Apollo - Par Matt Fitch, Chris Baker et Mike Collin - (...)

Apollo - Par Matt Fitch, Chris Baker et Mike Collin - Dunod

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Alors que sort en salle le film de Damien Chazelle consacré à la même épopée spatiale, un comics revient lui aussi sur cette incroyable aventure ayant conduit l'homme sur la Lune. Avec, à la différence de "First Man", une importance très nette accordée au drapeau américain et aux valeurs qu'il véhicule.

Ils étaient trois à bord d’Apollo 11, mais la postérité a surtout retenu le nom de celui qui le premier marcha sur la Lune, le 20 juillet 1969 : Neil Armstrong. À ses côtés, Edwin "Buzz" Aldrin d’abord, qui foula lui aussi le sol lunaire, et Michael Collins, resté en orbite. Et derrière ce trio, toute une foule d’ingénieurs et de scientifiques de la NASA.

Si le récit s’ouvre sur le décollage d’Apollo 11, il part en fait du drame d’Apollo 1 - trois astronautes ayant péri dans un incendie au cours d’une simulation sur Terre - et les préparatifs et le déroulé de la première mission lunaire. On y trouve divers éléments personnels rapidement abordés ou simplement suggérés, comme la jalousie de Buzz Aldrin à l’égard de Neil, les angoisses de ce dernier liés à son trauma familial ou les réactions de son épouse Janet, au cours de la mission. S’y insèrent également des épisodes politiques, avec Nixon ou Kennedy.

Apollo s’avère ainsi renseigné et précis mais dans une tonalité d’ensemble très hagiographique, y compris lorsqu’il s’agit de mettre en scène le Président alors en exercice. Car au cas où on l’aurait manqué, cette conquête est d’abord celle d’une Amérique (enfin ?) triomphante dans le domaine spatial. Conquête rendue possible par l’investissement de personnalités d’exception, aux parcours marqués par leur passé militaire et dont la complexité demeure finalement essentiellement de surface. Le lecteur pourra néanmoins être séduit par cet aspect de documentaire pourtant maladroitement animé par quelques intrigues aux passions au fond inoffensives et facilement sirupeuses.

En somme un projet de récit en bande dessiné nettement moins ambitieux et inspiré que l’objet qu’il s’est donné. Mais en se consolera avec la puissance naturelle de cette aventure spatiale incroyable qu’on a tout de même plaisir à (re)découvrir dans ce format. D’autant que les quelques moments techniques clés au sein des modules s’avèrent correctement rendus.