Nous voici arrivés au cinquième acte des aventures de notre cher demi-vampire, qui pourra surprendre le lecteur ayant vu l’adaptation animé étant donné qu’il n’y figurait pas. En effet, il s’agit en fait de l’histoire nommée Kizumonogatari (mais aussi Épisode Zéro), adaptée en trilogie cinématographique, et qui narre les événements qui ont fait d’Araragi ce qu’il est aujourd’hui : un être des deux mondes.
Nous avons ainsi découvert sa rencontre avec Kiss-Shot, mais aussi celles avec Tsubasa Hanekawa et Mémé Oshino. Dans les trois cas le destin de notre héros a pour ainsi été dire scellé. Pour Kiss-Shot, l’histoire était déjà connue dans les grandes lignes : Araragi la découvrant mutilée, en train de mourir, il la laisse boire son sang pour la sauver.
Cependant Kiss-Shot reste diminuée, prenant les traits d’une petite fille maigrichonne alors que sa forme véritable est celle d’une femme plantureuse. La raison ? Les trois chasseurs de vampires, qu’ils l’ont laissée pour morte, ont emporté avec eux ses deux bras et ses deux jambes. La mission d’Araragi consiste donc à les récupérer, et pour cela il va pouvoir compter sur ses nouveaux pouvoirs de vampire.
Trois adversaires et donc trois combats annoncés. Ce dixième tome propose la première bataille, contre Dramaturgy, chasseur de vampires et vampire lui-même. Comme toujours les auteurs bâtissent un excellent équilibre entre une action dramatique et une bonne dose d’humour, s’amusant, voire détournant, les codes du genre.
Ceux de Kizumonogatari relèvent donc du shônen d’action pur et dur. Pour prendre la mesure de ce fait, il faut rappeler que la série reste généralement avare en action, privilégiant les dialogues, voire les monologues. Mais pour ce récit particulier, étant donné qu’Araragi détient des pouvoirs vampiriques à leur apogée, ce qui n’est plus le cas dans le reste de la série, les auteurs se lâchent et s’amusent à mettre en scène des batailles de titans, à la limite de l’absurde.
Un colosse mélancolique, un héros aux goûts étranges, un flashback tragique nous amenant dans la jungle vietnamienne, un terrain de baseball détourné pour des prestations physiques herculéennes et une amie fidèle et déterminée. Un cocktail simple mais qui fonctionne encore une fois à merveille grâce aux dialogues mordants de NisiOisiN et aux somptueux dessins de Oh ! Great.
(par Guillaume Boutet)
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Bakemonogatari T. 10. Par Oh ! Great (dessin) et NisiOisiN (scénario). Pika Édition, collection "Shônen". Sortie le 3 mars 2021. 192 pages. 7,20 euros.
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