne, et que l’annonce de son nom m’a choqué (c’est la gérontocratie au pouvoir) ; mais le processus et la communication qui l’ont entouré ont créé confusion et colère.
    Il eut fallu, soit laisser tomber le choix par l’académie des grands prix et organiser un vote en bonne et due forme ; soit accepter que l’académie continue à désigner le grand prix.
    En essayant de ménager la chèvre et le chou, on est tombé dans un système d’éléctions à l’Iranienne.

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    • Répondu par KP le 5 février 2013 à  18:38 :

      Tu te trompes de colère OT...
      Ce n’est pas la gérontocratie au pouvoir mais bel et bien, une tendance de la BD qui est un peu trop souvent récompensée à travers les prix (L’Asso et Cornelius pour ne pas les nommer). Opposer les dessinateurs de Charlie Hebdo à ceux de la nouvelle génération est totalement absurde d’autant qu’ils ont souvent été publié dans les mêmes supports.

      Ce que je constate en revanche c’est que la BD populaire est de moins en moins représentée - surtout quand elle vient d’ailleurs. Quid des auteurs de mangas ou de comics (non, Spiegelman n’est pas un auteur de comics) ? Quid des auteurs italiens, belges... ?

      Ce sont eux les vrais absents du grand prix.

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  • Angoulême 2013 : Le "scandale" du Grand Prix accordé à Willem
    5 février 2013 13:59, par Christian Rosset

    "- C’est la génération Charlie hebdo contre celle de L’Association !"
    Hum... Il me semble que la plupart des auteurs de l’Association (ainsi que ceux qui publient dans cette belle "confrérie des indépendants") ont voté Willem avec enthousiasme ! Willem est un moderne. Ce sont les petits malins de la blogosphère, de la pub et des droits d’auteurs faciles qui râlent. Ils ne sont pas spécialement modernes (pas même post-modernes). Willem reste le plus jeune. Et le dessinateur le plus précis et incisif de notre temps.

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    • Répondu par Philippe G. le 5 février 2013 à  14:40 :

      "les petits malins de la blogosphère, de la pub et des droits d’auteurs faciles".

      Merci. A titre personnel, je suis en effet beaucoup plus perplexe par la nomination au grade de Chevalier des Arts et Lettres de Pénélope Bagieu que par l’élection, même bancale, de Willem.

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      • Répondu par Patrick le 5 février 2013 à  15:38 :

        les petits malins de la blogosphère, de la pub et des droits d’auteurs faciles qui râlent
        Hum, que c’est bon de lire une phrase pareille, merci Mr Rosset.

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    • Répondu par Mael R. le 5 février 2013 à  17:19 :

      Oui parce que bon, qui sinon cette fameuse "génération association" édite Willem aujourd’hui ? Ses éditeurs actuels sont Cornélius, Les Requins, Ouvroir Humoir, Humeurs ou encore, justement, L’Association...

      Sur mon stand on a voté Ware, Toriyama et Willem, et quelques soient les votant nous sommes ravis du résultat.

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      • Répondu par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 5 février 2013 à  17:37 :

        Vous avez raison : la génération Association et la génération Dragon Ball, c’est la même. C’est juste une question de pause. Ruppert, Mulot et Vivès chez les petits éditeurs sont supers, mais quand ils passent chez Dupuis ou chez Delcourt, c’est du coup moins bien, semble-t-il.

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        • Répondu par Camille le 5 février 2013 à  18:04 :

          Complètement d’accord pour Ruppert, Mulot et Vivès et pour l’article. Je trouve triste de la façon dont communique le monde de la BD. L’année dernière c’était la grêve de L’Association et cette année ce grand prix ridicule... Pénélope B. dont le travail est sympa... mais en Chevalier des lettres ???????.. Quelle serait la solution pour un grand prix ?

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        • Répondu le 5 février 2013 à  21:08 :

          Une question de pose, plutôt, non ? A la lecture de votre phrase, j’ai moi-même dû faire une pause pour la comprendre...

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        • Répondu par Mael R. le 6 février 2013 à  18:15 :

          Je ne comprend pas votre réponse, qui n’a aucun rapport avec mon intervention.

          J’expliquais juste que je ne comprenais pas que vous disiez que la génération association se plaigne de l’élection de wILLEM alors qu’elle y a sans doute largement contribué, puisque c’est un auteur phare de la bd européenne entre autre édité par L’Association (et surtout par Cornélius et Les Requins marteaux).

          Quand au reste, qui parle de Rupert et Mulot (que je trouve parfois faible à l’Asso aussi, et je n’ai pas lu l’Odalisque) et de Vivès ? Les meilleurs livre de ce dernier sont chez Delcourt (son blog publié) et Kstr (Polina) voire Dargaud (Pour l’empire même si c’est pas le meilleur y a de belles choses), hormis un détour chez Warumet et Les Requins il ne me semble pas qu’il ait été vraiment chez les alters. En tous cas ce n’est pas là qu’il a débuté, il y est venu après une révélation chez Kstr, soit Casterman, vous refaite un peu l’histoire à votre goût.

          Mais ça n’a aucun rapport avec ce que nous soulevions, à savoir l’erreur flagrante de votre énoncé.

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  • Merci pour les précisions apportées ! Peut-on espérer que les organisateurs du Festival donnent les résultats des votes exprimés dans l’urne ? Au-delà même des 5 noms parmi lesquels le choix de l’Académie a été effectué. Et a-t-on des "indiscrétions" concernant la décision de donner le prix du 40ème anniversaire à Toriyama ? (outre le lobby de Trondheim, si j’ai bien compris, comment les autres membres de l’Académie ont décidé/accepté le principe de ce prix, et son attribution au mangaka). Merci d’avance pour les réponses !

