Les Martineau, une petite famille composée d’une mère, d’un père boulanger et de leurs deux enfants arrivent dans le village de Saint-Jean pour y établir leur commerce. Ils doivent gagner leur clientèle et les villageois font timidement mais sûrement leur connaissance et goûtent à leur pain qu’ils trouvent délicieux. Ceci n’est pas pour plaire aux Durand établis au cœur de la bourgade depuis des lustres. Il n’est pas facile d’y faire sa place et l’envahisseur allemand vient davantage tout compliquer surtout que le père de la famille Martineau est mobilisé. Son épouse et ses enfants vont devoir se débrouiller sans lui.
L’atmosphère de petit village durant l’Occupation est parfaitement décrite. Il n’y a pas de secret, la condition sine qua non de la réussite d’une fiction évoluant dans un cadre historique résulte dans sa rigueur et le souci du détail reposant sur une solide documentation. Il en va de sa crédibilité. On peut affirmer que cet album ne déroge pas à la règle. Tout y est minutieusement décrit depuis les véhicules en passant par les bâtiments jusqu’au carrelage, les comptoirs de commerce et le moindre ustensile. Les méthodes de fabrication du pain y sont évidemment bien reproduites également.
La manière de se comporter et de s’exprimer de l’époque est aussi bien reconstituée. On voit la population s’adapter tant bien que mal à la vie sous la botte allemande : le rationnement, les réquisitions, la mobilisation, la résistance qui s’organise avec ses difficultés et ses représailles.
Le type de narration employé par les auteurs est un autre atout de cette histoire qui commence par la technique assez classique mais toujours efficace du flash-back. Ils ont pris le temps de planter le décor et leurs personnages. L’action a bien débuté enchaînant les événements qui viennent bouleverser le quotidien des acteurs bousculés par la guerre.
L’intrigue se termine sur un suspense haletant qui permet aux auteurs de concocter une suite palpitante, de surprendre encore le lecteur et de l’emmener dans les péripéties d’un bon feuilleton. En attendant, ce premier épisode nous laisse une bonne impression qui laisse présager une belle série qui s’étendra sur deux cycles comprenant chacun deux albums.
(par David SPORCQ)
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.
![Serge Monfort : « En lisant, l'enfant devient le chien, comme il deviendrait chevalier dans une BD médiévale ! » [INTERVIEW]](local/cache-gd2/07/a53eabf15a5df16adbd03466676855.jpg?1713070409)
