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BD d’Asie 2022 : les tops de la rédaction d’ActuaBD

Par Guillaume Boutet Marc Vandermeer Malgorzata Natanek PiAi le 12 décembre 2022                      Lien  
L'année 2022 touche à son terme et les préparatifs de Noël vont battre leur plein. Le moment pour nous de revenir sur les publications asiatiques des douze derniers mois avec les tops des œuvres qui ont le plus séduits nos chroniqueurs.


Le Top 10 (sans ordre) de Guillaume Boutet

BD d'Asie 2022 : les tops de la rédaction d'ActuaBD The Eminence in Shadow (Doki Doki)
- Four Knights of the Apocalypse (Pika)
- Frieren (Ki-oon)
- Levius Est (Kana)
- The Quintessential Quintuplets (Pika)
- Amanchu ! (Ki-oon)
- Wombs (Akata)
- The Five Star Stories (Noeve Grafx)
- Insomniaques (Soleil Manga)
- Sket Dance (Kazé Manga)

Une année une nouvelle fois riche en découvertes mais aussi en adieux à des titres qui auront su nous marquer durablement. S’il s’avère toujours aussi difficile d’établir une sélection réellement satisfaisante, nous nous sommes concentrés cette année sur les entrées et sorties, autour de trois thèmes : Fantasy, science-fiction et comédie scolaire.

Au niveau des univers merveilleux et magiques, ce sont des nouveautés qui nous ont marqués. Tout d’abord, The Eminence in Shadow, un isekai qui de prime abord semble tout à fait banal et générique. Il tire néanmoins son épingle du jeu grâce à un équilibre extrêmement bien pensé entre parodie et sérieux, prenant souvent le lecteur au dépourvu. De son côté, Four Knights of the Apocalypse, suite de The Seven Deadly Sins, se révèle bien plus classique, mais dans le bon sens du terme. Dans une ambiance "à l’ancienne", ces aventures prennent à contre-courant les thèmes sombres et les narrations ultra-nerveuses modernes pour un voyage qui prend son temps à travers une vaste contrée.

Enfin, nous avons Frieren qui explore la veine des histoires de tranches de vie, mais cette fois-ci en détournant la figure classique du combat contre l’armée du mal et le roi des démons. Loin de ces considérations, les auteurs nous proposent un récit mélancolique et poétique, à propos de rien, si ce n’est le fil ténu entre les vivants et les morts, l’histoire et la mémoire, la grandeur et l’anecdote. Dans le registre de la science-fiction, nous avons une publication hybride et atypique que nous n’attendions plus : The Five Star Stories, débutée en 1986 et toujours en cours, aussi culte que niche, cette saga nous conte les destins tragiques et épiques de preux chevaliers et de leurs dames, pilotant conjointement de puissants robots géants.

Toujours dans le domaine de la science-fiction pure, ce sont en revanche deux conclusions qui ont retenu notre attention : celle de Levius Est et de sa boxe mécanique, dont les magnifiques métaphores et illustrations graphiques conférent aux combats une dimension presque surnaturelle, où les boxeurs semblent incarner des dieux antiques ; quant à Wombs, nous avons été happés par ce récit de guerre au féminin, où les femmes sont prêtes à sacrifier leur vie et leur corps pour protéger leur patrie et leurs êtres chers, en dépit des machinations des politiques et des hauts-gradés qui voient dans leurs soldats de simples outils remplaçables.

Des dénouements, nous en avons eus aussi beaucoup dans le domaine des comédies scolaires, avec en premier lieu l’excellent romance que fut The Quintessential Quintuplets. Celle-ci a su bâtir un étonnant récit entre rivalités amoureuses et chroniques familiales au sein d’une fratrie pas tout à fait comme les autres. Nous avons également versé notre petite larme sur la fin d’Amanchu, dont nous avons suivi pendant une dizaine d’années les héroïnes passionnées de plongée sous-marine, partageant leur quotidien qu’elles n’ont eu de cesse à nous rendre merveilleux et inoubliable.

Autre décennie de publication qui s’achève, celle de Sket Dance et de son trio toujours prêt à aider les autres et en particulier les élèves de leur lycée. Avec son vaste casting de personnages attachants et loufoques, sa positivité et la variété de ses aventures, un titre inoubliable qui mérite d’être découvert par toute une nouvelle génération. Enfin Insomniaques a trouvé sa vitesse de croisière et se bonifie de tome en tome, nous entraînant dans une chronique adolescente caractérisée par une douceur de vivre et une pointe de mélancolie dont nous sommes tombés amoureux.