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    • Répondu par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 5 février 2013 à  14:30 :

      Il semble bien que le choix de Toriyama ne soit pas celui du Jury, mais bien celui du Festival.

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  • Petite correction de légende de la dernière photo, il s’agit de Xavier Dorison et non Guillaume. Excellent papier néanmoins ! Très "éclairant" sur le marasme du weekend dernier.

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  • J’aime beaucoup "... d’ailleurs traités de "réacs" par les plus grossiers d’entre eux. Mais, putain !, ..."

    Alors du côté des "plus grossiers" on dit l’affreux gros mot... Réac (soit l’abréviation de réactionnaire, d’une vulgarité patentée), ce qui conduit logiquement à enchaîner sur un "putain" bien senti, soit la ponctuation la plus idoine quand on prétend stigmatiser la vulgarité :)

    Sinon un assez bon résumé de la situation à ceci prêt que, théoriquement, on peut s’attendre à ce qu’une académie se tienne un tant soit peu à la page ; quand on a une majorité d’auteur d’un jury de bande dessinée, quel que soit son âge, qui ignore des auteurs comme Moore, Toriyama, Ware ou Otomo, on ne peut que constater une ignorance "crasse" (pardon pour la vulgarité du mot crasse).

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    • Répondu par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 5 février 2013 à  15:25 :

      Allons bon,voici que Wandrille qui se répand bien autrement que moi dans les forums se pique de donner des leçons de vulgarité.

      Ce que je vous dis là, ce sont des témoignages : Schuiten se faisant traiter de "réac", ça vous va ?

      Vous allez demander à Fred, 83 balais, de lire le dernier Bastien Vivès ? Ou à Wolinski et Mandryka à qui la BD doit tant ? Vous êtes indécent, vous n’avez aucune vergogne. Et votre statut de (plus trop) jeune pousse ne vous protège pas contre vos insuffisances. Quand vous aurez une œuvre à la hauteur de ces gens-là, on en reparlera.

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      • Répondu par Alban Day-Scinnais le 5 février 2013 à  16:16 :

        en dehors de tout parti pris et du fossé qui semble vous séparé (ou du canyon, vu votre commentaire...)

        quand on a une majorité d’auteur d’un jury de bande dessinée, quel que soit son âge, qui ignore des auteurs comme Moore, Toriyama, Ware ou Otomo, on ne peut que constater une ignorance "crasse"

        cet avis semble partagé par une grande majorité de commentateurs, certains appuyant le fait qu’il s’agit d’une liste où figurait un seul représentant de la bande dessinée européenne.

        Qu’en pensez-vous ?

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      • Répondu le 5 février 2013 à  17:16 :

        Quand vous aurez une œuvre à la hauteur de ces gens-là, on en reparlera.

        Toute l’arrière garde du cinéma disait ça pour empêcher Philippe Torreton de dire ce qu’il pensait de l’attitude de Depardieu.

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        • Répondu par Camille le 5 février 2013 à  18:08 :

          bah il aurait mieux fait de se taire. Deneuve et la femme de Depardieu lui ont d’ailleurs très bien répondu mais là n’est pas le sujet.

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          • Répondu par lebon le 6 février 2013 à  17:22 :

            il est effectivement plus sage de se taire quand on à rien à dire comme Camille !

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      • Répondu par wandrille le 5 février 2013 à  21:27 :

        Tiens, vous êtes remonté Didier... qu’est ce qui se passe, c’est d’avoir acheté votre pass qui vous aigrit de la sorte ?

        Qui parle de demander aux grands anciens de lire les derniers ouvrages parus des jeunes auteurs qui n’en sont pas à demander la reconnaissance du grand prix ?

        On parle d’Otomo, de Toriyama, de Moore et de Chris Ware (puis je ajouter "bordel" pour rebondir sur votre "putain" ?)

        Ce ne sont pas des "petits jeunes" qui sont édités de la dernière pluie, mon bon, vous en conviendrez avec moi.

        Quand à mon avis, puisque vous me demandez à quel titre je l’exprime (si si, taquin, je sais que c’est ce que vous sous-entendez, vous êtes si narquois parfois)... ma foi au titre d’auteur... certainement plus si jeune( Arg, mon grand âge... 35 ans... la vieillesse quoi...vous m’arrachez le coeur... je dirais crotte si ce n’étais pas si vulgaire), bref, vieux, mais auteur tout de même.

        Un des 500 et des brioches qui a exprimé son avis. Un de ceux à qui on a fait miroiter qu’un des trois auteurs plébiscités serait choisit par l’académie et qu’une majorité de vieux crabes a décidé d’ignorer parce que le manga, c’est caca, le comics, c’est débile... et on ne va pas élire un scénariste, et puis quoi encore ?

        Voilà tout.

        Mais je vous couvre de poutous, et j’ai été ravi de vous apercevoir à ce festival, les poils vous vont très bien.

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        • Répondu par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 5 février 2013 à  21:41 :

          Désolé pour les finances du Festival, mais une dizaine d’éditeurs m’ont offert un Pass, saperlipopette !

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    • Répondu le 5 février 2013 à  16:22 :

      C’est quoi être à la page ???
      Connaitre la dernière note de Boulet et de Pénélope Bagieu ?
      Connaitre la dernière destination de voyage que Trondheim compile en album ?
      Dédicacer au festiblog ???
      Un peu de respect pour tout ces vieux auteurs qui malgré les crachats qu’on leur jette à la figure se font piller régulièrement leurs langages graphiques par les petits bloggeurs...OOOUUUPS Pardon : AUTEUUUUUR !

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      • Répondu par wandrille le 6 février 2013 à  13:49 :

        Disons que connaitre OTOMO, TORIYAMA, MOORE ou CHRIS WARE, ce n’est pas être à la mode qui trotte, c’est juste une culture DE BASE du medium bande dessinée.

