Publié au Japon de 2015 à ce début d’année, pour six tomes en tout, chez Kadokawa, Atrail débute comme beaucoup de titres du genre avec son héros lycéen, se croyant ordinaire et n’ayant rien demandé à personne, qui voit sa vie basculer et qui écope du statut de messie que deux superpuissances se disputent !
Le ton se veut clairement parodique, avec une amorce de fin du monde qui vire rapidement au burlesque, avec des super-agents aux super-pouvoirs qui commencent par s’entretuer avant de finir chez le héros à déguster des pâtisseries !
L’univers se révèle plutôt convaincant, typique d’une certaine science-fiction japonaise à base d’organisations militaires s’opposant à travers leurs idéologies, auxquelles nous pouvons ajouter un côté The Truman Show...
En effet, et c’est là finalement l’originalité et le vrai propos de cet ouvrage : bien que notre lycéen découvre et expérimente son don de changer le monde à volonté, il ne désire qu’une seule chose, le maintien du statu quo ! Contre tout attente, il s’avère être un casanier heureux uniquement par la répétition d’un quotidien rassurant et sans surprise, dans lequel il peut anticiper et organiser sa vie à l’avance !
Bref, le pouvoir de changer le monde ne l’intéresse pas du tout, et se révèle même en opposition avec sa personnalité. Le propos de la série sera donc de l’amener à choisir l’un des camps afin qu’il utilise son don pour le bien de l’humanité.
Ce premier tome prend le temps de poser un univers finalement assez complexe, peuplé de nombreux personnages hauts en couleur, parodies ou presque de figures incontournables du genre. Il faudra donc attendre la suite pour voir l’exploitation de ce point de départ, qui se révèle dans tous les cas efficace, malin et très drôle !
(par Guillaume Boutet)
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