Il ne lui fallait pas ça. Alors qu’il est en plein turbin pour mener le FIBD 2017 à bon port, Franck Bondoux apprend par La Charente Libre que la ministre qui avait diligenté un médiateur il y a onze mois pour poser un diagnostic sur la situation du FIBD victime de ses contradictions et sous le contrôle de 9eArt+, contrôle autoritaire contesté par certains élus et surtout par le président de la section BD du Syndicat National de l’Édition l’éditeur Guy Delcourt, a décidé de mettre en place une nouvelle structure de pilotage du FIBD, « pour la protéger des crises ». Une décision qui ne plaît pas à tout le monde...
Les remous de janvier dernier –qui ont eu une portée mondiale- avaient fragilisé considérablement le FIBD qui a tenté toute l’année de se redonner des couleurs, notamment en nommant l’autrice britannique Posy Simmonds présidente du jury de cette année. Mais la crise dure en fait depuis des années et doit beaucoup à l’inconstance de l’association du FIBD créée il y a plus de 40 ans et dont les quelque 70 membres n’ont plus aucune légitimité dans la gouvernance de l’événement N°1 de la BD en France. Comme le rappelait récemment Jean Mardikian, co-fondateur du FIBD sur sa page Facebook : « Ce sont les principalement les politiques qui ont assuré la pérennité du Festival ». Les politiques et au-delà : les auteurs, les éditeurs et… les festivaliers eux-mêmes qui paient cher leur ticket d’entrée.
C’est le constat qu’a fait la ministre en lisant le rapport de son médiateur : « Il n’y avait pas de participation de l’ensemble des partenaires du festival aux prises de décisions. » Elle a donc créé une structure pour y remédier. Une structure « plus stratégique qu’opérationnelle » assure-t-elle pour rassurer, qui déciderait de la programmation et du choix de la sélection. « La programmation, le choix de la sélection ne peut pas relever d’un conseil d’administration » martèle-t-elle au micro de La Charente Libre.
L’Association du FIBD semble ne pas vouloir de cette structure. Mais la ministre temporise : elle reporte la partie de bras de fer à l’après-FIBD. La réussite ou non de cette présente édition pèsera sur celle-ci.
Ce scénario quant à l’avenir du FIBD, il est clair que tout le monde l’aura en tête lorsque la ministre inaugurera le salon jeudi et lorsque défileront, vendredi, les Macron, les Mélenchon et autres Jadot annoncés au FIBD… Foire d’empoigne en perspective !
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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En médaillon : Audrey Azoulay. Photo DR. Ministère de la culture et de la communication.
La Charente Libre du 24 janvier 2017
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