        Ce ne sont pas exactement des petits blogueurs... (ouh le blog, caca, dégueuuu).

        Cela dit, si vous vous piquez d’être à la pointe, c’est plus trop le blog qu’il faut suivre, c’est le turbo media... Vous allez voir, vous allez encore plus détester.

        Bisous.

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  • Angoulême 2013 : Le "scandale" du Grand Prix accordé à Willem
    5 février 2013 15:28, par Alban Day-Scinnais

    "La majorité de l’Académie atteint son seuil de compétence en élisant le seul auteur connu (excellent néanmoins) par elle" Lewis Trondheim

    "Qui va croire que l’ensemble des auteurs à voté massivement pour Willem ?" s’interrogeait Yslaire

    Deux commentaires d’auteurs de BD confirmés qui complètent bien celui de Pénélope Bagieu.

    Comme le suggére un spécialiste il parait naturel que " les professionnels qui avaient joué le jeu en glissant leur bulletin dans l’urne ont donc eu le sentiment de s’être fait voler leur vote".

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    • Répondu par Eric le 5 février 2013 à  21:48 :

      Effectivement, lors d’un petit sondage entre auteurs, le nom de Willem n’a même jamais été cité... Chris Ware, Otomo, Larcenet, Satrapi et d’autres, mais pas Willem. Bien sûr ça ne veut rien dire, d’autant qu’aucun d’entre nous, scotchés dans la bulle des indépendants et/ou sur les expos ou évènements du off n’a pu trouver le temps d’aller voter. Et la ballade de l’urne n’est pas allée jusqu’à la bulle du Nouveau Monde, semble-t-il...

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  • Pour faire voter les auteurs, les organisateurs ont du promener l’urne sur un diable ... Cette phrase me fait hurler de rire, quel foutoir !

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    • Répondu par lebon le 5 février 2013 à  17:34 :

      à propos de Willem, de temps en temps il tient dans charlie hebdo une rubrique qui s’appelle "autre chose", c’est à dire qu’il se sert de l’espace qui lui ait généralement attribué pour son dessin, pour parler de tous ce qu’il aime souvent dan l’underground, il m’a fait découvrir beaucoup de chose, je crois qu’il est le seul à profiter de sa notoriété pour parler des autres et ça prouve à quel point il est encore curieux de ce qui se fait en marge des snobismes de la BD actuelle.
      Willem, j’espère que pour ton affiche d’angoulème 2014 tu nous sortiras une belle sodomie en couleurs criardes dont toi seul a le secret.

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      • Répondu par Camille le 5 février 2013 à  18:12 :

        " tu nous sortiras une belle sodomie en couleurs criardes dont toi seul a le secret."
        et bien ce serait d’un conformisme !! ouh ouh on est en 2013 !! réveillez vous...

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        • Répondu par lebon le 5 février 2013 à  20:15 :

          De mon intervention, vous ne retenez que le clin d’oeil à l’oeuvre de Willem... Arrêtez d’employer les mots à la mode sans bien connaître leurs sens. La sonate en ut majeur pour perroquets bobos que vous nous jouez ici est plus conformiste qu’une sodomie aux couleurs criardes signée Willem.

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          • Répondu par Camille le 6 février 2013 à  15:42 :

            Chacun son avis. Je ne dis pas que j’ai raison. Tout le monde n’est pas aussi à l’aise que vous avec les mots, mais je l’entends bien le ton condescendant, berk.

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        • Répondu par jony le 5 février 2013 à  20:50 :

          C’est vrai qu’avec la démocratisation du porno narcissique et la marchandisation des corps souhaités par la société consumériste tertiaire, une sodomie aujourd’hui peut sembler bien anodine.
          Et pourtant, et pourtant, une sodomie des années 70, ça avait de l’allure quand même, sur fond de révolte politique et de grève générale.

          Mais vous avez raison, en 2013, je lis beaucoup de jeunes auteurs tellement dans l’air du temps, si cool, si rebelles,si...canal plus ! Beaucoup sont déjà bien ringards !

          Vive Willem.

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  • "soit deux Japonais, un Anglais, un Américain et un Hollandais, invité à rejoindre une Académie franco-belge."

    Et moi qui croyait qu’il s’agissait du Festival INTERNATIONAL de la Bande Dessinée, j’avais pas compriiiiiis.

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  • Un festival INTERNATIONAL ?
    5 février 2013 16:15, par Kim

    Willem est un auteur de talent mais la question qui se pose, est dans un contexte international, quel est son impact ?

    Pour moi, il est sans conteste plus faible que celui de Moore, Otomo, Toriyama ou Ware. Combien de jeunes artistes sont influencés par ces derniers comparés à ceux qui le sont par Willem ?

    Le festival se veut un festival INTERNATIONAL. Or, si les jurés n’ont pas une vision internationale, quel est l’intérêt du festival ?

    Maintenant, vous dîtes que rien n’empêche les éditeurs d’envoyer les travaux des sélectionnés aux membres du jury. Or la liste n’a t-elle pas été faîte durant le festival ? Qui durant ce temps peut se faire une idée du travail d’Alan Moore par exemple ? Qui est capable de lire Watchmen, From Hell, Top Ten, la Ligue des Gentlemen Extraordinaires, V pour Vendetta etc ... en si peu de temps ? Je passe s’il faut ajouter toutes les œuvres des autres auteurs sélectionnés.

    Les auteurs n’ont pas aussi forcément le temps si mois auparavant de tout lire (Ne parliez vous pas de Fred et ses ennuis de santé ?). De plus, cette année, coup de chance, les auteurs japonais sélectionnés sont édités dans le sens français de lecture. Mais quand il s’agira d’auteurs se lisant à l’envers, le juré ne lisant pas de manga fera t-il l’effort ?