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Le Top 10 (sans ordre) de Malgorzata Natanek

- Boy’s Abyss (Kana)
- De nous, il ne restera que des cendres (Kana)
- Elegant Yokai Apartment Life (Noeve Grafx)
- Frieren (Ki-oon)
- Magica (Meian)
- Oneira (Kana)
- Sweet Konrete (Kana)
- The Elusive Samurai (Kana)
- Tokyo Aliens (Kana)
- Wakusei Closet (Noeve Grafx)

Cette année a été marquée par l’arrivée de deux titres français qui mettent en lumière des auteurs talentueux : Oneira et Sweet Konkrete, qui proposent des univers riches avec des personnages hauts en couleur et des dessins d’une grande qualité.

Du côté de la Fantasy, Frieren s’est imposé sur le devant de la scène en nous racontant une intrigue sérieuse et originale autour d’une jeune elfe qui prend conscience du caractère éphémère de la vie humaine. À travers ses yeux, nous sommes invités à nous questionner sur le sens de la vie.

Elegant Yokai Apartment Life quant à lui a été une agréable surprise avec son récit autour du rapport aux autres et des scènes qui nous font ressentir de nombreuses émotions. Il plonge le lecteur dans une histoire de colocation entre humains et yōkai où de nombreux personnages extraordinaires attirent notre curiosité.

Yūsei Matsui est également revenu cette année avec The Elusive Samurai un shōnen dont le jeune héros est un rônin qui excelle dans l’esquive et la fuite. L’auteur reprend avec brio l’histoire médiévale du Japon et tourne en ridicule les valeurs de l’époque des samouraïs.

Si vous cherchez une œuvre courte avec de l’action De nous, il ne restera que des cendres devrait vous plaire. Un jeune tueur à gage se déguise comme sa sœur décédée pour retrouver son meurtrier. Des scènes de combats très fluides avec un mystère agréable à suivre.

Cette fin d’année nous a apporté aussi un manga de science-fiction prometteur Tokyo Aliens qui est une sorte de Men in Black version nippone. Le mangaka explore la question des migrants par le biais d’extraterrestres et ne repose pas l’argument de son scénario sur les seuls combats.

Nous avons également Boy’s Abyss une série qui traite de sujets difficiles comme le suicide, de façon assez mélancolique. Un jeune homme prisonnier de son entourage dans un quotidien vide de sens fait une rencontre inattendue qui le mène vers un choix à faire qui peut être sans retour.

Et si vous aimez les contes, Magica est fait pour vous. Vous y trouverez quatre histoires toutes en couleur avec un dessin onirique. Une façon d’aborder des sujets matures en reprenant les codes des contes pour enfant.

Pour finir, Wakusei Closet une histoire dérangeante et horrifique dans laquelle déformations physiques et insectes répugnants sont la norme. Au côté de la jeune héroïne, le lecteur découvre petit à petit ce qui se trame dans une ambiance angoissante.

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Le Top 10 de Marc Vandermeer

1. The Fable (Pika Edition)
2. Kengan Ashura (Meian)
3. Valkyrie Apocalypse (Ki oon)
4. Kowloon Generic Romance (Kana)
5. Jujutsu Kaisen (Ki oon)
6. Le Livre des Sorcières (Glénat)
7. La Danse du Soleil et de la Lune (Ki oon)
8. Le Requiem du Roi des Roses (Ki oon)
9. Spy x Family (Kurokawa)
10. Happy Land (Omaké)

Déjà parmi les nommés l’an dernier, The Fable, le polar urbain de Minami Katsuhisa continue à nous en mettre plein les yeux grâce à sa construction chirurgicale. Chaque tome insuffle son lot d’émotions fortes, mêlant adroitement drames, relations sociétales entre protagonistes du milieu underground, ainsi que, et non des moindres, une touche d’humour fort en teneur zygomatique.

Au rayon baston pure et dure, il était inconcevable de ne point citer Kengan Ashura, du duo d’artistes Daromeon & Sandrovich Yabako aux éditions Meian. Une saga complète en 28 tomes (dans un registre similaire à celui de Baki dont le premier arc vient également d’être publié par le même éditeur). On y suit le parcours d’Ohma Tokita qui intègre les combats clandestins Kengan, réunissant la crème des lutteurs du globe. Dans l’attente de la 3e saison prévue chez Netflix et de la suite intitulée Kengan Omega, le lecteur féru d’initiation martiale devrait allègrement s’y retrouver.

