Albums

Appoline - Par TBC & Morvan - Casterman

Par Morgan Di Salvia le 1er octobre 2009                      Lien  
En s’inspirant de l’affaire Natasha Kampusch, JD Morvan a écrit une bande dessinée terrifiante. L’histoire d’une séquestration, où les rapports de force psychologiques sont déroutants.

L’événement avait défrayé la chronique en 2006, une fillette enlevée en 1998 finissait par échapper à son ravisseur. La jeune femme expliqua par la suite, qu’elle avait bénéficié d’une certaine liberté de mouvement malgré sa séquestration et les présumées violences dont elle fut victime. En partant de ce fait-divers sordide, Jean-David Morvan a écrit une bande dessinée d’un noirceur incroyable : Appoline.

Rapidement, on comprend que c’est la relation d’amour - haine entre Appoline et son ravisseur qui va nous tenir en haleine durant les quelques soixante pages de cet album. Retenue prisonnière dans une pièce aménagée de la cave de son ravisseur, un jeu de séduction et de domination psychologique va s’installer au fil des pages et des années.

Sur la corde raide avec ce sujet très sensible, Morvan ose aller au bout de son envie d’un huis clos noir et dérangeant. Lui à qui l’on fait régulièrement le reproche d’abuser des séquences de course-poursuite, tient ici ses personnages dans quelques mètres carrés. La tension est maintenue par le dessin de TBC : anguleux, rugueux comme peuvent l’être certains comics américains (on pense parfois à Richard Corben). Le style choisi par le dessinateur slovène est complètement à propos pour cette histoire sombre et réaliste. Appoline sème le trouble, jusqu’au paroxysme des révélations finales, particulièrement bouleversantes.

Appoline - Par TBC & Morvan - Casterman
Un extrait d’Appoline
© TBC - Morvan - Casterman

Si le but de cette première collaboration entre Morvan et TBC était de créer un malaise, il est amplement atteint. On formulera tout de même quelques réserves sur le dessin de couverture et le sous-titre de l’album que l’on pourra juger au mieux raté, au pire racoleur.

Les bonnes BD noires ne sont pas légion, Appoline en fait clairement partie.

(par Morgan Di Salvia)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

🛒 Acheter


Code EAN :

Casterman
 
Participez à la discussion
3 Messages :
  • Appoline - Par TBC & Morvan - Casterman
    1er octobre 2009 14:29

    C’est bien un signe du temps ce rapport au crapoteux, en BD comme à la télé les émissions de faits divers, on fait du trash pour ramasser large, alors recrudescence de pseudo-témoignages sur les femmes battues et autres Aspic Voisine décomplexés. JD Morvan ne laisse jamais une nouvelle niche vide bien longtemps sans y mettre sa gamelle.

    Répondre à ce message

  • Appoline - Par TBC & Morvan - Casterman
    1er octobre 2009 17:37, par Eric B.

    Heureux de savoir que Tomaz Lavric n’ait pas lâché la bande dessinée. Ça sera l’occasion de relire Fables de Bosnie...

    Répondre à ce message

  • Appoline - Par TBC & Morvan - Casterman
    17 novembre 2009 14:32, par PGO

    Triste verité cette BD qui nous fais froid dans le dos. Une réalité de la follie humaine...physique et psychologique !!! Connaisons nous nos voisins, nos proches, notre famille véritablement ??? A qui peut-on faire confiance ?

    Répondre à ce message

CONTENUS SPONSORISÉS  
PAR Morgan Di Salvia  
A LIRE AUSSI  
Albums  
Derniers commentaires  
Abonnement ne pouvait pas être enregistré. Essayez à nouveau.
Abonnement newsletter confirmé.

Newsletter ActuaBD