    Si les jurés ne sont pas à la page, qui peut élire le grand prix ? Les auteurs présents ? Pourquoi ne pas faire voter les absents aussi ?

    C’est un problème difficile à résoudre mais une chose est sûre, un jury ne connaissant qu’un auteur sur cinq d’une short liste, n’a pas de légitimité dans son choix.

    Kim

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    • Répondu par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 5 février 2013 à  17:30 :

      Ne vous faites pas plus bête que vous l’êtes. La liste n’est pas composée pendant le Festival puisqu’elle "tourne" depuis des années entre membres de l’Académie. Seuls les Japonais et quelques autres noms ont été rajoutés en dernière minute.

      En six mois, on peut se faire une idée. Pas besoin pour cela de lire l’œuvre complète pour apprécier. Et quand bien même un ou deux membres seraient grabataires, voire rétifs, cela n’a pas d’importance. On n’insulte pas ainsi les plus grands noms de la BD internationale (puisqu’on y compte Munoz et Spiegelman) sous prétexte qu’on en sait prétendument mieux qu’eux.

      De toutes façons, pour Trondheim qui nous a déjà fait le coup, les journalistes non plus n’y connaissent rien. Les libraires non plus, et le public, parlons-en, encore moins !

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      • Répondu par lebon le 5 février 2013 à  17:59 :

        Quoi qu’il en soit le festival de la polémique ce porte bien, lui !

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      • Répondu par Kim le 6 février 2013 à  00:48 :

        "La liste tourne depuis de nombreuses année mais les japonais et d’autres noms sont rajoutés en dernière minute."

        La question que je me pose quand je lis cela est : "Pourquoi les japonais sont ajoutés en dernière minute ? Ne connaît-on pas assez les auteurs japonais pour les ajouter avant ?" (Mais là, je sens qu’on va encore me dire que je suis bête).

        Maintenant, ce n’est que mon avis mais je ne pense pas que les Grands Prix doivent élire le futur grand prix. Je n’insulte pas les grands noms qui composent l’académie en disant cela car je pense qu’ils doivent avoir un poids mais pas aussi important que la décision finale.

        On ne peux pas faire voter tous les auteurs BD aussi. Toutefois, on peut imaginer que chaque éditeur présente une liste d’auteurs (liste proportionnelle au nombre de titres sortis par l’éditeur l’année précédente). Parmi cette liste, le comité tire au sort un nombre d’auteurs amenés à voter (500 par exemple). Ces auteurs votent parmi les auteurs d’une liste assez complète. Les grands prix votent aussi, seulement leur vote vaut plus (par exemple, le vote d’un grand prix équivaut à 3 votes d’auteur). Le nouveau grand prix est celui qui a le plus de votes.

        Maintenant, concernant l’impact de Willem : Si on considère que l’impact d’une personne est proportionnel à ses ventes dans le monde, je ne pense pas que les ventes de Willem dépassent celles de Moore et Toriyama. Comme je l’ai dit auparavant, Willem est pour moi quelqu’un de talentueux mais son élection est polémique vis à vis des autres noms.

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        • Répondu par Gerald Auclin le 6 février 2013 à  12:50 :

          Pourquoi faire simple quand on peut faire (archi-)compliqué, hein ?

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          • Répondu par Kim le 6 février 2013 à  16:01 :

            Vous avez une idée pour éviter qu’une élection ne refasse scandale plus tard ? Pour éviter qu’un éditeur influence grandement une élection (comme au niveau du Goncourt) ?

            Le système d’élection actuel est bancal et ne peut qu’amener qu’à de l’incompréhension de la part de certains lecteurs. Surtout quand ceux qui élisent ne connaissent pas les candidats potentiels.

            Kim

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            • Répondu par Gerald Auclin le 6 février 2013 à  18:58 :

              Une élection directe par les auteurs accrédités pendant le festival, sans cette inutile et grotesque délibération finale de l’académie. Et le président serait celui qui a obtenu le plus de voix. TOUT SIMPLEMENT. Reste à définir QUI établit la liste des candidats...et là ça devient beaucoup plus complexe.

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    • Répondu le 6 février 2013 à  00:09 :

      Willem est un auteur de talent mais la question qui se pose, est dans un contexte international, quel est son impact ?

      L’impact de Willem est immense, c’est quelqu’un qui depuis plus de 40 ans s’emploit à faire découvrir d’autres dessinateurs, à maintenir une vision globale de la bd. Mais comme c’est un personnage très humble et discret ce choix en surprend plus d’un. Pas moi en tout cas, c’est l’un de ces rares esprits curieux qui permirent de découvrir au lecteur de bd ethno-centré que j’étais la production mondiale (pas simplement U.S mais Thaïlande, Philippines, Russie. etc...). Willem a couvert un terrain considérable. À côté il a aussi produit près de 50 albums- quand même ! Alors, "trouvez l’erreur" : d’un côté une frange d’amateurs qui ne connaissent pas l’oeuvre de cet artiste, de l’autre le travail constant d’un artiste septuagénaire qui a présenté à un rythme hebdomadaire ses lectures, voyages et découvertes. Et qui dessine entretemps... chaque jour. Tranquillement.

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      • Répondu le 6 février 2013 à  07:30 :

        Bien d’accord, je me souviens du temps que j’avais passé à décortiquer "complet", son recueil de chroniques de Charlie hebdo paru aux humanos...que de découvertes !!

        Et pour ceux pour qui il ne fait pas de bd, lisez donc "Plutôt crever" aux éditions "Car rien d’importance", franchement, c’est quelque chose...

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      • Répondu par Alban Day-Scinnais le 6 février 2013 à  10:39 :

        "l’erreur" (pour reprendre votre propos) c’est qu’en sondant les lecteurs de BD une semaine avant le festival et l’attribution du grand prix, la notoriété des noms, si ce n’est des œuvres, des cinq finalistes était pour le moins disproportionnée. Et quand vous parlez d’une frange, elle me parait particulièrement importante.

