Assassins raconte l’histoire d’un jeune garçon, Jinsuke, qui se retrouve orphelin suite au meurtre de son père et de sa mère à un an d’intervalle. Ces assassins ont remonté la piste de la famille et ont bien l’intention d’en éliminer chacun de ses membres.
Jinsuke ne doit son salut que par l’intervention providentielle de Mademoiselle Suzuki, une voisine de palier, qui s’avère être une tueuse professionnelle. Pourchassés par de nombreux poursuivants, ils deviennent très vite la cible des médias et de la police tokyoïte qui, eux aussi, les traquent sans relâche.
En dépit de la froideur et du côté solitaire de Suzuki, celle-ci entreprend de protéger le jeune garçon, tout en espérant éclaircir cette sombre histoire, derrière laquelle une somme colossale d’argent est en jeu.
Malgré une rentrée en matière captivante (mystère autour d’une famille assassinée à un an d’intervalle, un jeune garçon qui en réchappe, une tueuse avec une belle âme...), on ne peut que rester dubitatif face au déroulement du récit. Certes, le lien naissant, plein d’humanité, entre la tueuse et le jeune homme s’avère être potentiellement intéressant, la seconde moitié du récit piétine, et n’apporte pour ainsi dire aucun élément neuf.
Dommage, car autant le suspense s’avérait passionnant durant les premières pages, autant on reste sur sa faim dans les soixante pages suivantes, avec, au final, un mélodrame peu convaincant. On sent la volonté de l’auteur de faire passer un message, au détriment d’une nécessaire magie dans le récit.
La qualité graphique de Hirohisa Sato n’est pas en cause. Ses cadrages et son découpage sont particulièrement soignés et donnent de la profondeur de champ. Sachant qu’il s’agit d’une trilogie, espérons que le second tome sorte la série de cette mauvaise passe, en se concentrant sur l’essentiel, à l’exemple de l’excellent Anguilles démoniaques, également chez le même éditeur.
(par Marc Vandermeer)
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