Dans la France de 1525, Antoine Sèvres traverse les routes du Sud du pays sous la protection d’un groupe mené par Robert Loriot, un homme avec qui il sympathise et qui lui sauve un soir la vie quand deux bandits s’en prennent à la bourse du moine.
Arrivé chez le seigneur pour lequel il bénéficie d’une recommandation mais qui ne l’accueille pas très chaudement, Sèvres se retrouve en plein milieu d’une sombre affaire quand Loriot est découvert assassiné, le sexe coupé. Sa reconnaissance envers le mort va le pousser à enquêter - son statut d’Inquisiteur, qu’il se garde bien de manifester aussitôt, lui assurant une certaine autorité.
Si notre héros révèle peu de son passé (il revient tout juste de plusieurs années de captivité) et de sa personnalité, l’album est porté par les portraits de nombre de personnages plus ou moins importants qui prennent rapidement vie grâce aux textes de Laurent Rullier et aux dessins d’Alessio Lapo. La formation d’historien du scénariste n’y est sûrement pas pour rien : le contexte politico-religieux de l’époque est rapidement et efficacement campé et les motivations des personnages semblent très crédibles.
Le dessinateur est tout aussi efficace : un trait sans fioriture et précis, de vraies gueules de personnages et un bon travail de recréation de l’époque qui n’empêche pas que les planches soient suffisamment aérées. Les couleurs sont encore une fois à notre goût un peu trop présentes, même s’il y a un vrai parti pris artistique très cohérent.
Antoine Sèvres s’annonce comme une série très agréable, la décision de terminer cette première histoire dans le présent album ne donnant pas l’impression d’une précipitation mais simplement d’une intrigue bien calibrée. Cet inquisiteur itinérant a manifestement bien des secrets à révéler et son attitude en retrait, qui contraste avec son époque de passions et de violence, le rend terriblement intrigant.
(par François Peneaud)
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