C’est une des bonnes surprises d’avant l’été, laquelle mérite qu’on ne la rate pas car ce thriller futuriste s’avère passionnant. Le dessin de Fred Saldedo (Ratafia, Nous ne serons jamais des héros,...) est rugueux de premier abord : ses gueules déformées, ses décors un peu schématiques,... ont néanmoins le mérite de typer parfaitement les personnages et d’imposer une ambiance oppressive qui correspond à l’intention du scénariste Olivier Jouvray (Lincoln, Kia Ora, Majipoor, Waraba...).
Nous sommes en effet dans une Uchronie à la Orwell, en Angleterre comme il se doit. Big Brother est partout et personne ne s’est préoccupé de savoir qui garde les gardiens. Résultat : plus rien n’échappe au regard de l’État qui surveille la population aussi sûrement que l’œil de Dieu sur Caïn. Insupportable pour une jeune fille révoltée qui méprise un brin son père, un ancien flic. Mais que faire ?
Le premier volume de cette série pose avec efficacité le cadre de l’histoire. Nous sommes dans une vraie confrontation de paranoïas. En réalité, dans ce montre "transparent", ce sont les intentions des uns et des autres qui sont opaques. Qui manipule qui ?
Oculos habent et non videbunt (Ils ont des yeux mais ne voient pas) [1] est vraiment la conclusion que l’on peut tirer de ce premier tome qui appelle à une suite. Tous les protagonistes sont dans le brouillard, et le lecteur avec eux. Mais ce dernier, comme nos héros, brûle d’envie de connaître le fin mot de l’histoire...
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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