Arachnid T13 & T14 - Par Shinya Murata & Shinsen Ifuji - Soleil Manga

Shônen manga [1]d’action d’excellente facture, centré sur des combats violents et stratégiques, le tout dans un univers sombre d’assassins, Arachnid s’achève. L’acte final est découpé en trois moments-clés, chacun mené par un antagoniste distinct qui boucle une sous-intrigue.

Série linéaire et simple, son dénouement reste dans cette logique qui loin de la desservir lui assure une lisibilité et une cohérence qui a toujours fait sa force. Cependant l’émergence d’un côté glauque discutable que nous avions relevé dans les deux tomes précédents se poursuit, même si cet aspect prend ici une tournure plus psychologique que la débauche de violence sexuelle qui nous avait laissé mitigés la dernière fois.

Ainsi Alice terrasse d’abord La Fourmi Légionnaire responsable de la transformation des élèves de son lycée en zombies-violeurs, le tout dans une scène choc dans laquelle Alice confrontée à la trahison d’un être aimé n’hésite pas à le tuer afin d’assurer sa survie.

© 2009 Shinsen Ifuji / SQUARE ENIX / Soleil Manga

La construction des deux autres moments suivent cette même idée. Au point que la révélation finale de l’identité du fameux Boss de l’organisation, responsable de tous les drames et les malheurs d’Alice, offrira peu de surprise. Un peu dommage.

Du côté des combats « shônen », l’avant-dernier antagoniste, la Guêpe, propose une très belle prestation comme la série nous en a souvent offert et qui joue parfaitement son rôle : clair, lisible, intense, très bien dessiné et malin, bref de « l’Arachnid » comme nous l’apprécions.

Reste le dénouement et ses choix moraux qui étonnent et risquent de décevoir au-delà de la fin ouverte, avec une Alice seule combattant les hordes de zombies qui ont envahi la ville ! Une image étrange mais résultat logique d’un dernier acte qui aura été marqué par différentes trahisons, avec à la base une série d’amours tordus ou contrariés.

© 2009 Shinsen Ifuji / SQUARE ENIX / Soleil Manga

Ainsi tous ceux qui aiment Alice ou qu’elle aime finissent à un moment ou à un autre par la trahir et par tenter de lui faire du mal, voire de la tuer. Pas de fin heureuse donc mais la mort et le combat comme seuls perspectives de futur.

Un dernier acte sur le désenchantement mais aussi sur la détermination d’une héroïne et sur sa soif de liberté. L’image est jolie, voire classe, mais la surenchère des trahisons nous aura semblé surjouée à force, ainsi que la dimension série B avec cette horde de zombies-violeurs. Et même si la série a toujours assumé cet aspect, avec des assassins dotés de capacités extraordinaires imitant celles de divers insectes, les auteurs ont sans doute trop tiré sur la corde.

Cependant, en dépit d’une fin tarabiscotée et un peu glauque, Arachnid aura été un excellent Dark Shônen mettant en scène une héroïne forte et badass. Les personnages sont hauts en couleurs, le plus souvent féminins. Les combats sont étranges mais rondement menés, grâce à un parti pris de pouvoirs pittoresques et à un dessin de grande qualité qui leur confère une certaine ampleur. Bref, une sympathique œuvre de genre qui a tout pour plaire aux amateurs.

© 2009 Shinsen Ifuji / SQUARE ENIX / Soleil Manga