Nos dossiers Festival International de la bande dessinée d’Angoulême Angoulême 2019

Angoulême 2019 : Regard sur la Compétition Officielle

Par Vincent SAVI Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 22 novembre 2018                      Lien  
Le Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême, ou plutôt le FIBD si on l'appelle par son petit nom, se rapproche à grand pas. Mardi 19 novembre se tenait la conférence de presse de la 46e édition du festival, attendue du 24 au 27 janvier prochain. Comme le veut la tradition, la liste des œuvres sélectionnées pour être éligibles aux "Fauves" d’Angoulême a été dévoilée. Une sélection "élitiste" dirons certains, mais pas que...

Le palmarès officiel est composé de huit prix - le prix du meilleur album, le prix spécial du jury, le prix de la série, le prix révélation, le prix jeunesse, le prix du patrimoine et le prix polar SNCF. Ce ne sont pas moins de 68 albums répartis en quatre sélections qui sont cette année dans la course aux Fauves.

LES 45 TITRES DE LA SÉLECTION OFFICIELLE :

Angoulême 2019 : Regard sur la Compétition Officielle  Aile froide d’Olivier Bocquet et Jean-Marc Rochette chez Casterman
- Alice dans le Sussex de Nicolas Mahler chez L’Association
- Andy, un conte de faits de Typex chez Casterman
- À travers de Tom Haugomat aux Éditions Thierry Magnier
- L’Arabe du futur T. 4 de Riad Sattouf chez Allary
- Bezimena de Nina Bunjevac chez Ici Même
- Blue Giant T. 3 de Shinichi Ishizuka Glénat
- Bolchoi Arena T. 1 de Aseyn et Boulet chez Delcourt
- La Cantine de minuit T. 3 de Yarô Abe chez Le Lézard Noir
- Charlotte impératrice T. 1 de Matthieu Bonhomme et Fabien Nury chez Dargaud
- Les Chefs d’oeuvre de Lovecraft T. 1 de Gou Tanabe chez Ki-oon
- Chroniques du léopard de Téhem et Appollo chez Dargaud
- Claudine à l’école de Lucie Durbiano chez Gallimard
- Courtes distances de Joff Winterhart chez Ça et Là
- Dansker de Halfdan Pisket chez Presque Lune
- Deux femmesde Song Aram chez Ça et Là
- Les Grands Espaces de Catherine Meurisse chez Dargaud
- Heimat de Nora Krug chez Gallimard
- Il faut flinguer Ramirez T. 1 de Nicolas Petrimaux chez Glénat
- Indélébiles de Luz chez Futuropolis
- Istrati ! T. 2 : L’écrivain de Golo chez Actes Sud BD
- Kimi le vieux chien de Nylso chez Misma
- Lune du matin de Francesco Cattani chez Atrabile
- Malaterre de Pierre-Henry Gomont chez Dargaud
- Moi, ce que j’aime, c’est les monstres de Emil Ferris chez Monsieur Toussaint Louverture
- Peintures de guerre de Angel de la Calle chez Otium
- Pittsburgh de Frank Santoro chez Ça et Là
- Pline T. 5 : Sous les vents d’Éole de Tori Miki et Mari Yamazaki chez Casterman
- Renaissance T. 1 : Les Déracinés de Emem, Duval et Blanchard chez Dargaud
- Les Rigoles de Brecht Event chez Actes Sud BD
- Royal City T. 2 : Sonic Youth de Jeff Lemire chez Urban Comics
- Sabrina de Nick Drnaso chez Presque Lune
- Saltiness T. 3 de Minoru Furuya chez Akata
- Servir le Peuple de Yan Lianke et Alex W. Inker chez Sarbacane
- Sheriff of Babylon de Mitch Gerards et Tom King chez Urban Comics
- Sous la maison de Jesse Jacobs chez Tanibis
- Spirou : L’Espoir malgré tout T. 1de Émile Bravo chez Dupuis
- Sunny Sunny Ann ! de Miki Yamamoto chez Pika
- Ted, drôle de coco de Émilie Gleason chez Atrabile
- The Artist T. 2 : Le cycle éternelde Anna Haifisch chez Misma
- Théodore Poussin T. 13 : Le Dernier Voyage de l’Amok de Frank le Gall chez Dupuis
- Le Vol nocturne de Delphine Panique chez Cornélius
- Voyages en Égypte et en Nubie de Giambattista Belzoni T. 2 : Deuxième voyage de Grégory Jarry, Lucie Castel et Nicole Augereau chez FLBLB
- Wonderland T. 3 de Yugo Ishikawa chez Panini Manga
- Xibalba de Simon Roussin chez 2024.

