Geoff Johns et Olivier Coipel nous proposent avec cet album une approche peu habituelle des histoires de super-héros. Généralement, un super-vilain prépare un gros coup bien fumant, il prévoit tout, et paf !, un costumé débarque pour ruiner tous ses plans en quelques coups de poings et vannes bien placées.
Dieu sait qu’on pourrait remplir un bon nombre d’étagères d’adolescents avec les comics qui suivent ce schéma. Le 11 septembre 2001 a pu faire évoluer les choses mais, mis à part le remplacement d’un super vilain par un terroriste, la logique reste pour la plupart inchangée.
Ici, il n’est plus question de désamorcer une bombe prête à exploser ou de déjouer un complot international. Non, cette fois, la catastrophe a déjà eu lieu et les États-Unis subissent une attaque chimique massive, extrêmement meurtrière et à priori inarrêtable.
Écrite en 2003, cette histoire porte encore en elle le traumatisme de l’attaque des deux tours jumelles de Manhattan avec cette crainte américaine d’être une cible potentielle. Les héros n’ont alors plus le rôle de prévenir mais désormais celui de guérir et de venger. Ça tombe bien puisqu’ils s’appellent « les Vengeurs ».
Menée par Captain America et comptant, notamment la Sorcière rouge ou la Vision, l’équipe tente, tout à la fois d’évacuer la population de cette brume mortelle, de stopper sa propagation et enfin de trouver les responsables pour leur péter la gueule.
Le scénario de Geoff Johns marche à merveille en réussissant à faire ressentir à chaque page la situation d’urgence. Nerveux et totalement maitrisé, il réussit à sérieusement accrocher le lecteur.
Pour finir et ce n’est pas des moindres, le graphisme est assuré par Olivier Coipel, l’un des dessinateurs les plus talentueux de sa génération, qui apporte le caractère et l’esthétisme nécessaire à cette album simple mais furieusement efficace.
(par Mathieu Drouot)
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