Sinon, pourquoi ne pas continuer avec nous la sulfureuse série Valkyrie Apocalypse avec déjà 14 tomes à son actif et toujours en cours d’édition au Japon. Quand les dieux laissent une ultime chance aux humains de survivre à l’apocalypse… sous réserve de gagner des combats opposants héros planétaires et divinités multiculturelles.

Vous êtes également nombreux à avoir suivi avec grande attention Kowloon Generic Romance, indéniablement l’un des titres forts de cette année 2022. Une atmosphère atypique, charmante et envoutante, signée par la mangaka Jun Mayuzuki qui nous livre ici une romance teintée de mystères et de faux-semblants. À la fois simple et consternant.

De même, Jujutsu Kaisen continue de déchaîner les foules adolescentes avec ses héros exorcistes en proie à des fléaux démoniaques prêts à annihiler la race humaine. Des combats incessants, des techniques ancestrales et magiques pour combattre les ténébreux ennemis : des ingrédients indispensables pour dynamiser l’action de cette série à 100 à l’heure !

Dans un registre plus historique, empreint de magie, notons la série en trois tomes Le Livre des Sorcières paru aux éditions Glénat. Le lecteur y suit la vie du médecin allemand du 16e siècle, Jean Wier, réputé pour son opposition à la chasse aux sorcières. Persuadé que ces femmes sont malades et non possédées, on le retrouve dans des aventures attestant de son point de vue.

Également dans le passé, mais au pays du Soleil Levant, une mangaka qui était attendue au tournant : Daruma Matsuura, autrice de la célèbre série Kasane, la voleuse de visage, qui revient avec un scénario entre romance et mythologie : La Danse du soleil et de la lune, réunissant un samouraï qui ne peut manier un sabre et une princesse venue du domaine des Dieux.

Toujours chez Ki-oon, la série complète du Requiem du Roi des Roses sera un cadeau magistral à mettre sous le sapin. Le 17e et dernier tome de la saga inspirée de Shakespeare est paru en octobre de cette année, clôturant l’incroyable chef-d’œuvre du maître anglais sous la plume d’Aya Kanno.

Chez Kurokawa, c’est la série Spy x Family qui continue son bonhomme de chemin avec un 10e tome sorti en décembre 2022. On ne peut pas ne pas s’attacher à la famille Archer, composée d’un père espion, d’une mère tueuse à gages et une enfant dotée de pouvoirs télépathiques. Des aventures folles dans un contexte de guerre froide entre deux nations voisines.

Enfin, un petit ovni sorti tout droit des éditions Omaké qui nous fait revisiter le survival dans un parc d’attractions. Happy Land de Shingo Honda, auteur de Kiriko pour les connaisseurs, qui nous emmène, en deux tomes seulement, aux frontières de l’horreur où chaque attraction peut donner la mort à qui ne joue pas le jeu d’un maître de cérémonie à tête de lapin…

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Le Top 10 (sans ordre) de Pi.Ai

- Entre les lignes (Kana)
- Le secret des écailles bleues (Moonlight, Delcourt,Tonkam)
- La sorcière aux champignons (Glénat)
- The Night Beyond the Tricornered Window (Taifu Comics)
- La concierge du grand magasin (Lézard noir)
- Bienvenue au café des chats (Naban)
- La grande traversée (Lézard noir)
- Frieren (Ki-oon)
- Les enfants d’Hippocrates (Mangetsu)
- Fool night (Glénat)

Bien que regrettant, de ne pas avoir eu l’opportunité de découvrir le travail tant important de Moto Hagio avec Le Clan des Poes attendu aux éditions Akata. L’attente se poursuivra en 2023 pour le bien d’une édition à l’image de l’ampleur de l’œuvre de l’autrice . Pour ma part, L’année 2022 a été en partie marquée par l’arrivée ou le retour de grandes autrices. Ces découvertes ont permis d’élaborer une liste non exhaustive composée des œuvres de ces autrices dont l’exploration fut passionnante et sous la promesse d’expérience de lecture inoubliable.

Entre les lignes & The Night Beyond the Tricornered Window, par Tomoko Yamashita :

En 2022, nous avons la chance que le travail essentiel de Tomoko Yamashita puisse être édité dans nos contrées.

