« Dans la foulée de la précédente exposition, j’ai souhaité exposer à Bruxelles car pas mal d’amateurs n’ont pu se rendre à Paris à cause du Coronavirus, nous explique d’emblée Jean-Claude Götting. Puis, je voulais profiter de ce très beau nouvel espace que Marc [Breyne] a ouvert récemment. Je ne pense d’ailleurs pas que l’on puisse l’appeler une galerie. Il s’agit plutôt d’un lieu très convivial où l’on se promène à sa guise : dans chaque coin se niche une œuvre à découvrir… »
Pendant que nous arpentons ensemble la salle qui lui est entièrement dédiée, Jean-Claude Götting revient sur le processus créatif qu’il a suivi pour capturer l’essence de la capitale parisienne, par le biais de la trentaine d’œuvres qui sont exposées :
« J’avais réalisé une première série sur Bruxelles il y a quelques années, que j’avais d’ailleurs eu du mal à terminer. Et je me suis rendu compte que je ne me sentais pas capable de réaliser la même démarche pour Paris. J’ai donc mis ce projet de côté… Puis je suis retombé sur un ancien dessin où j’avais réalisé une vue nocturne de Montmartre. Et je suis demandé si ce n’était justement pas le bon angle : dessiner le site la nuit pour éviter de tomber dans le cliché montmartrois avec la foule qui l’accompagne. Lorsque les rues sont vides, la nuit ou au petit matin, l’atmosphère du lieu se dégage… C’est extraordinaire ! »
« Retirer les touristes m’a donc semblé la solution pour dessiner Montmartre. Je sortais tous les soirs pour trouver de nouveaux lieux évocateurs. Après une vingtaine de dessins, j’ai sauté le pas et j’ai prolongé la démarche en dessinant Paris, tout en me focalisant sur des coins qui m’évoquent des souvenirs ou des rencontres personnelles. J’ai forcément joué avec les lumières, les lampadaires et les trottoirs qui brillent. J’ai surtout voulu utiliser des éléments parisiens, comme les colonnes Morris, voire quelques lieux emblématiques sans pour autant se focaliser dessus, afin qu’ils participent à l’atmosphère sans devenir l’objet du dessin. J’ai réalisé cela pendant l’hiver dernier, ce qui m’a permis de profiter des arbres sans feuilles, beaucoup plus graphiques. Je souhaitais rester dans l’intime… »
Les amateurs qui ne pourront pas faire le déplacement dans le délai imparti pourront retrouver ces dessins au sein de deux livres. Le premier édité par Huberty & Breyne, rassemble les œuvres de Montmartre, Paris et quelques autres dessins de personnages déambulant. « D’un autre côté, "Traverser la nuit" est un recueil de petits dessins sur la lumière qui perce la nuit, l’errance plus mystérieuse de personnages, complète Götting, J’ai essayé de représenter la nuit la plus sombre possible tout en maintenant des éléments que l’on puisse distinguer bien entendu. J’ai maintenu ma technique : un rouleau de mousse qui dépose de l’encre de chine sous la forme d’une trame grise qui s’épaissit à chaque passage. Puis avec de la gouache blanche, je viens remettre de la lumière et modeler l’atmosphère désirée. »
Ajoutons que des peintures de Götting trônent également ça et là dans ce nouvel espace. Une double bonne raison pour profiter ou découvrir l’univers envoûtant de l’artiste.
Propos recueillis par Charles-Louis Detournay.
(par Charles-Louis Detournay)
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Exposition Jean-Claude Götting : Traverser la nuit
Du 21 septembre 2020 au 4 octobre 2020
Marc by H&B - 32 Rue Blaes 1000 Bruxelles
Acheter Traverser la nuit auto-édité du même nom sur le site de l’artiste)
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Photo : Charles-Louis Detournay