Cela s’est passé entre 11 heures et 11h30. Des hommes ont surgi dans la rédaction et ont massacré les personnes présentes. Les assaillants ont fait tout le tour de la rédaction et connaissaient manifestement leurs cibles. Coco témoigne dans L’Humanité que les agresseurs parlaient parfaitement le français et se réclamaient d’Al Quaïda. Il y aurait au moins 12 morts dont Wolinski, Cabu, Charb et Tignous. Également Bernard Maris, le chroniqueur économique de Charlie. Selon nos informations Coco, Catherine et Luz sont indemnes, mais nous ne connaissons pas le nom des autres victimes.
Des témoins leur auraient entendu crier "Nous avons vengé le Prophète !" ou encore "Allah Akbar" !" Les agresseurs sont en fuite ayant réussi à échapper à la police. Le niveau vigipirate a été porté au plus haut niveau " Attentat." Toutes les forces de l’ordre ont été mobilisées. Un appel à témoin a été lancé.
Le Président François Hollande, Manuel Valls, le Premier Ministre, le ministre de l’intérieur et le ministre de la culture se sont rendus sur place. "C’est un acte d’une exceptionnelle barbarie" a-t-il déclaré. Une réunion interministérielle de crise a eu lieu à l’Élysée à 14 heures aujourd’hui.
Ce n’est pas le premier attentat qu’avait eu à essuyer Charlie Hebdo puisque que leurs locaux avaient été incendiés. C’est suite à l’affaire des caricatures danoises que nous avons largement suivie à l’époque que Charlie Hebdo était dans le viseur de la menace islamiste.
C’est un séisme majeur de la société française. Il faut être conscient que nous vivons ici notre 11 septembre. Charlie Hebdo était le dernier bastion de l’anticléricalisme français que plus aucun parti politique n’assume véritablement aujourd’hui.
Ce sont surtout de grands talents qui s’en vont : Wolinski, l’homme qui a décomplexé le dessin français, cofondateur d’Hara Kiri et de Charlie Hebdo, cornac inspiré et défricheur de Charlie Mensuel, grand prix d’Angoulême ; Cabu, cofondateur de Charlie Hebdo, créateur du Grand Duduche dans Pilote, le meilleur caricaturiste français ; Charb, héritier de Siné et l’anticlérical le plus radical de la bande ; Tignous qui rendait parfaitement la trogne du Français moyen.
"Si le dessin est une prise de position politique, il n’y a aucune raison de ne pas le publier. En ce qui concerne les religions et l’extrême droite, c’est feu à volonté" disait Charb à ActuaBD. Ses lâches assassins l’ont pris au mot.
Les hommages n’ont pas tardé à se produire un peu partout, notamment à Angoulême où des élèves de l’École Supérieure de l’Image (ESI) ont exhibé une pancarte intitulée : "Balles tragiques chez Charlie Hebdo".
Nous reviendrons sur ce sujet dans les prochaines heures.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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