Les convoités "fauves" d’Angoulême

Comme à son habitude, le jury de présélection du FIBD nous sort des titres inconnus du chapeau. Pourquoi pas ? C’est son rôle de mettre un éclairage sur des titres qui nous auraient échappés -et qui ont tout aussi échappés aux potentiels acheteurs- parmi les quelque 5000 titres qui se publient chaque année.

Pour autant la sélection est-elle élitiste ? Non, si l’on considère qu’on y trouve aussi le 4e tome de L’Arabe du futur ou encore le Spirou : L’Espoir malgré tout d’Émile Bravo, best-sellers confirmés et néanmoins d’excellents albums. Mais il est probable qu’un jury présidé par l’excellente Dominique Goblet, publiée par le Frémok et L’Association, ne devrait pas donner une orientation "gros nez" au palmarès final.

Avec cinq nominations, Dargaud s’en sort bien, au contraire du Lombard (1 nomination) et surtout de Delcourt (1 nomination), un éditeur qui, à une époque, trustait tous les palmarès.

La dessinatrice belge Dominique Goblet sera présidente du jury 2019

LES 10 TITRES DE LA SÉLECTION JEUNESSE :

- Anders et le volcan de Grégory Mackay chez The Hoochie Coochie
- L’Atelier des sorciers T. 1 de Kamome Shirahama chez Pika
- Les Aventures de Hong Kiltong de Yoon-Sun Park chez Misma
- Calfboy de Rémi Farnos chez La Pastèque
- Les cavaliers de l’apocadispe T. 1 Maîtrisent la situation de Libon chez Dupuis
- Crevette de Élodie Shanta chez La Pastèque
- Le Prince et la couturière de Jen Wang chez Akileos
- Stig & Tilde T. 1 L’île du disparu de Max de Radiguès chez Sarbacane
- The Amazing World of Gumball T. 1 de Brennan Megan, Gibson Frank, Farina Katie et Hesse Tyson chez Urban Comics
- Wonder Pony T. 1 Panique au collège ! de Marie Spénale chez Jungle

La sélection Jeunesse est intéressante mais sans surprise, adaptée au jury de jeunes qui va choisir le lauréat. On notera que l’éditeur canadien La Pastèque a le plus de nominés cette année dans cette catégorie. Tabernacle !

LES HUIT TITRES DE LA SÉLECTION PATRIMOINE :

- Batman, la légende de Neal Adams, Bob Haney et Dennis O’Neill chez Urban Comics
- Charivari ! de Maki Sasaki chez Le Lézard Noir
- Le Cœur révélateur et autres histoires extraordinaires de Alberto Breccia chez Rackham
- Idée de Frans Masereel chez Martin de Halleux
- M. Poche de Alain Saint-Ogan chez Revival
- Œuvres T. 1 de Guido Buzzelli chez Les Cahiers Dessinés
- The Game, Histoires 1968-1970 de Guy Peellaert chez Prairial
- Les Travaux d’Hercule de Gustave Doré chez 2024

Nous retrouvons dans la sélection d’ouvrages patrimoniaux, attachée à honorer les nouvelles éditions des grands classiques de la bande dessinée quelques petits bijoux, notamment le M. Poche de Saint-Ogan édité par le label éditorial des Cahiers de la bande dessinée ; la magnifique édition en volume de The Game de Peellaert, Les Travaux d’Hercule, "un incunable" de Gustave Doré, trois albums que nous vous chroniquerons prochainement, et puis ce Masereel qui avait reçu notre enthousiasme.

