Quentin est gardien d’un cimetière où des morts-vivants tentent d’occuper leur existence nocturne en écoutant de la musique ou misant des chicots au poker. Deux règles : ne pas quitter le cimetière et ne vivre que la nuit, sans trop de bruit de préférence pour ne pas attirer les curieux.
Après Ma vie de zombie, le dessinateur RaphaëlB. et le scénariste Sébastien Viozat prolongent leur travail sur le quotidien des zombies à travers cet album qui n’est pas une suite. Ici, plus question d’expliquer le pourquoi du comment de l’existence des cadavres ambulants, mais place plutôt à un maître des lieux manipulateur et comme un coq en pâte, surplombant les zombies de son autorité et surtout grâce à son arme à feu. Le rapport vivant-zombie est ainsi renversé, les morts-vivants ne se précipitant sur lui que pour quémander une permission de sortie.
Graphiquement, ce deuxième album zombiesque est plus abouti que le précédent. Le trait, toujours épuré, se fait moins hésitant et les ambiances colorées s’affirment plus, allant du cimetière nocturne dessaturé à la boîte de nuit et ses néons, jusqu’à la très belle double page finale. Quentin (au look calqué sur l’acteur Lance Henriksen période Aliens, le retour) se révèle plus intéressant que son prédécesseur Léon car plus ambigu et sûr de lui. Le ton se fait moins morbide que le précédent opus et son humour noir, pour décrire un rapport de force plus nerveux et une palette de personnages plus marquante.
C’est fou le nombre de zombies que peuvent contenir ces cimetières, les auteurs sauront-ils nous proposer plus que des huis clos pour les suites à venir ?
(par Thomas Berthelon)
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