Avec Entre les lignes, les propos si justes de l’autrice créent une empathie profonde envers nos deux protagonistes : Makio et Asa. La jeune Asa perdit ses parents au cours d’un incident, dont sa mère est aussi la sœur de Makio. Asa se retrouve face à un monde dont elle ne saisit plus le sens et Makio qui se complaît dans la solitude... Ces deux femmes que tout oppose tentent de survivre dans ce monde asseptisant. L’autrice aborde, par le biais de leur quête de sens, le poids de l’injonction pesante de la société de nous conformer à des critères sociaux, la définition parfois absurde de la normalité, le décalage ressenti par tout un chacun face aux normes de notre société.

The Night Beyond the Tricornered Window, quant à lui, explore dans un registre différent, une facette originale et intrigante des thrillers psychologiques et surnaturels. En accompagnant Kôsuke Mikado, libraire capable de percevoir des êtres surnaturels et Rihito Hiyakawa de les exorciser, Tomoko Yamashita, par le biais d’enquêtes fantastiques terrifiantes, pousse les limites de sa narration visuelle basée sur l’abstraction et les images psychédéliques.

Le Secret des écailles bleues, par Yoko Komori :

La ligne éditoriale de la collection Moonlight des éditions Delcourt/Tonkam est de nous suggérer des titres empreints d’onirisme et de mélancolie. Pour rester dans la continuité de cet esprit éditorial, il nous était proposé en février 2022 de nous immerger dans Le Secret des écailles bleues de Yoko Komori. Une œuvre de toute beauté. C’est au bord de la mer, accueilli dans un monde recouvert d’un écosystème marin unique parfumé à l’embrun que l’autrice nous dépeint avec ses traits épurés la quête obsessionnelle de la jeune Toko à la recherche d’une sirène l’ayant sauvée d’une noyade durant son enfance.

En illustrant le rapport parfois prononcé que l’on peut avoir avec la mer, l’eau comme vecteur de souvenirs, Yoko Komori explore toutes sortes de thématiques dans ce monde à la frontière floue entre Fantasy et réalité.

La Sorcière aux champignons, par Higuchi Tachibana  :

J’ai pu découvrir le travail d’Higuchi Tachibana grâce à La Sorcière aux champignons. L’ouverture de cet ouvrage narré tel un conte pour enfant nous dévoile l’imaginaire riche et profond de l’autrice. En narrant les aventures de cette jeune sorcière aux pouvoirs liés aux champignons vénéneux, Higuchi Tachibana s’intéresse aux rapports aux autres, à la solitude, à l’acceptation de soi, à l’amour…

Le bestiaire à base de champignons n’a de limite que l’imagination et l’ingéniosité de l’autrice dont la créativité généreuse ne cesse de nous surprendre (Higuchi Tachibana nous livre par exemple, des fiches détaillées de ces êtres particuliers).

Certains de ces champignons sont influencés par les réactions émotionnelles de la sorcière, tandis que d’autres reflètent des aspects sociaux, comme ces champignons
qui s’imprègnent de la “pollution” des humains décrite ici par l’angoisse, la souffrance, le chagrin, la malveillance... : ces poisons qui émergent de nos pensées influent sur la toxicité de certains champignons.

La Sorcière aux champignons compte parmi les indispensables de l’année 2022.

Frieren, par Yamada Kanehito et Abe Tsukasa :

Frieren, au-delà de sa proposition de fantaisie offrant un angle narratif original basé sur “l’après” quotidien des héros suite à leur victoire face à un Roi démon, le titre ouvre une nouvelle facette de l’iyashikei. [1] Ces œuvres connues pour apaiser les lecteurs en évoquant ce mode de vie et de penser qu’est le “Mono no aware”, un courant complexe sur l’appréciation de l’instant présent. Il est donc question du rapport du personnage de Frieren à l’éphémère. L’elfe-mage a en effet un rapport à la vie en complète opposition avec la nôtre.

Au cours de sa nouvelle quête, elle apprend à embrasser ses sentiments profonds face aux choses et aux êtres qu’elle rencontre. C’est pour cette raison que le personnage de Frieren n’a de cesse d’attirer notre attention. Sa personnalité et le rapport qu’elle a avec le monde n’a de cesse de confirmer ce que pourquoi nous affectionnons tant cette œuvre.

