Nous avions laissé dans le tome précédent Arthur Curry triomphant du roi mort et acceptant sa destinée, assumant ainsi, et enfin pleinement, son double rôle : celui, en surface, du super-héros Aquaman et pour les océans, celui de souverain d’Atlantide.
Arthur, et Mera, trouvèrent ainsi leur place dans le monde, et les mers, au bout de vingt-cinq épisodes écrits par un Geoff Johns au meilleur de sa forme.
Nous débutons donc avec ce quatrième tome une nouvelle période [1]. Jeff Parker prend la barre du navire, remplaçant Johns au scénario, tandis que Paul Pelletier continue de se charger d’une bien belle façon du dessin.
Rompant avec la mécanique moderne des comics qui propose souvent un arc narratif, plus ou moins complexe, par tome, Jeff Parker renoue avec une narration plus traditionnelle et feuilletonesque avec des histoires s’étalant seulement sur quelques épisodes. Une méthode qui laisse le temps aux personnages de respirer, mais également de s’installer dans un contexte presque routinier, permettant souvent au lecteur de mieux s’y attacher, et donc de vibrer avec eux.
En effet, maintenant qu’Arthur et Mera sont installés après une suite d’épreuves de grandes envergures, le lecteur se trouve prêt à suivre leur vie (super-)ordinaire de tous les jours ou presque.
Ainsi à travers ces huit épisodes, nous avons droit : à un monstre marin antédiluvien, une soirée d’anciens élèves de lycée, de la mythologie grecque nécessitant un coup de main de Wonder Woman, une rencontre musclée avec la Créature du Marais et une tentative d’assassinat orchestrée par une faction atlante vivant dans le sous-royaume.
Une variété de situations et de thèmes qui apporte une fraîcheur et une densité à cet univers des plus appréciables, mêlant pure action, intimité, exploration d’environnement et intrigue politique. Évidemment quelques fils rouges apparaissent, certaines histoires menant à des intrigues qui sont amenées à revenir.
Des qualités indéniables, auxquelles il faut également signaler le traitement toujours intéressant de Mera, la compagne d’Arthur, qui évolue en partie de façon automne dans certaines histoires, vivant ses propres aventures... évidemment liées à celle de son compagnon, selon un mode de complémentarité et de soutien. Ainsi lorsqu’Arthur est trop occupé par l’une de ses missions, Mera le remplace au pied levé, démontrant ainsi qu’elle n’est pas une simple reine d’apparat.
Seul bémol dans ce lot d’aventures : la rencontre avec la Créature des Marais dans laquelle Arthur, d’habitude si enclin à la solution du dialogue, s’entête à la considérer comme un ennemi… Un état d’esprit permettant évidemment de mettre en scène des passes d’armes entre les deux personnages, amusantes et fun. Difficile, cependant, de ne pas grimacer devant ce genre d’artifice narratif.
Du côté du dessin, Paul Pelletier reste toujours très efficace, à l’aise aussi bien avec les paysages sous-marins, les monstres et les scènes d’action. Son découpage est nerveux et les cadres efficaces, et l’enchaînement des scènes se font le plus naturellement au monde.
En conclusion un tome réjouissant, qui fera le bonheur des amateurs du protecteur des fonds marins et de sa compagne, proposant un panel d’histoires diversifiées et des personnages fort bien caractérisés, si on met de côté l’épisode un peu forcé de la Créature des Marais.
(par Guillaume Boutet)
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Aquaman T4. Par Jeff Parker (scénario), Charles Soule (scénario), Paul Pelletier (dessin) & Collectif (dessin). Traduction Edmond Tourriol. Urban Comics, collection "DC Renaissance". Sortie le 27 février 2015. 208 pages. 19,00 euros.
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Aquaman sur ActuaBD :
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[1] Les épisodes contenus dans Aquaman T4 : Tempête en eau trouble sont :
Aquaman #26-31 + Annual #2 (décembre 2013 à mai 2014 + juillet 2014),
Swamp Thing #32 (juin 2014).