        Parlez des Watchmen, de V pour Vandetta, tappez Allan Moore sur internet, faite de même avec Akira et Katsuhiro Ōtomo, Dragon Ball et Akira Toriyama. Willem n’est pour le moment présent que pour des faits d’actualité sur son prix. Willem dessine actuellement dans Libé et Charlie Hebdo des dessins de presse et en édite dans des recueils.

        On tourne donc autours de la question centrale : quel est l’objet de ce grand prix ?

        Et des questions satellites (dont certaines avaient déjà donné lieu à ce même débat pour Wolinski, la vie est un éternel recommencement) : un dessinateur de presse est-il auteur de BD ? un grand prix peut-il être un dessinateur de presse ? doit-on en faire une récompense de pairs à pairs ou un événement destiné à faire découvrir la BD à un public le plus large possible ? pourquoi lui et pas les autres ?

        Pour conclure avec plus de recul :

        Willem a lui déclaré : "je croyais que c’était une blague."

        Est-ce de la modestie ? De l’humour ? De l’incrédulité ? Voire de la lucidité ? La réponse serait un parti pris de ma part, je ne suis pas lui, mais le fait est que c’est révélateur.

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        • Répondu par Gerald Auclin le 6 février 2013 à  13:03 :

          Vous aussi faîtes deux "erreurs" :
          1. Vous supposez que le grand prix devrait récompenser le volume des ventes et non l’importance artistique de l’œuvre (ce que vous entendez par "notoriété"). Or les deux ne sont pas liés.

          2. Vous supposez qu’un dessinateur de presse ne peut pas faire de bande dessinée. Or, pour ne citer que les anciens d’Hara Kiri, Reiser, Wolinski, Fred, Topor et bien sûr Willem ont tous pratiqué à la fois le dessin satirique et la bande dessinée et ce dans les mêmes organes de presse (Charlie Hebdo étant le plus connu).

          Au passage, je vous signale que (en omettant Töpffer) la forme artistique qu’on a dénommée tardivement "bande dessinée" est née au XIXe siècle...dans la presse satirique, c’est-à-dire au sein des ancêtres de Charlie Hebdo et Hara Kiri !!!

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          • Répondu par Alban Day-Scinnais le 6 février 2013 à  16:44 :

            Vous interprétez mon propos :

            1/ notorité signifie : renommée, réputation, célébrité, ’qui est connu d’un grand de personnes’. Cela ne se mesure pas par des volumes de vente, ce en quoi nous sommes parfaitement d’accord. Quant aux critères qui fondent l’attribution du Grand Prix, là aussi je ne mentionne pas la quantité (à mon sens d’ailleurs ce serait plus l’apport du lauréat au 9e art) ; ni autre chose.

            2/ je ne fait que poser une question au sujet de savoir si justement un dessinateur de presse est un dessinateur de BD
            ou bien un créateur dans la litterature graphique dont ces deux genres font partie. Et j’avoue ne pas avoir d’oppinion tranchée sur ce point. Par ailleurs je ne conteste nulle part le fait que Willem soit un auteur de BD mais avance que son activité aujourd’hui prépondérante se passe le dessin d’actualité.

            Enfin je ne conteste en rien l’apport des dessinateurs de presse, celle de Benjamin Rabier, Caran d’Ache, de Saint Ogan (dont Alfred fut d’ailleurs en son temps mascotte du festival), Töpffer et tant d’autres parmi les diverses et nombreuses sources qui continuent à inspirer les auteurs comme Hergé ou Jijé en leur temps

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            • Répondu par Alex le 7 février 2013 à  01:40 :

              Par ailleurs je ne conteste nulle part le fait que Willem soit un auteur de BD mais avance que son activité aujourd’hui prépondérante se passe le dessin d’actualité.

              Trondheim a reconnu à plusieurs reprises que sa principale source de revenus était le dessin de pub’. Trondheim serait donc aussi un usurpateur, un dessinateur de pub’... Wolinski, ses années de rédac-chef à Charlie Mensuel à faire découvrir mensuellement la bd US et italienne -entre autres- à une époque ou rien de tout cela n’était accessible au plus grand nombre, vous passez bien vite dessus. Je devine aussi ici et là dans les commentaires une trace de mépris pour le travail de dessinateur de presse, comme si c’était une sorte de sous-catégorie de la bd, que le type aurait pas eu la patience de dessiner une 2ème, puis une 3ème case... Dans l’exemple Wolinski, ou celui actuel de Willem, votre intervention (en dehors de vos goûts personnels et légitimes) témoigne d’une déconnection avec l’histoire de l’évolution du genre dans notre pays et la découverte d’autres cultures et pratiques de la bande dessinée. C’est ce travail qui est peut-être une des raisons majeures de ce prix. J’aimerai bien que les commentateurs un peu rudes sur l’âge du monsieur, sur le contenu de sa production et sa diversité réfléchissent vraiment (et fassent en 1er lieu un effort minime de se documenter sur la vie du monsieur). Sans Willem, sans son travail de découvreur qu’en serait-il du paysage de la bd ?
              Le mode de scrutin est contestable, l’attribution même l’est. De meilleurs candidats il y en a pour chaque sensibilité, mais n’oubliez pas l’histoire -et l’histoire de la bd sous nos cieux, Willem en a été un des grands acteurs. Là est son influence, vous en êtes tellement imprégné que pour vous c’est aussi naturel que l’air que vous respirez. Et vous oubliez la cause de cette synthèse.

              Ce que vous lisez aujourd’hui n’est pas tombé entre vos mains par une magique opération divine. Il a bien fallu certaines personnes qui créent les réseaux d’échanges, qui voyagent, qui traduisent, qui publient. Willem l’a fait. C’est tout.

