"La raison pour laquelle les moteurs à explosion n’explosent pas, restera à tout jamais un mystère insondable pour moi" ironisait René Goscinny dans une préface très plaisante à un album de Michel Vaillant de Jean Graton.
Il y a un mystère plus insondable encore : comment l’économie du pétrole et de l’automobile a réussi à façonner notre monde de façon ahurissante, suscitant des guerres et des évolutions écosystémiques peut-être mortelles pour notre civilisation.
Sortez de chez vous et regardez : ces rues goudronnées, ces boulevards, ces autoroutes, ces places de parking... Vous imaginez les milliards d’investissement que cela représente ? La place -en permanente expansion- que cela prend l’automobile dans notre espace vital ?
Voyez enfin les signes qui vous entourent : feux de signalisation, marquages au sol, fléchages, panneaux... Ils formatent notre conception du monde basée sur la compétition, la vitesse, la performance, l’apparence... Tout cela est réifié par l’automobile et son monde. On vend moins d’automobiles qu’avant ? L’économie déprime. C’est dire si nous sommes sous l’emprise d’une drogue dure.
Dans un ouvrage très plastique qui s’appuie uniquement sur les signes générés par la civilisation de la voiture, Woodrow Phoenix règle ses comptes avec cet engin du diable. Le réquisitoire est implacable, sans appel. Littéralement, un coup d’avertisseur.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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