Pour Saitō, les thèmes de la naissance, des étapes de l’existence, de l’amour romantique, des relations conjugales ou de la solitude des personnes âgées sont des sujets cruciaux, qu’elle aborde sans pesanteur ni manichéisme. La mangaka possède le rare talent de restituer avec un grand naturel la réalité de l’expérience humaine en explorant les subtilités des petits mensonges, des sourires dissimulés et des gestes interrompus, pour dresser des portraits psychologiques complexes, qui restent gravés dans la mémoire des lecteurs.
Chaque personnage sonne juste et nous ressemble. Ou du moins « à quelqu’un qu’on connaît ». Que ce soit la vieille dame assise sur son sofa dans La noix de ginko ou cet homme « séduit par une femme égoïste aux mauvaises intentions ». Avec cette réédition parue à l’Atelier Akatombo, la première datant de 2018, nous sommes invités à repenser nos vies et les moments clés du quotidien, souvent imperceptibles, ou tout peut basculer...
Nazuna Saitō est née en 1946 et commence sa carrière comme illustratrice. En 1986, à l’âge de 40 ans, elle se lance dans le manga avec Dahlia (Shogakukan). Six œuvres se succéderont jusqu’en 1998, puis elle interrompt sa carrière artistique pendant plusieurs années, pour s’occuper de ses parents âgés et enseigner le manga à l’université. L’année 2012 marque son retour comme autrice, puis en 2019, le jury du Japan Media Arts Festival lui décerne le Premier Prix catégorie manga pour Au tomber du soleil.
(par Jorge Sanchez)
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Au tomber du soleil - Par Nazuna Saitō. Traduction par Dominique et Frank Sylvain. Éditions Atelier akatombo. 236 pages - 13€.
La chronique "Je ne suis pas là, un spleen canadien intimiste" par Jorge Sanchez