Stéphane Beaujean, directeur artistique du FIBD
Photos : D. Pasamonik

LES CINQ TITRES DE LA SÉLECTION POLAR SNCF :

- Gramercy Park de Christian Cailleaux et Timothée de Fombelle chez Gallimard
- Kill my mother de Jules Feiffer chez Actes Sud BD
- The Fix T. 1 De l’or pour les branques de Steve Lieber et Nick Spencer
- Villevermine T. 1 L’Homme aux babioles de Julien Lambert chez Sarbacane
- Les Visés de Thomas Gosselin et Giacomo Nanni chez Cambourakis

La sélection Polar, sponsorisée par la SNCF, comporte lui aussi quelques perles rares que nous n’avions pas encore vus passer mais que nous ne tarderons pas de chroniquer.

Voici donc les œuvres en lice pour remporter les fauves d’or. Nous avons déjà couverts certaines de ces sorties, et ne manqueront de continuer avant la remise des prix.

Le palmarès sera dévoilé le samedi 26 janvier 2019 à 19h00, à l’exception du prix de la Sélection jeunesse qui sera lui donné le jeudi 24 janvier à 18h00.

Il ressort de cette sélection une volonté de représenter toutes les catégories du 9e Art, même si on note une forte de présence d’œuvres indépendantes. Stéphane Beaujean, directeur artistique du FIBD appelle à "en finir" à mettre des frontières entre les différents genres : albums, mangas, comics, romans graphiques... Il nous raconte cela dans une vidéo que nous posterons la semaine prochaine dans un article qui fera le point sur les grandes expositions qui auront lieu dans cette édition et qui ont l’air formidables.

Rendez-vous à Angoulême fin janvier pour savoir quels seront les grands gagnants !

(par Vincent SAVI)

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

🛒 Acheter


Code EAN :

FESTIVAL INTERNATIONAL DE LA BD D’ANGOULÊME 2019
Du 24 au 27 janvier 2019.

LE SITE DE L’EVENEMENT

Angoulême 2019
 
Participez à la discussion
11 Messages :
  • Angoulême 2019 : Regard sur la Compétition Officielle
    22 novembre 2018 18:13, par christian

    Bof !! a part quelques titres cela tourne au bobos (Telerama, libé, les inrocks) genre nous on pense, les lecteurs ne peuvent pas comprendre, car nous (BD, cinéma, livres) nous sommes au dessus du petit peuple un peu ignard ...

    Répondre à ce message

    • Répondu le 22 novembre 2018 à  19:11 :

      Ignare pas ignard

      Mais je suis d’accord, le FIBD est de plus en plus déconnecté de la majeure partie du lectorat BD e je trouve ça dommage.

      Répondre à ce message

      • Répondu par Henri Khanan le 22 novembre 2018 à  23:00 :

        Quelques titres lisibles, voire très bien vendus dans cette sélection, le reste sera à découvrir....

        Répondre à ce message

        • Répondu le 23 novembre 2018 à  07:28 :

          ou ne sera pas découvert et ruinera économiquement son éditeur. Un prix ne suffit pas pour faire vendre un ouvrage difficile à un lectorat qui n’existe pas pour lui. Un prix ne rend pas les gens plus curieux. Prenez une petite maison d’édition qui n’a pas les reins solides, Donnez un prix important à l’un de ses livres et le petit éditeur va devoir en imprimer ou ré-imprimer beaucoup et les mettre en place. Si le prix n’aide pas à faire vendre ces exemplaires, bonjour les retours et la note à payer pour le petit éditeur. 9a peut ruiner son équilibre financier et le couler.
          Le FIBD est dans sa bulle et joue la carte de l’élitisme. Le FIBD se fiche totalement des conséquences de ses choix. C’est un monde parallèle. La liste des titres proposés n’est pas représentative de la production actuelle. Les titres plus fédérateurs sont minoritaires. Je ne juge pas la qualité de ces titres mais l’image envoyée par le FIBD.

