L’édition 2021 sera un enjeu pour le FIBD. Il s’agit de prouver que le 9e art s’est relevé de la crise du coronavirus et, d’autre part, de démontrer qu’il y a aussi un "après" Stéphane Beaujean, l’ancien directeur artistique parti diriger l’éditorial des éditions Dupuis après avoir orchestré la direction artistique du FIBD depuis 2016 [1]. Sous son impulsion, l’événement avait atteint des sommets tant en termes de succès que de renommée. Sacré trou d’air !
Franck Bondoux qui en a vu d’autres et qui a toujours été un peu irrité par la personnalisation opérée autour de son directeur artistique, insistant sur ce qui procède d’un "travail d’équipe", retrouve un peu le schéma de jeu de 2016, lorsqu’il nomma un trio à la direction artistique du FIBD. Mais très vite, le charismatique Stéphane Beaujean avait éclipsé les deux autres.
Le nom de ces nouveaux "triumvirs" : Sonia Déchamps pour la bande dessinée jeunesse, Fréderic Felder pour le domaine francophone, et Stéphane Ferrand pour le domaine asiatique.
Ce n’est pas un mauvais choix : Sonia Déchamps, journaliste culturelle (Europe 1, France Culture, Le Mouv’), anime depuis longtemps les rencontres publiques à Angoulême et ailleurs ; Frédéric Felder est une des têtes pensantes des Requins Marteaux et la BD populaire comme la BD indépendante n’ont aucun secret pour lui ; Stéphane Ferrand enfin, est convenablement capé : éditeur dans le groupe Milan, puis éditeur du département Manga chez Glénat, il était aussi le récent fondateur du label Vega (Groupe Steinkis).
Cette répartition est bien pensée, car l’une des raisons qui avaient poussé Beaujean à changer de voie était précisément le rocher de Sisyphe que représentait la gestion quotidienne du festival entier. En répartissant les tâches, l’organisation du festival s’évite de potentiels burn-out et s’assure que chaque pôle soit géré par un véritable expert du domaine.
Pour citer le communiqué de presse dont le boulot est de baratiner son journaliste, le festival fait « le parti-pris de l’intelligence collective. » C’est d’autant mieux vu qu’elle est issue de trois intelligences individuelles qui n’ont plus rien à prouver.
(par Jaime Bonkowski de Passos)
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.
[1] Période à laquelle il faut ajouter trois ans si l’on compte les années où il œuvrait aux côtés de Benoît Mouchart
Participez à la discussion