La Concierge du grand magasin, par Tsuchika Nishimura  :

Tsuchika Nishimura et sa Concierge du grand magasin font partie sans nul doute de nos plus belles lectures de cette année. Cette infrastructure unique en son genre accueille comme seuls clients une myriade d’animaux considéré comme disparus ou protégés. Tout au long de sa formation, à chaque étage découvert par ses yeux insouciants et sincères, l’auteur dépeint diverses facettes sociales humaines, dressant des portraits à la fois les plus beaux et sombres de notre société. Les allures de ce magasin vertigineux peuvent être impressionnantes, mais n’ayez crainte, une fois franchis les portiques, vous en ressortirez galvanisé !

Bienvenue au café des chats, par Ikue Aizaiwa :

Ikue Aizawa nous avait déjà accueillis avec Demande à Modigliani dans les yeux de jeunes adultes qui se questionnaient sur la place de l’art dans la société, sur la capacité de leur œuvre à faire vibrer le monde. Cette fois-ci, l’autrice vous accueille les bras ouverts dans un café à chat où humains et félins vivent en cohabitation.

Le découpage et les traits insouciants de l’autrice sont en total harmonie avec
l’ambiance du café et l’histoire de ses clients. Tout comme avec Demande à Modigliani, les planches du Bienvenue au café des chats rayonne grâce à la jovialité contagieuse de ses personnages et la grande sensibilité prononcée d’Ikue Aizawa.

La Grande Traversée, par Majime Mitsuya :

Plonger dans La Grande Traversée, c’est s’assurer d’une expérience de lecture mémorable qui ne vous laissera pas indifférent. Haruko Kumota est une immense autrice dont mon premier contact a débuté avec ce titre. Haruko Kumota au même titre que Tomoko Yamashita fait preuve d’une justesse stupéfiante qui ne se limite pas qu’à l’expressivité et l’élégance de ses traits. Le récit narrant l’histoire de Majime Mitsuya lancée dans un projet d’une vie : La conception d’un dictionnaire. Un amoureux des mots et de leur diversité, de la force indéniable de ces derniers. L’autrice aborde de passions obsessionnelles, le rapport à autrui, comment notre sensibilité s’affine au gré des lectures et des rencontres. L’amour des mots de Majime est contagieux, sa maladresse nous fait sourire et sa passion nous fait vibrer à chaque fois qu’on le voit progresser dans ce projet.

Les Enfants d’Hippocrate, par Toshiya Higashimoto  :

À la sortie des Enfants d’hippocrate , j’étais ravi de retrouver Toshiya Higashimoto. Le Bateau de Thésée offrait une narration maligne qui servait à merveille ce thriller psychologique. L’humain a toujours été la pierre angulaire des œuvres de l’auteur.

Nous le retrouvons ici dans un registre différent qui lui permet d’explorer davantage cette thématique en nous ouvrant les portes de la pédiatrie. L’exercice sied à merveille à l’auteur qui arrive à construire une narration jouant sur l’implication émotionnelle du lecteur. Bien qu’en ce sens la lecture puisse s’avérer parfois délicate, l’œuvre reste porteuse d’espoir et d’un optimiste sincère. Et surtout d’un amour envers l’humanité, la force insoupçonnée que procure les liens créée avec les autres.

Fool night, par Kasumi Yasuda :

Fool night, aux côtés de Kowloon Generic Romance, A journey beyond to heaven, fait partie des meilleures nouvelles séries de mangas de science-fiction en cours de publication.

L’auteur nous y propose une conjugaison aussi efficace que dérangeante entre le polar noir et la Dystopie. Dans un monde où l’oxygène est devenue une denrée rare en raison du nuage sombre qui recouvre la terre, sa situation de santé étant engagée, la population a le choix de se faire implanter une plante dans son corps, bénéficiant ainsi d’un privilège quasi illimité. La contrepartie de cette opération : devenir soi-même une plante pour le bien du monde. L’approche de Yasuda Kasumi est en totale symbiose avec la place centrale de la plante. Avec sa mise en scène, son cadrage soigné et ses décors saisissants, il illustre le malaise social étouffant de ce monde.

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(par Guillaume Boutet)

(par Marc Vandermeer)

(par Malgorzata Natanek)

(par PiAi)

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[1Genre "feel good" représentant des personnages paisibles destinés à avoir un effet apaisant, voire curatif pour les lecteurs.

 
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