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BD et financement participatif - Une première enquête menée par Sandawe fait le portrait de l’édinaute

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 21 janvier 2014                      Lien  
Les éditions Sandawe, pionnier du financement participatif de la bande dessinée en France, a réalisé en collaboration avec ActuaBD.com une première enquête sur cette nouvelle façon de publier de la bande dessinée. Il en ressort un portrait contrasté mais dont les traits nous sont relativement familiers.

L’échantillon, bien qu’il soit conséquent (1153 réponses) ne se veut pas représentatif puisqu’il ressort principalement des lecteurs habitués du site Sandawe mais aussi d’ActuaBD.com qui est un site d’information généraliste dont les usagers (entre 85 et 120 000 visiteurs uniques) sont majoritairement des lecteurs de bande dessinée classique, comprenant aussi une forte proportion de professionnels. Ainsi, dans l’échantillon sondé, 85% étaient des lecteurs de BD "lambda", 7% des auteurs, 4% des professionnels autres que des auteurs (des libraires, des bibliothécaires, des éditeurs, des journalistes, etc.) et 4% des personnes sans rapport avec les catégories citées. Mais ce sont néanmoins des bonnes indications de tendance sur la façon dont ce mode de financement nouveau est abordé.

De cette enquête, il ressort que l’édinaute-type (=investisseur dans l’édition participative) est un homme actif de 35-49 ans d’origine franco-belge (les Belges y sont même surreprésentés), amateur de bande dessinée classique dite "franco-belge", mais également ouvert aux comics et aux mangas dans 1/3 des cas. La plupart sont des collectionneurs et leur bibliothèque comporte plus de 1000 titres.

BD et financement participatif - Une première enquête menée par Sandawe fait le portrait de l'édinaute

Ces édinautes ne sont pas exclusifs à Sandawe. Ils ont investi chez ses concurrents Ulule, MyMajorCompany, KissKissBankBank et Kickstarter. Leurs motivations sont bien entendu la curiosité, mais surtout la volonté de soutenir un projet qui, sans eux, n’aurait pas vu le jour. Ils ont d’ailleurs des idées très claires sur ce qu’ils veulent voir publié. Ils sont ravis de vivre en direct la création de la BD qu’ils soutiennent, de pouvoir dialoguer avec l’auteur sur son élaboration et, comme ce sont des collectionneurs, de recevoir par ce truchement des éditions exclusives. Le "retour sur investissement", toujours un peu long en matière culturelle, n’est pas aujourd’hui leur première motivation mais ils sont parmi les vecteurs les plus puissants de prescription autour du projet initié. La majorité d’entre eux a investi entre 100 et 500 euros sur des projets de BD.

Ces collectionneurs, dans leur grosse majorité, seraient prêts à soutenir des projets qui ne seraient pas à proprement parler des bandes dessinées : festivals et salons, médias consacrés à la bande dessinée, ou encore essais et livres d’exégèse pourraient avoir leur soutien.

"Enfin, ils sont convaincus à 60% que le crowdfunding pallie à des lacunes de l’édition traditionnelle, dont il est le complémentaire. En ce sens, les participants au crowdfunding sont les acteurs d’une modification dans les rapports lecteur-auteur-éditeur, et le moteur d’une utopie en train de se réaliser" conclut l’étude.

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

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7 Messages :
  • Et quelles sont les lacunes de l’édition traditionnelle ?

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    • Répondu par Ludo le 22 janvier 2014 à  01:54 :

      Et quelles sont les lacunes de l’édition traditionnelle ?

      Leurs lacunes ? Publier de bons bouquins. Les éditeurs préfèrent publier les daubes de leurs copains.

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      • Répondu le 22 janvier 2014 à  19:57 :

        Donc Sandawe publie tous les chefs d’œuvre injustement refusés par la concurrence (dites maison d’éditions traditionnelles) qui préfèrent publier les bds du petit cousin de la secrétaire de direction ? (piston !!!)

        C’est ça ?

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  • Le sondage présente des avis très partagés et assez équilibrés, avec une très légère majorité me semble-t-il pour des avis plutôt pessimistes, sur la capacité du crowfunding à changer vraiement les choses... En tout cas même des auteurs pros frayent cette voie : voir par exemple la BD de Filip Skoda "Lakaf affole le CAC" sur kisskissbankbankhttp://www.kisskissbankbank.com/auto-produire-une-bd-lakaf-affole-le-cac

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    • Répondu par lebon le 22 janvier 2014 à  12:21 :

      Dans l’édition de livres d’art on appelle ça une souscription, ici on appelle ça le financement participatif, mais ça ressemble de plus en plus à un appel aux dons.
      Je ne veux pas être négatif, mais c’est aussi une forme de mendicité.

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      • Répondu par Benjamine le 22 janvier 2014 à  20:53 :

        vous ne paraissez pas négatif, vous l’êtes.Dans ce cas tout l’univers est une vaste "mendicité" ; les employés mendient au patron, le patron mendie les subvention à l’Etat, qui mendie aux banques...l’acheteur d’une maison mendie, etc...voir les artistes qui sont de purs créateurs, sans qui rien de ce milieu n’existe, comme des "mendiants" s’ils prennent des initiatives sans subventions ni dépendance en dit long...

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        • Répondu par Abdélair le 22 janvier 2014 à  22:07 :

          D’accord avec Benjamine,
          Et puis il faut aussi voir l’autre côté : le plaisir des souscripteurs à participer au projet et obtenir des gratifications : tee-shirt, planches, objets 3D, etc...
          C’est pas de la mendicité, mais un bel échange...

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