Avengers : L’Affrontement T1 – Collectif – Panini Comics

Bucky Barnes, l’ancien Soldat de l’hiver, travaille désormais dans l’ombre de Nick Fury pour sauvegarder la Terre des menaces d’origine cosmique qui pourraient la frapper. Bucky retourne exceptionnellement sur Terre car ses systèmes lui ont indiqué qu’une menace risque de s’éveiller... au sein même du S.H.I.E.L.D ! Après avoir littéralement détruit le système de sécurité de Maria Hill, l’actuelle directrice de l’agence, Bucky tombe sur un lourd secret qui pourrait remettre en question bien des choses...

Autant l’écrire, cette intrigue dévoile bien vite son principal retournement de situation pour justifier sa foire d’empoigne entre héros : malgré les réticences de Steve Rogers et de Sam Wilson (le nouveau Captain America), Maria Hill a continué d’utiliser les pouvoirs d’un cube cosmique pour ré-écrire une partie de la réalité et joue désormais à réaliser le remake du film Matrix avec ses super-vilains de prisonniers.

En effet, dans une ville fictive du nom de Pleasant Hill, les super-vilains sont confinés et changent d’apparence, tout en perdant leur mémoire dans l’opération, sous l’effet du cube cosmique (qui a, lui-même, changé de forme). Une prison à ciel ouvert où les criminels les plus endurcis mènent une vie paisible, Maria Hill ne demande pas mieux... mais elle sait que certains héros bornés ou trop emprunts de morale vont venir tôt ou tard lui faire la leçon. C’est donc sur le fond d’une nouvelle dispute éthique et morale que les équipes d’Avengers vont s’affronter.

Steve Rogers n’est pas convaincu par cette prison idyllique d’un nouveau genre...

© Marvel

Malheureusement d’ailleurs, car si le récit aurait très bien pu se concentrer sur Steve Rogers et Sam Wilson, l’ancien et le nouveau Captain America, ainsi que les personnages qui gravitent d’ordinaire dans leurs aventures ; c’est carrément toutes leurs équipes respectives qui sont jetés dans l’affaire (les Uncanny et les All-New All-Different Avengers). Sans qu’il y ait de véritable raison pour que les deux équipes s’affrontent, c’est surtout l’impression de survoler les personnages qui peut chagriner à la lecture de cet album, car une galerie conséquente de personnages est réduite à une page (au mieux) ou à quelques cases (souvent) pour expliquer ses motivations du moment ; et sans que cela ait un réel rapport avec l’intrigue de l’album.

On touche peut-être là le problème récurrent de l’écriture à plusieurs mains du côté de l’éditeur Marvel ces dernières années. À moins d’un retournement de situation inattendu, on peut aussi avoir peur que ces personnages s’en sortent s’en encombre de ce piège artificiel qu’est Pleasant Hill dès le prochain tome et de manière déjà convenue...

À moins que vous ne suiviez avec intérêt l’actualité des Avengers, la lecture de cet album nous semble dispensable : soit le sentiment de déjà-vu domine, soit celui de la vacuité de l’exercice. Dommage que cette intrigue soit celle qui célébrait les 75 ans de Captain America aux États-Unis en 2016...