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Angoulême : Francis Groux président du FIBD sur fond de bisbille entre le CNBDI et le SMPI.

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 17 juin 2006                      Lien  
Comme nous vous l'annoncions il y a deux jours, Francis Groux a bien été nommé président du FIBD pour une période de deux ans. Gérard Balesiane et Ludovic Blanchier ont également été élus, respectivement vice-président et trésorier de l'association du Festival qui affiche finalement une perte limitée pour l'édition 2006. Le futur Musée de la BD, en revanche, suscite la polémique.

C’est confirmé, comme nous vous l’annoncions il y a deux jours Francis Groux est président du FIBD. Il en est un des fondateurs avec Jean Mardikian et Claude Moliterni. Le Festival est repris en main par un homme d’expérience qui est capable d’assurer à la manifestation angoumoisine sa pérennité dans la tradition qui a fait sa réputation, à un moment où le FIBD est dans la nécessité de se réformer profondément après l’éviction quelque peu brutale de Jean-Marc Thévenet en février dernier et que, par ailleurs, une polémique vient de naître entre le CNBDI et le maître d’œuvre du musée, le SMPI.

Un déficit limité pour la 33ème édition

Angoulême : Francis Groux président du FIBD sur fond de bisbille entre le CNBDI et le SMPI.
Francis Groux
Photo : D.Pasamonik

Éminemment sympathique, Francis Groux, 72 ans en juillet, fait l’unanimité sur son nom grâce à ses qualités de cœur et d’organisateur hors pair. Son élection n’a donc rien de surprenant. Comme on peut le lire dans La Charente Libre du 16 juin 2006, les institutionnels votant lors de la réunion du Bureau du FIBD affichaient le sourire, tandis que les sponsors Leclerc et La Caisse d’Épargne ne s’étaient même pas déplacés tant leur confiance au fondateur du Festival était pleine et entière. On espère cependant que Francis Groux puisse s’entourer au plus tôt d’une équipe plus jeune qui aura sa trempe !

La bonne nouvelle du jour (outre la nomination de Francis), est que les pertes de la 33ème édition du Festival, qui s’était achevé dans des conditions calamiteuses (voir notre Dossier Angoulême 2006), ont finalement été limitées. Le déficit est de seulement 20.000€, alors que l’on tablait, selon les premières estimations sur une perte de l’ordre 50.000€. Un déficit parfaitement gérable, eu égard au budget global de la manifestation.

Du rififi entre le CNBDI et le SMPI à propos du futur Musée de la Bande Dessinée

Jean-Marie Compte
Photo : D. Pasamonik

Dans la Charente Libre du 16 juin 2006, notre confrère Alexandre Le Boulc’h fait état d’un échange de propos peu amènes entre Jean-Marie Compte, directeur du Centre National de la Bande Dessinée et de l’Image et le maître d’œuvre du projet, le Syndicat Mixte du Pôle de l’Image (SMPI). « Le 19 mai dernier, explique le directeur du CNBDI d’ordinaire très posé, nous avons découvert l’impensable en matière de fonctionnement ». Aberrations commerciales dans la circulation entre les établissements, incompréhension de la mise en valeur de la bande dessinée, défaillances dans la concertation avec le musée, politique du fait accompli, problème de méthode... Tels semblent être les griefs faits par le CNBDI au SMPI officiellement maître d’œuvre de l’ouvrage.

Il semblerait que les causes de ces dysfonctionnements soient dus à la précipitation dans la réalisation imposée par une échéance incompressible qui oblige le maître d’œuvre à achever le Musée avant fin 2008 s’il ne veut pas se voir privé des financements européens qui lui sont attachés. Au prix d’un bâclage du projet ? Jean-Marie Compte s’y refuse, qui tire la sonnette d’alarme et pointe «  le manque d’ambition » du président (PS) du Conseil Régional, M. Michel Boutant.

