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Avec la série TV Gotham, DC vise le leadership sur le petit écran

Par Aurélien Pigeat le 29 septembre 2014                      Lien  
La semaine dernière a débuté, aux États-Unis mais aussi en France, sur MyTF1 VOD, la série événement {Gotham}, mettant en scène l’univers du Chevalier Noir. Si Marvel domine outrageusement son rival DC du côté du cinéma, la situation est inverse du côté du petit écran.

Souvenez-vous, c’était il y a bien longtemps : une adaptation tout aussi kitsch que populaire de l’univers de Batman hantait alors notre télévision, la série Batman de William Dozier [1]. Il fallut, après elle, les efforts conjugués de plusieurs générations de scénaristes et dessinateurs de comics pour effacer cette image tenace du Chevalier Noir.

Avec la série TV Gotham, DC vise le leadership sur le petit écranPlus tard, l’univers DC connut une autre adaptation télévisée ultra-populaire : Smallville, centrée sur l’adolescence de Superman. Produite entre 2001 à 2011 elle ouvrit la voie à une renaissance de l’univers DC du côté du petit écran.

Cette renaissance se renforce encore aujourd’hui puisque, dans la foulée de Smallville, débuta en 2012 Arrow, autour du personnage Green Arrow. La formule est rôdée car la série rencontre depuis deux ans un véritable succès, au point qu’un spin-off, autour de Flash, débute en octobre prochain.

Le retour de Batman

Dans ce contexte florissant, il paraissait naturel d’exploiter à nouveau l’univers de la franchise-phare de DC Comics : celui de Batman. C’est chose faite avec Gotham, mais de manière assez originale puisque de Batman il ne sera pas question, ou presque...

La série débute en effet avec l’arrivée à Gotham d’un jeune inspecteur encore plein d’idéaux : James Gordon. Et sa première enquête l’entraine avec son ripoux d’équipier, l’inévitable Harvey Bullock, sur la scène d’un crime commis sur Park Row : l’assassinat de deux notables de la ville, Thomas et Martha Wayne, devant leur fils, Bruce. Celui qui deviendra, des années plus tard, Batman, n’est pour l’heure qu’un enfant...

Dans une sorte de fusion de deux des séries les mieux écrites autour de Gotham et Batman, Année Un de Frank Miller et Gotham Central de Greg Rucka et Ed Brubaker, Gotham se propose donc de raconter les débuts de Gordon en tant que policier à Gotham City et de dresser le portrait de cette ville, gangrénée par la violence, la corruption et les trafics en tous genres, à travers la vie du commissariat de Gotham.

Bien sûr, l’univers de Batman est bien présent, dilué dans cette approche et cette structure policière classique. Si l’on redécouvre certaines figures familières du GCPD, telles Bullock, Montoya et Allen, c’est du côté des mauvaises graines que la série suscite l’intérêt, pour ne pas dire le plaisir jubilatoire du fan de comics.

Le premier épisode nous présente ainsi une gamine des rues, elle-aussi témoin du meurtre des Wayne, appelée à devenir Catwoman ou encore une autre enfant, fille d’un gros bras, et prénommée Ivy. Mais c’est surtout l’entrée en scène d’Oswald Cobblepot, le futur Pingouin, en homme de main de Fish Mooney, une chef de gang créée pour l’occasion, qui remporte le morceau durant ces épisodes d’ouverture.

On souhaite à la série de conserver cette tonalité plus policière que super-héroïque, de creuser la mythologie de la ville à travers quelques-unes de ses figures emblématiques. Mais aussi d’en déployer la dimension proprement mafieuse liée au clan Falcone, d’ores et déjà présent dans l’intrigue avec son chef, Carmine Falcone. Pour le moment, le résultat est convaincant.

Du côté éditorial, le partenaire privilégié de DC Comics en France, Urban Comics peut se réjouir : tandis que débute la série TV Gotham, le label de Media-Participiations sort le tome 2 de Gotham Central, également centré sur les policiers du GCPD mais chronologiquement situé à l’opposé de la série TV, au moment du départ du Commissaire Gordon.

À cela s’ajoute l’annonce du lancement, en novembre, d’une nouvelle collection, « Urban Series », reprenant le matériel américain dérivé des séries TV justement. Ce lancement s’effectuera avec Arrow, adaptation de la série du même nom, alors que le récent Green Arrow de Jeff Lemire, qui s’inscrit dans le cadre de New 52, est en cours de parution (tome 2 en octobre).

À cela s’ajoute l’actualité comics américaine particulièrement dense en ce qui concerne le « Bat-verse ». En effet, le déménagement physique de DC Comics sur la Côté Ouest américaine -une révolution en soi- a provoqué une valse des éditeurs dont le départ Mike Marts, le responsable de la franchise Batman. Il a été remplacé en début d’année par Mark Doyle qui travaillait jusque-là sur le catalogue du label-maison Vertigo.

Sous sa houlette, le « Bat-verse » est en train de s’ouvrir de manière assez spectaculaire puisqu’en octobre prochain vont démarrer deux nouvelles séries : Gotham Academy, orienté pour les teenagers, et Arkham Manor qui proposera une variation autour du fameux asile de Gotham… déplacé dans l’auguste demeure des Wayne ! Peu après, ce sera au tour de Gotham by Midnight, série horrifique construite autour du Spectre, d’être lancée.

Gotham serait-elle en train de voler la vedette à son héros tutélaire ?

(par Aurélien Pigeat)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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Code EAN :

Découvrir Gotham sur MyTF1 VOD. Les épisodes sont disponible J+1 (24 heures après la diffusion aux États-Unis) au prix de 1,99 euros l’épisode.

[1Elle fut diffusée sur ABC entre 1966 et 1968 et compta 120 épisodes répartis sur trois saisons.

 
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