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  • Pourquoi, en effet, l’élection d’Angoulême serait-elle plus sérieuse que les élections à la présidence de la République française ou la politique belge ?

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    • Répondu le 5 février 2013 à  23:13 :

      Oui, on pourrait imaginer un truc drôle, avec les membres de l’académie qui proposent chacun un auteur, puis le vote des tout les auteurs présents. Ca donnerait des candidatures fantoches, et d’éternels perdants, comme dans la vraie politique de la télé.

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  • On entend souvent cet argument, parfois même dans l’enceinte même des Grands Prix : "les "vieux" Grands Prix ne sont pas à la page, ne lisent plus de BD". Cet argument est, en fait, irrecevable. D’abord, la preuve en a été donnée, la liste des candidats est très courte. Rien n’empêche les plus jeunes des Grands Prix de se montrer proactifs, de faire envoyer par les éditeurs les ouvrages de la Short List six mois auparavant, histoire que le vieux ponte se mette à jour.

    Non.
    Premièrement, la liste n’a pas été communiquée avant décembre si j’ai bien compris ? On est loin de ces "6 mois". => mauvaise organisation, technique de l’arrache.
    Deuxièmement, la liste n’est pas "short", elle fait 16 candidats de long. Comment instruire des vieux lecteurs en leur faisant découvrir un auteur qu’ils ne connaissent pas ? Avec un livre ? Oh non, sûrement pas. Plutôt 5, 6, 10... (du même auteur) pour un minimum d’objectivité, non ?
    Disons 5-6 pour pas être pessimiste.
    Donc 16 fois 5(6) égal 80(96).
    Et quid des séries ? Toriyama, par exemple : Dr Slump et DB étant ses deux plus grands succès, on fait quoi ? On achète le premier tome puis on les laisse se débrouiller pour lire la suite ? Probablement pas. Donc 60 volumes les deux séries.
    Reprenons le calcul, simple, en admettant qu’il soit le seul auteur "à séries" de la liste (estimation fausse et minimaliste, évidemment). 15x5 + 1x18 (série) + 1x42 (série) + 1x3 (3 "one shot") = 138.
    138 albums à envoyer gratuitement à chaque membre votant de l’Académie, soit plus de 2000 (et cette estimation est tellement basse... d’autant qu’il peut y avoir plus de 15 Grand Prix votants) ?
    Parce qu’il ne faut pas se faire d’illusion, il faudra évidemment les envoyer à chaque Grand Prix, chez eux. Je vois mal les organisateurs du festival appeler les membres de l’Académie pour leur dire « oui bon on a acheté deux petites centaines d’ouvrages, là, on les a mis dans une sorte de bibliothèque privée à Angoulême, vous venez les lire quand vous voulez, hein. Mais vous avez 6 mois, dépêchez-vous ».
    De toute façon, quels éditeurs feront ce boulot gracieusement ?
    De toute façon, quels auteurs prendront le temps et la motivation pour lire tout ce qu’ils ne connaissent pas ?

    L’idéal serait évidemment un petit site web sécurisé de rien du tout, avec une liste de tous les auteurs de BDs, et chaque auteur inscrit pouvant voter pour celui ou celle qui mériterait le Grand Prix. Et basta.

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    • Répondu le 6 février 2013 à  01:06 :

      Vous avez passé beaucoup de temps pour arriver à votre calcul qui ne sert à rien. Désolé mais un recueuil de DB (dont j’ai toute la série) met moins d’1 heure à lire. Après, au bout de 3-4 volumes on a compris et on est fan de la série ou pas (pas besoin de lire l’intégrale pour s’en faire une opinion)

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      • Répondu le 7 février 2013 à  03:39 :

        Il reste toujours 3 ou 4 autres œuvres de Toriyama à lire.
        Plus autant de livres des 15 autres auteurs.
        Pour chaque Grand Prix.
        Très peu d’entre eux et très peu d’éditeurs seraient près à jouer le jeu.
        Bref, c’est pas mal de lire les posts en entier, généralement.

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    • Répondu le 6 février 2013 à  01:22 :

      Les voilà, en résumé, les causes du "scandale" :

      - On a fait croire à une élection alors qu’il s’est agi d’une désignation

      - Willem, indépendamment de son incontestable talent, n’est pas un auteur de BD (nettement moins, en tout cas, que les quatre autres "finalistes").

      - Les "vieux" auteurs, y compris les anciens de l’Académie, ne lisent pas de BD. Du tout.

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      • Répondu le 8 février 2013 à  04:37 :

        Willem, indépendamment de son incontestable talent, n’est pas un auteur de BD

        C’est ridicule, et c’est ce qu’on dit de Charb, Jul, Cabu ou Colonnier quand ils sortent une BD, mais ils ne sont pas moins auteurs de BD que Pétillon parce qu’il a fait de la BD avant de faire du dessin de presse.

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  • "les "vieux" Grands Prix ne sont pas à la page, ne lisent plus de BD". Cet argument est, en fait, irrecevable.

    Entièrement d’accord avec vous et pour cause :

    - Akira 1982 (il y a 31 ans...)
    - Dragon ball 1984 (il y a 29 ans...)
    - Watchmen 1986 (il y a 27 ans...)
    - Jimmy Corrigan 1993 (il y a 20 ans...)

    Avoir réussi à passer à côté de la totalité de ces oeuvres et ce, depuis au moins 20 ans, relève d’un exploit bien supérieur au fait de ne plus être à la page.

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  • Dommage de ne pas profiter de cet article pour mentionner une autre subtilité de ce Grand Prix, c’est qu’il est décerné à des hommes par des hommes (de là à dire pour des hommes...). Bref, à 1,5 rare exception près, c’est un système bien huilé pour surtout ne pas mettre à l’honneur des femmes, qui n’en doutons pas, ont tout autant de talent que les hommes !