Hélène Djilas
directrice du SMPI
Ph : D. Pasamonik

Hélène Djilas, patronne du SMPI, tempère. Parlant de Jean-Marie Compte, elle voit dans ces critiques une simple volonté de « bien faire ». Elle admet que les délais impartis et la programmation lourde qui pèsent sur le projet peuvent « ne pas satisfaire les scientifiques ». Elle considère que cet échange un peu orageux provient davantage d’un « problème de communication » entre Jean-Marie Compte et le SMPI qu’un réel conflit entre les parties. Mais on sent bien qu’une sorte de bras de fer se joue entre deux institutions aux logiques différentes, le SMPI dépendant essentiellement du Conseil Régional et le CNBDI dépendant de la Direction des Musées de France. Cela transparaît nettement dans l’exhortation au rapprochement qu’appelle de ses voeux jean Mardikian, président du CNBDI et fondateur du Festival d’Angoulême. Il fait part de ses interrogations quant aux intentions du SMPI dans ce dossier, souhaitant que celui-ci ne joue pas la montre pour mieux imposer ses choix.

Bref, entre un Festival en pleine interrogation sur son avenir et qui doit encore pour quelques temps encore subir les aménagements de la ville, le possible changement de majorité aux prochaines élections pimenté par des présidentielles qui mettraient peut-être Ségolène Royal à la présidence, et des institutions angoumoisines qui continuent à se regarder en chien de faïence, le climat au bord de la Charente reste à l’orage. Pourvu que la BD ne sombre pas dans la tempête !

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LE COMMUNIQUE DE PRESSE DU FIBD

Un nouveau président pour le Festival d’Angoulême

Francis Groux a été élu, pour 2 ans, président de l’association du Festival international de la bande dessinée d’Angoulême jeudi 15 juin 2006.

Francis Groux est né le 28 juillet 1934 dans la périphérie d’Angoulême. Après avoir découvert la bande dessinée grâce à la projection des Aventures de Tintin en images fixes, il s’abonne à Coq Hardi, hebdomadaire créé par Marijac à la Libération...

C’est néanmoins bien des années plus tard, en lui offrant une réédition des Cigares du pharaon d’Hergé que son épouse déclenchera sa passion de la bande dessinée. Cet intérêt se verra conforté ensuite par la lecture du catalogue de la première grande exposition consacrée à la bande dessinée au musée des Arts décoratifs, à Paris en 1967 [1].

Désireux de faire mieux connaître le 9e art autour de lui, Francis Groux crée en avril 1969, à Angoulême, une semaine de la bande dessinée.

Elu au Conseil municipal d’Angoulême en 1971, Francis Groux y fait la connaissance de Jean Mardikian : leur passion commune les entraîne à visiter, en octobre 1973 et en compagnie de Claude Moliterni, le festival de Lucca (Italie). Ils reviennent de ce voyage avec l’ambition de créer à Angoulême une version française de Lucca, avec l’accord des organisateurs de cette manifestation : le salon international de la bande dessinée naît fin janvier 1974. Dès sa première édition, la médiatisation d’Angoulême est très forte : il reçoit des auteurs majeurs (Franquin, Harvey Kurtzman, Fred, Gotlib, entre autres), des éditeurs et près de 10 000 visiteurs. L’année suivante, l’association du festival est créée. Secrétaire général du salon en 1974 et 1975, Francis Groux en assume la direction jusqu’en 1980.

De 1989 à 1995, il est vice-président de l’association du Festival et depuis dix ans, Francis Groux est toujours présent auprès des équipes du Festival, notamment en tant que commissaire d’expositions bénévole.

Chef d’entreprise à la retraite, aujourd’hui encore très impliqué dans le secteur associatif à travers 15 structures différentes, son rôle d’animateur d’équipe lui donne une grande expérience, fondée sur l’écoute et l’initiative.

Il est le père d’une fille et d’un garçon, et le grand-père de deux petites-filles.

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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En médaillon : L’Hôtel de Ville d’Angoulême. Photo : DR

[1Organisée par Pierre Couperie et Claude Moliterni. NDLR.

 
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1 Message :
  • Une précision et une remarque sur cet article :
    Michel Boutant est présdent du conseil général de la Cjharente qui est aussi le principal financeur avec en second la région Poitou Charentes.
    Pour ce qui est de l’ambition des élus je crois en effet que Magelis n’est pas une priorité pour la majorité qui tente de sortir des impasses financières de la majorité précédentes.
    De plus les acteurs politiques, économiques et les techniciens de Magelis sont fortement divisés, avec des conflits larvés et une absence de confiance entre les entreprises de l’animation et Magelis.

    Voir en ligne : Angoulême : Francis Groux

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