          Répondre à ce message

          • Répondu par kyle william le 23 novembre 2018 à  09:18 :

            Angoulême ne représente rien en dehors du milieu de la Bd. Le palmarès n’intéresse pas les Media. Et il y a bien dautres festivals qui remettent leur propres médailles en chocolat. L’étoile d’Angouleme a pâli et c’est sans doute mieux comme ça. Par contre, c’est très bien de donner des prix à des auteurs et des éditeurs peu connus. Les gros vendeurs sont déjà récompensés par leurs succès et les revenus qui en proviennent. Et les petits indépendants savent maintenant qu’il ne faut pas réimprimer inconsidérablement un livre primé. Tout va bien en fait. Les seuls qui sont pénalisés sont les auteurs qui sont au milieu : ni assez vendeurs, ni assez "underground-chic". Autrement dit, la grosse majorité.

            Répondre à ce message

            • Répondu par kyle william le 23 novembre 2018 à  11:41 :

              Je voulais dire "inconsidérément", pas "inconsidérablement".

              Répondre à ce message

  • Angoulême 2019 : Regard sur la Compétition Officielle
    22 novembre 2018 20:44, par Eric B.

    Tabernacle !

    Ouf... Il faudra impérativement que les Français se résolvent enfin à comprendre que PERSONNE au Québec ne dit « Tabernacle ! » (seulement les Français qui s’essaient à parler Québécois sans y parvenir, ce qui les fait passer pour de vrais ploucs). Il s’agit d’un juron populaire, et le terme d’origine est déformé en « tabarnak ». D’autre part, étant donné qu’il s’agit d’un juron, ce terme connote surtout des émotions négatives, et est donc employé dans des contextes précis, et non à tout va, à tort et à travers comme vous semblez l’imaginer. La persistance des Français à ne pas comprendre la forme et l’usage de ce mot devient très lourde, à la longue.

    Un petit effort de ce côté, merci :)

    Répondre à ce message

  • L’âge d’Or de Pedrosa n’est pas dans la sélection ????

    Répondre à ce message

    • Répondu par Henri Khanan le 23 novembre 2018 à  09:14 :

      Non, Dupuis n’est pas à la fête cette année. Comme le Lombard et Delcourt-Soleil d’ailleurs.

      Répondre à ce message

  • Angoulême 2019 : Regard sur la Compétition Officielle
    10 janvier 2019 12:39, par Gonzalo Iz.

    Je suis déçu de ne pas trouver dans la liste deux chefs-d’oeuvre publiés en 2018 :
    La dernière partie de Jonas Fink de Giardino, Le libraire de Prague, (qui, après une attente bien longue, ne déçoit pas) et L’homme gribouillé de Lehman et Peeters.
    L’âge d’or de Pedrosa et Moreil est surtout éblouissant au niveau graphique mais personnellement je trouve que c’est un album qu’on a tendance à regarder (voire contempler) plutôt que de lire. Et il a heureusement déjà gagné plusieurs prix.

    Répondre à ce message

    • Répondu par Laurent Colonnier le 10 janvier 2019 à  16:14 :

      Mais si, L’âge d’or de Pedrosa se lit très bien ce n’est pas que très beau, la narration et l’écriture sont également de grande qualité.

      Répondre à ce message

CONTENUS SPONSORISÉS  
PAR Vincent SAVI,Didier Pasamonik (L’Agence BD)  
A LIRE AUSSI  
Nos dossiersFestival International de la bande dessinée d’AngoulêmeAngoulême 2019  
Derniers commentaires  
Agenda BD  
Abonnement ne pouvait pas être enregistré. Essayez à nouveau.
Abonnement newsletter confirmé.

Newsletter ActuaBD