C’est sur le satellite de la terre que commence le premier album.
Qui n’a jamais imaginé d’aller vivre sur la lune ? Police lunaire de Tom Gauld aux éditions 2024 nous propose une vision poétique et loufoque de la vie quotidienne du dernier policier lunaire. Pas de terribles aliens ou de dangers cosmiques, mais une routine bien terrienne sur l’astre de la nuit. Alors que la plupart des colons abandonnent la lune pour retrouver leur bonne vieille planète, notre agent cédera-t-il lui aussi à la tentation de rentrer sur Terre ?
La nuit est omniprésente. Les rochers offrent un décor minimaliste. Sans oublier le vide et les étoiles qui nous entraînent dans une atmosphère contemplative bleue et argentée. Une atmosphère où la solitude est dépeinte avec légèreté et ironie. Car s’il est le dernier représentant des forces de l’ordre sur la lune, les criminels eux sont bien partis ! Procurant donc à notre héros des situations aussi absurdes que cocasses et un taux de résolution des crimes de… 100 %.
Entre rapports administratifs, patrouilles en vaisseau et donuts sélénites, l’auteur nous propose un récit intimiste où la conquête de la lune et sa fonction de policier ne seront finalement pas ce que va vivre de plus palpitant notre homme…
Si vous aimez Samuel Beckett et les Monthy Pythons, l’humour de Tom Gauld ne vous laissera pas indifférent. Cet auteur britannique a étudié l’illustration à l’Université d’Édimbourg et au Royal College of Art. Son album Vous êtes tous jaloux de mon jet pack, également édité aux éditions 2024 faisait partie de la sélection officielle du festival d’Angoulême en 2015.
Après les péripéties d’un homme sur la lune, retour sur Terre avec un tribu animale.
Bienvenue dans un monde tendrement philosophique et délicieusement absurde grâce au roman graphique Tulipe. Un one-shot scénarisé et dessiné par Sophie Guerrive aux éditions 2024.
Tulipe est un ours. Comme les autres personnages de cette histoire, il porte un nom de fleur. Sauf le caillou, qu’on appelle "le caillou". Dans une ambiance et un style graphique simples et épurés, aux couleurs tranchées, Tulipe et ses amis nous racontent les vicissitudes de la vie avec légèreté et fantaisie. « La vie ? Un sacré sac de petits tracas et de grandes contrariétés. Mais comme le dit si bien Crocus le serpent, avec des pauses crêpes ça passe ».
Une fable pleine de tendresse dans laquelle vous rencontrerez Violette, l’oiseau amoureux du soleil, Mimosa la taupe timide ou bien sûr, Tulipe l’ours stoïcien. De petites anecdotes sont réparties en différents chapitres, dans la lignée des paroles sages et absurdes de Nasreddin Hodja, où les figures du savant, du poète et de l’idiot se confondent. A l’hyperactivité de Crocus le serpent, qui veut faire un maximum de choses, se cultiver, voyager, tout essayer pour ne pas mourir idiot, Tulipe répond que mourir savant, c’est encore plus triste.
Quant à la grand-mère de Violette l’oiseau, elle lui raconte qu’un jour quelqu’un l’avait attrapée et mise dans une cage. Alors qu’elle dépérissait, le vent a poussé la porte de la cage, qui n’était pas fermée : il ne suffit pas d’être libre mais il faut encore le savoir.
Un album drôle, touchant et désarmant de vérité sur notre condition humaine. Diplômée des Arts Décoratifs de Strasbourg, Sophie Guerrive commence à faire de la bande dessinée dès 2007. Elle est en résidence à la Maison des auteurs à Angoulême depuis 2013. Après Capitaine Mulet, Tulipe est le deuxième album qu’elle publie aux éditions 2024. Une exposition sur l’ensemble de son œuvre est à découvrir lors du festival international de la BD à Angoulême, à la galerie Art Image, 3, rue de Genève du 26 au 29 janvier 2017.
(par Morgane Aubert)
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