Commencée dans la revue Lapin, la série « Au travail » d’Olivier Josso trouve son origine dans un constat simple : pourquoi certains continuent à dessiner toute leur vie, alors que d’autres s’arrêtent à l’aube de l’adolescence ? Pour l’auteur, la réponse est relativement simple : le dessin et la lecture des bandes dessinées l’ont secoué, exalté, fasciné, lui ont retourné les sens.
Au moment de ses premiers émois de lecteur, Josso prend conscience de l’ombre douloureuse qu’il porte en lui. Son père est décédé pendant sa prime enfance, avant l’âge où l’on peut se constituer de véritables souvenirs. Ce vide, il va le combler dans les interstices des bandes dessinées qu’il dévore avec passion. Les albums de Lucky Luke, Astérix, Tintin conservés chez sa grand-mère constituent un petit corpus familial qui se transmet à travers les générations. Un jour, dans le cellier de cette mamie aimante, il tombe sur une bizarrerie, un album inconnu au titre mystérieux et qui va le bouleverser à jamais : « La Mauvaise Tête », un Spirou de Franquin.
Les échos d’un livre qu’on a aimé peuvent résonner longtemps. Avec « Au travail », Olivier Josso dit à quel point ses lectures d’enfance et sa pratique foisonnante du dessin l’ont constitué. Son analyse personnelle est très touchante et propose en outre des réponses intéressantes à des questions sur l’essence même du dessin. « Au travail » est un ouvrage généreux qui réinterprète des classiques en leur apportant un véritable supplément d’âme.
(par Morgan Di Salvia)
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