    Le vrai scandale n’est-il pas là ?

     ;-)

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    • Répondu par Camille le 6 février 2013 à  15:51 :

      Ca change quand même ! Il y a de plus en plus de femmes dans le cinéma et dans la bd. Les femmes font autant de bonnes que de mauvaises BD et plus il y aura de femmes dans ce milieu et plus elles auront de visibilité. Mais c’est vrai que quand j’ai vu la "photo de délibération" ça m’a fait un choc cette réunion d’hommes blancs.

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    • Répondu par KP le 8 février 2013 à  22:42 :

      Il n’y a jamais eu d’auteurs Tanzaniens dans la sélection d’Angoulême... c’est ça le vrai scandale !
      Le Grand Prix est décerné par des non Tanzaniens pour des non Tanzaniens.
      Bref c’est un système bien huilé pour surtout ne pas mettre à l’honneur ce magnifique pays qu’est la Tanzanie, qui n’en doutons pas, regorge tout autant de talent que dans n’importe quel autre pays du monde. De là à dire que ce sont ces salauds de Mozambicains qui ont soudoyé le jury pour ostraciser la Tanzanie, il n’y a qu’un pas que franchis allègrement, cornegidouille !

      Blandine, pitié !!!
      Arrêtez de dire n’importe quoi, cela nous fera des vacances...

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    • Répondu le 9 février 2013 à  17:51 :

      Récompenser quelqu’un parce qu’elle est femme et non pour son talent, voilà une haute idée du féminisme et de l’égalité hommes/femmes.
      Pendant des décennies, les femmes dessinatrices ont préféré se diriger vers l’illustration pour enfant que vers la bd (sans doute pour des raisons de lectures d’enfance, les journaux de bd s’adressant plus aux garçons qu’aux filles (à par la semaine de suzette, lili et aggie...). Voilà la raison essentielle du peu de femmes ayant fait œuvre en bd (je rappelle qu’il faut avoir fait un peu plus que cinq-six bouquins pour espérer être couronné pour l’ensemble de sa carrière).
      Mais rassurez-vous, la bd n’est pas un milieu particulièrement machiste. Contrairement à beaucoup d’autres secteurs de l’économie, il n’y a pas de différence de rémunération entre hommes et femmes. Ils sont payés exactement de la même manière, c’est à dire de plus en plus mal.

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  • Je crois que le vrai problème est d’avoir voulu, au débotté, hybrider un mode de désignation qui fonctionnait sur la cooptation avec un vote direct des auteurs... Pour que cela ait pu être fait intelligemment, il aurait fallu faire voter les auteurs soit en amont, pour désigner les 16 noms de la liste, soit en aval, pour désigner le Grand Prix.

    Finalement, la montagne a accouché d’une souris puisque le vainqueur est de l’aveu de J-C Denis l’un de ceux dont le nom tournait depuis un moment au sein de l’académie. Du coup, l’article est un peu excessif en parlant d’un "festival discrédité" puisque si la réussite d’une désignation ne peut se juger que par la légitimité qui est adjointe au vainqueur et pas au résultat lui-même, alors Willem n’est ni plus ni moins légitime que les précédents Grands Prix (groupe qui "a de la gueule", je vous l’accorde) qui recueillaient déjà des critiques (Il n’y a qu’à lire votre article !).

    A titre personnel, je dois confesser que Willem n’aurait pas été mon premier choix non plus, tout comme J-C Denis l’an dernier (En revanche Chris Ware...) Et pourtant, après avoir vu l’exposition qui lui était consacrée cette année, je suis convaincu qu’il le mérite cent fois !

    Avoir voulu introduire une part de désignation plus large n’est pas une mauvaise idée, mais le problème du rôle de l’Académie subsiste.

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  • Angoulême 2013 : Le "scandale" du Grand Prix accordé à Willem
    7 février 2013 23:36, par xav kord du standard téléphonoique

    Le problème est toujours le même. On aurait pu croire que la bédé, forte de l’expérience des autres Arts, ne tombe pas dans les mêmes travers.
    Et pourtant... Vous noterez qu’à chaque récompense, qu’à chaque rétrospective, on retrouve les mêmes tranchées, les mêmes stratégies de pilonnage du camp adverse. Anciens, Modernes ; méritait, méritait pas : de la bédé, pas de la bédé ; in the wave, out of the move...

    Et si on arrêtait de jacasser, et qu’on attendait 50, 60, 100 ans pour savoir ce qui aura réellement compté dans l’histoire du médium ? Comment avoir l’outrecuidance de croire (quelle que soit sa chapelle) que notre jugement est celui qui fera date ? Et si le monde de la bédé (lecteurs, critiques,...) devenait adulte ?

    Pour le reste, on le sait tous bien, allez : Grand Prix, Prix Spécial, Chevalier des Bulles et de la Narration : tout cela n’est que verroterie...

    Non ?

    PS : c’est pas comme ça que vous obtiendrez votre accréditation 2014, M’sieur Didier ! :)

