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Avengers, Tome 1 – Par Jonathan Hickman & Jerome Opeña – Panini Comics

Par Romuald LEFEBVRE le 19 juin 2014                      Lien  
Jonathan Hickman prend la barre de ce qui semble être désormais le vaisseau-amiral revendiqué de l'éditeur Marvel : l'univers des Avengers. Comment se passe la croisière inaugurale ?

Jonathan Hickman, un nom que vous avez déjà croisé quelques fois ces derniers mois sur ActuaBD [1] et qui, ces dernières années, est associé à un statut reconnu au sein de l’éditeur Marvel.

Après avoir prouvé dans le groupe sa qualité narrative, par exemple en menant efficacement des séries comme Secret Warriors (suivant une équipe secrète dirigée par le super-espion Nick Fury), Les Quatre Fantastiques ou encore FF (itération de la série précédente où la Future Foundation remplace l’équipe originelle après la disparition tragique de la Torche humaine), le sort d’Hickman a connu un tournant décisif lors de la mise en place de la nouvelle stratégie éditoriale liée à Marvel NOW.

L’éditeur a décidé d’échanger les équipes créatives entre ses séries afin de donner un élan de nouveauté à son univers, et ainsi permettre aux nouveaux lecteurs d’avoir un point d’entrée plus simple d’accès. Brian Michael Bendis, le scénariste qui a permis dans les années 2000 à l’univers des Avengers de renaître de ses cendres, a décidé de s’attaquer au sort des X-Men [2] : une place était donc à prendre pour avoir l’insigne honneur de diriger la nouvelle série-phare de l’éditeur ! Le choix s’est porté vers Hickman et celui-ci n’a pas tardé à dévoiler une stratégie ambitieuse...

Avengers, Tome 1 – Par Jonathan Hickman & Jerome Opeña – Panini Comics
Tony Stark et Steve Rogers voient en grand les choses quand il s’agit de grossir les rangs de leur(s) équipe(s).
© Marvel - Panini Comics

« Les plus grands héros de la Terre  » clame le slogan des Avengers, Hickman a donc prévu de quoi les contenter les années à venir. En effet, le scénariste a annoncé que son run comporterait trois grandes parties et qu’il durerait quelques années.

Actuellement, la première grande partie s’est achevée aux États-Unis avec un crossover dont nous vous reparlerons probablement dans les prochains mois : Infinity (en cours de parution dans les revues kiosque de Panini Comics). Ce premier tome ici présenté donne donc le coup d’envoi du run d’Hickman et de la première grande partie de son aventure.

Des Avengers, il y en a désormais des tripotées depuis ces dernières années : des héros urbains comme Spider-Man, des X-Men comme Wolverine, des héros historiques de l’éditeur comme La Chose de l’équipe des Quatre Fantastiques... Un véritable All Star orchestré ces dernières années par Bendis où l’on ne saurait plus où donner de la tête. Afin de ne pas perdre d’emblée le lecteur, Hickman démarre son récit avec une équipe de six : Captain America, Iron Man, Thor, Hulk, Hawkeye et la Veuve noire... Exactement la même équipe que celle du film Avengers (2012) de Joss Whedon. Peu étonnant quand on perçoit la volonté de l’éditeur de surfer sur la popularité de ces films.

Captain America dans une périlleuse situation sur Mars.
© Marvel - Panini Comics

L’intrigue d’Hickman oblige les Avengers à porter leur regard vers les étoiles : comme ils sont « les plus grands héros de la Terre », peut-être que les menaces strictement terrestres sont de bien faible importance devant leur standing. Iron Man et Captain America dissertent donc de leur manière de réagir et de répondre aux menaces d’échelle planétaire : après avoir stoppé la menace du Phénix lors d’Avengers Vs. X-Men (2012), comment pourraient-ils mieux se préparer aux hypothétiques échéances futures d’ordre cosmique afin d’être plus efficaces ? Tony et Steve mènent une campagne de recrutement intensive, avec d’anciennes ou de nouvelles têtes dans le lot, afin de parer à toute éventualité.

À gauche, Ex Nihilo, messager cosmique de vie. À droite, Abyss, messager cosmique de mort. Est-ce que les Avengers sont capables de s’opposer à leur volonté ?
© Marvel - Panini Comics

La menace ne se fera d’ailleurs pas attendre : depuis Mars, de mystérieux projectiles percutent la Terre et transforment son environnement. La faune et la flore deviennent envahissantes voire dangereuses, les hommes se transforment à leur proximité en des monstres inconnus. Les Avengers vont devoir se mobiliser pour stopper cette menace venue d’ailleurs.

À cette occasion, Hickman nous propose beaucoup de nouveaux personnages, alliés comme ennemis. L’auteur prend le temps d’expliquer leur background, ce qui est appréciable et laisse penser que nous sommes bien partis pour voir certains intégrer durablement l’univers proposé par l’auteur. Ainsi, nous présente-t-il un bien étrange duo d’antagonistes : Ex Nihilo et Abyss. Le premier est un être cosmique chargé par une race ancienne et inconnue de modifier la vie sur une planète si celle-ci n’est pas aussi évoluée qu’espérée. La seconde est un autre être cosmique, chargé par cette même race d’éradiquer toute vie si celle-ci se révèle défectueuse ou impossible à modifier par son compère. Est-ce que l’humanité est vouée à disparaître selon la volonté de ce duo cosmique ?

Dans l’état, ce premier tome d’Avengers est plus représentatif d’un cycle de présentation qu’autre chose. Hickman propose de nouvelles pistes, de nouveaux personnages et surtout, un nouveau cadre (l’espace). Néanmoins, même si les scènes d’action ou de mise sous tension ne sont pas trop en reste, on ne ressent pas réellement les Avengers en grande difficulté ; ce qui enlève de la puissance à la dramaturgie de l’ensemble.

Toutefois, l’un des points forts du recueil est sans conteste le trait du dessinateur Jerome Opeña : après avoir fait les beaux jours d’Uncanny X-Force ces derniers temps aux côtés de Rick Remender, il trouve là une série de large audience pour faire connaître son talent. Du bien beau travail de ce côté là.

Spider-Man accueille de manière particulière un partenaire extra-terrestre dans l’équipe.
© Marvel - Panini Comics

Ce tome 1 d’Avengers est une lecture qui peut être conseillée aux nouveaux lecteurs et aux plus habitués de cet univers : la situation proposée par Hickman porte des promesses, elle semble accessible, mais n’a pas encore l’intensité dramatique qu’on lui connaîtra par la suite.

(par Romuald LEFEBVRE)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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