Nous le savons, le métier de militaire n’est pas sans risques. Il n’est pas rare que ceux qui rentrent du front soient marqués psychologiquement par les horreurs de la guerre. Max Ferlaine est l’un d’eux, il souffre de troubles bipolaires. Mais malgré sa pathologie, ce vétéran est l’un des meilleurs agents d’exfiltration des services secrets français, doublé d’un homme au grand cœur. Ce qui explique sans doute pourquoi il accepte une mission de sauvetage périlleuse en Afrique.
Sa cliente lui demande de sauver sa petite sœur Keïsha N’Dongo, victime d’un mariage forcé. Pour réussir sa mission, Max devra se rendre en République du Kivu, une région de la République Démocratique du Congo qui a récemment fait sécession suite aux conflits armés qui l’endeuillent depuis plus de vingt ans. En effet, Dieudonné Kalimba, un officier de l’armée congolaise avait réussi à pacifier le Sud-Kivu, avant d’en prendre le contrôle en s’auto-proclamant président du nouvel État. Ainsi, il fit main-basse sur les très riches ressources minières telles que le coltan dont regorge cette région. Mais le président Kalimba est victime d’un coup d’État et c’est dans ce contexte délétère que Max Ferlaine devra réussir sa mission.
Dans cette nouvelle série imaginée par Frank Giroud, le cauchemar du peuple congolais est devenu réalité : la balkanisation de la RD Congo a eu lieu. Malheureusement, le développement de cette histoire a été endeuillé par le décès du scénariste de Secrets et du Décalogue qui succombe à son cancer deux mois après l’écriture du synopsis. Son collègue et ami Laurent Galandon avec qui il avait cosigné le scénario de la série l’Avocat, a récupéré le projet et développa le scénario. Il a ensuite fait appel au dessinateur Philippe Nicloux (Matsumoto, Terra Doloris chez Glénat) pour mettre en image ce thriller d’action sur fond de Françafrique.
Malgré un pitch qui éveille notre curiosité, ce premier tome de Babylone est assez classique et prévisible dans son déroulement. Nicloux quant à lui nous propose un dessin lisible et immersif mais qui ne réussi pas à sublimer les moments de tensions pourtant nombreux dans ce premier épisode. Sans être désagréable, Babylone manque néanmoins de ce petit quelque chose pour vraiment nous accrocher. Signalons tout de même que ce récit est accessible au jeune public à partir de 9 ans.
Voir en ligne : Découvrez la série "Babylone" sur le site des éditions du Lombard
(par Christian MISSIA DIO)
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