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  • Sait-on d’où sort cette idée d’académie des grands prix, que vous écrivez avec des majuscules partout ? Pourriez-vous nous informer là-dessus, M. Pasamonik ? Y a-t-il plus de 40 fauteuils, après 40 ans de réjouissance ? Zep est-il immortel ? Trondheim a-t-il une vocation de recteur ? De quoi ces académiciens sont-ils les gardiens ? Et qui les garde, eux-mêmes ? Vont-ils éditer un dictionnaire des belles bulles ? Ou bien, dans leur bel uniforme, se foutre sur la gueule avec leurs petites épées ? Wolinski, Willem, Tardi ou Crumb sont-ils très fiers de faire partie de cet honorable aréopage ? Se réunissent-ils autour d’une table ronde ? L’État va-t-il leur édifier une coupole au bord de la Charente ? Faut-il les consulter pour savoir s’il est juste de tracer les cadres sans règle, ou possible de ne pas en tracer du tout ?
    Vous présentez cette histoire d’élection comme un fiasco, mais les organisateurs du festival INTERNATIONAL n’ont-ils pas quelque intérêt à empêcher ce divin cénacle de coopter en petit cercle ? N’est-ce pas là un premier petit bâton dans la roue ? Comment défaire la confrérie d’un peu du pouvoir qu’elle a de désigner le prochain maître de cérémonie ? Comment faire pour avoir une magnifique affiche de Mattotti l’an prochain, plutôt qu’une merveilleuse affiche de Cabu ?
    Si les auteurs votent pour élire les plus beaux, les plus grands d’entre eux, et qui, néanmoins ne seront ni leurs chefs, ni même leurs représentants, peut-il y avoir des candidatures, des sondages, des études sociologiques pour tout savoir sur l’électeur ? Et pourquoi voteraient-ils alors ? Pour constituer une aristocratie de happy few à laquelle ils rêvent eux aussi d’accéder un jour ? Enfin une chambre réservée à l’hôtel Mercure ? Et des tickets de bus gratuits pour toute l’agglo d’Angoulême ?
    Est-ce le désir d’une reconnaissance ultime ?
    En être, ou pas...

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  • Angoulême 2013 : Le "scandale" du Grand Prix accordé à Willem
    9 février 2013 19:00, par la plume occulte

    Désolé y’a rien à faire monsieur pasamonik pas convaincu par votre argumentaire.Peut-être parce que vous ne l’étiez pas vous même ...convaincu !

    Avec ce résultat on touche à la catastrophe industrielle,et on admire l’inconséquence de cette académie si attachée à ses prérogatives honorifiques comme à son petit pouvoir ,au point de rentrer un peu plus dans le mur où va la BD.Il est vrai que de la sénilité au caprice d’enfant on est jamais très loin.....

    Et on saura gré à monsieur Trondheim ou bien l’organisation du festival ,d’avoir sauvé les meubles avec le prix spécial à Toriyama .Un monument soit dit en passant.

    Pour le reste,beau spectacle en vérité de toute cette génération du couvercle qui trop souvent fait la promotion de ses aigreurs.Oui beau spectacle !

    Voyez sur la galère donc des Télérameurs.Serrant la barre une Association de Pilotes (À suivre).Ceux du Titanic étaient parait-il expérimentés mais en fin de parcours....Ceux de la BD ,qui raisonnent en terme d’après moi le déluge ,surfent, pour garder l’air jeune sur la planche,sur les (h)auteurs de cette nouvelle vague qui a pourtant tout d’un tsunami.

    Quand on dit que globalement ,le public populaire n’est pas entendu parce que l’ensemble des structures culturelles sont tenues par des gens qui ne veulent pas remettre en question leur pouvoir....Mais de là à conjuguer le puritanisme culturel à toute les sauces.Et se faire le serviteur docile de l’idéologie dominante.Globalement pathétique.Et irresponsable.Avec des subventions publiques en plus !

    Remarquez comme pour certains -qui trop souvent tiennent les rênes- moins la BD ressemble à de la BD plus elle est respectable.

    Curieux média que cette BD ,qui a honte de ce qu’elle est et encore plus de ses lecteurs.Que ces beaux esprits se rassurent:dans le sillage du monde des comics , qui a commis les mêmes erreurs,des lecteurs il n’y en aura bientôt plus.L’entre-soi ,le petit comité il n’y a que ça de vrai !

    Par ailleurs,les auteurs sollicités pour le vote ne se sont apparemment pas déplacés en masse et,on a vu le résultat alors prévisible.Bravo à eux et pas d’excuses :tant pis pour leur gueules !!Les minoritaires ,mobilisés, ont gagné.Ils se tapent aujourd’hui sur le ventre.

    Quoi qu’il en soit,je continu de penser que le système proposé pour cette édition est le meilleur.A améliorer bien sûr .Mais le meilleur possible.

    Comme tout ça est pathétique.

    Allez on le dit :

    Vive la BD libre !

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    • Répondu par Sergio Salma le 9 février 2013 à  22:37 :

      c’est plus occulte que plume votre exposé.

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      • Répondu le 10 février 2013 à  02:26 :

        Pour les anglophones, à lire ici le constat pas très joyeux de la dernière édition du festival vu par nos amis d’Outre-Atlantique
        http://www.comicsreporter.com/index.php/bart_beaty_in_angouleme_05_the_final_report/

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      • Répondu par la plume occulte le 10 février 2013 à  18:15 :

        Bonjour monsieur Salma ,c’est plaisant de vous lire à nouveau.J’avais cru que quelques commentaires un peu véloces vous avait coupé l’élan .Allons allons .Et pas d’ironie la dedans ,parole.

        Pour être plus limpide, vous connaissez la gentrification monsieur Salma ?

        C’est ce qui est arrivé à la BD !

        Pas de hasard la dedans mais un élan bien naturel.Mais bonhomme comme vous êtes, vous allez dire que ce n’est pas si grave.

        Le lectorat qui s’évapore,les auteurs à la rue :c’est anodin.Si en plus l’académie en rajoute une couche..

        Allez je le redit pour vous :

        VIVE LA BD LIBRE !!!!

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        • Répondu par KP le 11 février 2013 à  10:48 :

          J’aime bien ce que vous écrivez Plume occulte ; je suis souvent d’accord avec votre point de vue et particulièrement, avec l’idée de gentrification.
          En plus vous écrivez plutôt bien...
          Bref si vous désirez écrire dans Zoo (c’est rémunéré), contactez-moi par l’intermédiaire de l’adresse mail du mag : redaction@zoolemag.com

          Kamil Plejwaltzsky

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